La section de « Vayélekh » (« Et il alla »), nous relate les événements qui ont eu lieu le dernier jour de la vie de Moché. « Je suis âgé aujourd’hui de 120 ans » dit-il au peuple, « je ne pourrai plus sortir et venir ». Moché transfère le leadership à Josué, et conclut l’écriture du rouleau de la Torah, dont il confie la garde aux Lévites. Il transmet le commandement du « Rassemblement » (« Hakhel » en hébreu): tous les sept ans, durant la fête de Souccot (des cabanes) de la première année de la Chémita (cycle de sept ans), tout le peuple, hommes, femmes et enfants, devait se rassembler dans le Temple de Jérusalem, où le Roi leur lisait des versets de la Torah afin de renforcer leur foi. La section de Vayélekh se conclut avec la prédiction, que le peuple d’Israël abandonnera l’alliance conclue avec D.ieu, causant ainsi le « voilement de Sa face ». Mais cette même prophétie promet que les mots de la Torah « ne seront jamais oubliés de la bouche de ses descendants ».
YOM KIPPOUR
« Le dixième jour du septième mois sera pour vous une convocation sainte….. »
Dix. Ce nombre est un indice de pureté. De recherche de pureté : l’homme essaie de se dépasser lui-même pour arriver à sublimer la sainteté qui réside dans le chiffre 7 pour arriver, pierre après pierre à édifier une pureté sans tâche et sans défaut.
Nous connaissons l’arbre de vie avec ses dix sefirot. Des inférieures aux supérieures. La sphère inférieure située le plus bas représente la partie inférieure du corps humain ce qui fait allusion à la domination que l’homme doit exercer sur ses instincts et, d’ailleurs, nous y reviendrons comme cela sera démontré plus bas.
Ainsi que le demande la Torah ce jour est sacré et c’est le jour par excellence où le Peuple se retrouve et dirige ses pensées vers le Créateur de l’ Univers, vers Celui qui connaît tout de l’ existence de la créature humaine et vers Lequel l’être devra adresser ses confessions et ses prières pour implorer le pardon divin pour des fautes commises avec ou sans intention.
La Torah stipule que ce jour, le dixième du septième mois, l’homme en âge adulte doit se mortifier en cinq points bien particulier qui sont : ne pas absorber ni nourriture ni boisson, ne se réjouir d’aucune manière : ni en se lavant (même à l’eau froide) et pas plus que le bout des doigts dans tous les cas, ni en usant de parfums – sauf pour respirer des parfums et se « renforcer » et/ou faire des bénédictions supplémentaires, ni en se frictionnant (huiles, huiles essentielles, parfums ou eau de Cologne, extraits divers….), ni en se chaussant de chaussures de cuir, et, enfin, en évitant les relations intimes entre époux ou considérés comme tels. C’est ainsi que l’homme, en domptant ses instincts s’élève vers les sphères supérieures de la Sainteté et de la Pureté non seulement avec ses prières ni seulement en s’abstenant de boire et de manger mais aussi en élevant son corps vers le monde dans lequel tout est pureté !
Contrevenir à l’une quelconque de ces abstinences – sauf pour raison médicale ou considérée comme telle – est très grave.
Pour l’abstinence de nourriture et de boisson, en cas de maladie telle que le diabète, le cœur ou autre (demander au médecin si possible quelqu’un de craignant D) s’il n’y a pas de danger ou de contre-indication au jeûne et comment s’y prendre en général et que D préserve en cas de malaise et/ou de danger.
Au temps où le Temple existait, pour Kippour le Cohen Gadol et lui seul, entrait dans le Saint des Saints pour implorer du Saint Béni soit-IL le pardon des fautes du Peuple. Un cordon écarlate était attaché sur une colonne et, après les supplications du Cohen Gadol; et, après que le bouc émissaire, chargé des péchés d’Israël soit précipité des collines du désert de Judée, et que l’autre bouc soit sacrifié, le cordon d’écarlate devenait blanc comme neige signifiant que D avait pardonné.
Certaines personnes prennent – à leur seule initiative – et pour accumuler des mérites, soit de rester debout pendant 25 h en signe de contrition, soit de faire un Taânit dibour[1] ou jeûne de la parole (ceci se traduit par une abstinence totale de propos profanes : l’on peut prier à haute voix, faire une berakha ou répondre amen ou même chanter ou psalmodier des piyoutim, des textes sacrés à l’exclusion de toute parole inutile).Certains autres étudient des mishnayoth ou des tehilim.
Le jeûne de Kippour commence peu avant le coucher du soleil, précédé par la « séôuda mafséketh » dernier repas consommé avant le jeûne. C’est une mitsva de manger avant de jeûner.
Avant la séôuda mafséketh, certains vont s’immerger au bain rituel de manière à se purifier avant ce jeûne d’une importance considérable. On habitue progressivement les jeunes enfants[2] à jeûner en ne leur donnant rien à grignoter entre les repas – légers – prévus à leur effet. Il est bon de consommer des pâtes/couscous/riz pour avoir moins faim pendant le jeûne. De même qu’il est préférable de ne pas consommer de poissons ou de mets salés, trop relevés ou trop sucrés pour éviter d’avoir trop soif.
L’office de Kippour commence par la récitation à trois reprises du célèbre « KOL NIDRE »ou annulation publique des vœux[3].
Pendant la nuit de Kippour, certains étudient le traité de Mishna Yoma sur Kippour.
Ordinairement nous prions trois fois par jour[4], pour shabbat, rosh hodesh et fêtes nous prions quatre offices[5] et, pour Yom Kippour il y a cinq offices[6] la néîla étant le dernier office environ 40 minutes avant le coucher du soleil. Cet office se nomme ainsi car il se tenait au moment où on fermait les portes du Temple, sensiblement où l’on procédait à la clôture du service du culte (SEDER ‘HAÂVODA).
Après la fin des selihoth de Néîla[7], l’officiant fera retentir le shofar puis, on enchaînera sur l’office d’arvith (office du soir) du nouveau jour qui commence. Après arvith, on procèdera à la bénédiction de la lune (birkat ‘Halévana[8]). En effet, aux mois de Tishré et de Av on ne récite pas la birkat ou kidoush ‘halévana avant que ne soit passés les jeûnes de Kippour ou de 9 beav.
MINHA DE KIPPOUR : La lecture de la Torah permet de répéter les relations interdites et c’est la raison pour laquelle les hommes appelés à la Torah ne sont que des hommes « pieux ». De même pour la ‘haftara de Jonas.
A la fin de Kippour on se souhaite « GMAR HATIMA TOVA » : Que tout se termine par une bonne signature ou un bon décret.
Caroline Elishéva REBOUH
[1]– Le taânith dibour se pratique beaucoup surtout pendant la période des « shovavim » ou de la parashat shemoth à la parashat mishpatim.
[2] – De 9 à 11 ans. En essayant de faire jeûner totalement les enfants de plus de 12 ans s’ils y arrivent.
[3] – Généralement, pour annuler des vœux prononcés par un homme il faut que cette personne aille demander à un minimum de trois hommes et/ou de rabbanim pour annuler un vœu. Un mari ou un père de famille peut annuler à n’importe quel moment et dès qu’il en a connaissance un vœu prononcé par ses enfants mineurs ou par sa fille vivant encore sous le toit paternel et/ou de l’épouse. Cependant, il peut arriver que l’on ait prononcé une parole qui aura pu être interprétée comme un vœu et la finalité du Kol Nidré est d’annuler aussi ce genre de vœu.
[4] – Shaharith, Minha et Arvith (matin, après-midi et soir.
[5] – A ces trois offices s’ajoute le moussaf ou « supplément ».
[6] – Avant le coucher du soleil (le texte de la ‘halakha spécifie bien – de manière très poétique d’ailleurs – lorsque le soleil touche la cime des arbres כאשר החמה בראש האילנות.
[7]– On lit les sélihoth 5 fois au cours de Yom Kippour après chaque âmida.
[8]– La birkat ‘halévana ou kidoiush ‘halevana ou bénédiction de la nouvelle lune se dit entre le 7 et le 15 du mois lunaire (selon la cabale) d’après le Rambam, dès que l’on peut voir la lune –non voilée bien sûr.