A la rentrée tout semble se répéter avec une régularité récurrente. Culturellement nous associons cette saison à la morosité. Pourtant la rentrée n’est pas forcement déprimante, comme les vacances ne sont pas toutes extraordinaires.
La rentrée pour la psychologie
Septembre est une plongée dans un grand bain. Avec la reprise, nous devons faire le deuil des vacances, de ce moment vacant ou libérés de toutes nos contraintes nous pouvions vivre a notre guise. Nous pensons qu’à la rentrée, nous devons alors nous confronter à la réalité qui nous imposerait la renonciation au plaisir. Aussi nous avons la fâcheuse tendance à anticiper les difficultés et quand elles arrivent, nous vérifions ce que nous avons crains et pense. Ces projections négatives rajoutent du mal être et plombent notre énergie. Comment remédier à cet état ?
La rentrée est la période idéale pour faire le point sur soi même. Pour certains septembre est un mois enthousiasmant et d’autres le redoute et le considèrent inquiétant ou contraignant. Ils pensent qu’ils vont être débordes et sous pression. C’est en chacun de nous que cela se passe .C’est pour cette raison qu’il faut accueillir ce moment de flottement pour faire le point sur nous même, sur nos valeurs et sur nos envies. La solution n’est pas à chercher à l’extérieur mais à l’intérieur .Et ce stress dit qu’il est temps de faire attention a soi. Il faudrait prendre de la distance avec les projections dans le futur, ou les regrets et les remords du passé. Revenons au moment présent et soyons a l’écoute de nos sensations et de nos émotions, de nos pensées ici et maintenant. La méditation aussi peut faire le plus grand bien.
Quant a Charles Pepin, philosophe, il considère la répétition comme indispensable pour pouvoir en sortir. En effet les peintres et les pianistes, les maitres d’art martiaux et les psychanalystes le savent bien ; il faut répéter et répéter encore pour oser sortir de la répétition. La répétition est positive car elle prépare le terrain de l’événement. Comme les acteurs qui répètent pour être vraiment libres le jour de la première. Comme les lieux que nous aimons retrouver parce qu’ils nous donnent l’impression d’habiter notre histoire. Ou comme les phrases du psychanalyste qui nous encourage a parler. Il suffit alors de tendre l’oreille pour reconnaitre, sous ce qui se répète, la musique de la vie qui cherche à s’inventer.
La répétition pour le judaïsme :
Aussi dans la pratique religieuse, les prières (au nombre de trois) se répètent chaque jour chaque mois (prière de Roch hodesh)et lors de chaque fête. Et pourtant l’homme juif n’a jamais l’impression de revivre le même moment. L’homme étant un être en eternel mouvance, transformation ou évolution, chaque moment de sa vie religieuse sera vécue comme une première et non comme une redite. Il abordera, ainsi riche de ses expériences antérieures, de sa maturation et de sa remise en question, la nouvelle année.
La Michna (compilation exhaustive de la loi orale et fondement du talmud) est dérivée de l’hébreu et signifie répéter. Son sens s’élargie au sens d’étudier applique a l’étude de la loi orale pour indiquer sa méthode propre, la mémorisation et la recapitalisation. C’est Yehouda Hanassi qui la rédigea l’arrangea et la revisa vers le troisième siècle. C’est grâce a la répétition (donc à la mémorisation de ces lois enseignées dans le désert par Moise durant des siècles) que plus tard cette immense connaissance a pu être retranscrite.
Aussi pour la amida (cœur de la prière) il existe une répétition. La amida ou Shmona Essre est d’abord récitée silencieusement par chacun ,puis reprise a haute voix pour une lecture publique par l’officiant ,a l’exception de la amida de Maariv. Cette lecture nécessite un minyam c’est-à-dire au minimum dix hommes .Ils répondent « Barour hou ouvarouck Schelemo » (béni est Il et béni Son Nom).L’important but de la répétition est de donner aux membres illettrés de la congrégation l’opportunité d’être inclus dans la Amida publique, en répondant : Amen. Cette chance donne à ces juifs le sentiment d’être comme un autre juif devant D.
Aussi Adin Steinsaltz écrit dans son livre : « Introduction a l’esprit des fêtes juives » : Le mot hébreu pour dire « année »chana revoie la fois a la répétition et au renouvellement.
Pour faire surgir dans notre quotidien des possibilités de renouveau, la Thora nous a donne des points de rendez vous ; les fêtes du calendrier hébraïque. Ces jours du souvenir sont la pour éclairer notre voie et l’enrichir de jalons empreints de sens. Intégrés dans le cycle de l’année, ils constituent des ouvertures nous permettant de nous réjouir ou de nous attrister, mais aussi de nous transformer et de nous renouveler .Ils sont autant d’occasions de dresser le bilan spirituel et de recevoir un supplément de vitalité.
Chana tova ou metouka !
Cet article vous a interpellé ou vous souhaitez poser des questions : N’hésitez pas à me faire partager vos réflexions en écrivant sur ma messagerie facebook – Anne Lachkar Haddad. Merci pour l’intérêt que vous porter à cette rubrique.
Portable : 0526525534
Fixe : 08864214