TOUJOURS AUTANT D’ACTUALITE MAIS LA PLAIE DEVIENT MAINTENANT PURULENTE….
Manger la matsa et ne pas sortir d’Egypte (Ou le masochisme moderne). Par Rony Akrich
Manger la matsa et ne pas sortir d’Egypte (Ou le masochisme moderne). Par Rony Akrich
France: Une enquête a été ouverte mardi après l’agression de deux jeunes Juifs, suite à un différend avec deux autres automobilistes à Bondy, en Seine-Saint-Denis. Âgées de 29 et 17 ans, les deux victimes portaient des kippas « visibles », a précisé le parquet de Bobigny à l’AFP.
ALERTE URGENT – PARIS : Deux lycéens de 1ère du lycée juif Yavné poignardés au cutter dans le métro parisien ce soir à la station Breguet-Sabin. L’un est légèrement blessé, le deuxième est dans un état plus sérieux. 23:19 – 13 mars 2018
Vendredi 23 mars, une octogénaire de confession juive, Mireille Knoll, a été assassinée de 11 coups de couteau dans son appartement du 11e arrondissement. Ils ont mis le feu à l’appartement, le corps de Madame Knoll a été retrouvé calciné. Deux suspects ont été déférés par le parquet de Paris ce 26 mars. Le parquet a retenu le caractère antisémite dans l’enquête sur ce meurtre.
Combien d’autres agressions avant celles-ci ? Il serait peut-être temps pour le peuple d’Israël, en diaspora, d’essayer de jauger la situation et surtout de tirer une leçon de notre Histoire en cette veille de Pessah…. Elle semble se répéter.
Souvenez-vous….
Une forte majorité de déportés Hébreux en Egypte ne comprenait guère la cause de cette précipitation et les raisons pour lesquelles il faudrait plier bagages et fuir l’Egypte ‘concentrationnaire’. Même si Le terme « syndrome de Stockholm » n’a été créé, par le psychiatre Nils Bejerot, qu’en 1973, le mécanisme était déjà bien connu et décrit, entre autres, par des psychanalystes comme Sandor Ferenczi qui parle d’« identification à l’agresseur » comme modalité psychique d’adaptation à toutes sortes de situations traumatiques, ou par Janine Puget.
Ecoutez nos Hébreux d’hier comme nos Juifs d’aujourd’hui: ‘nous mangions du poisson en Egypte, des marmites de viande nous suffisaient sans oublier certes ces légumes qui nous sustentaient plus que de mesure’. L’Égypte était donc bien, à leurs yeux, un havre de paix. Une source de plaisirs achevés. Ils apprécient le meilleur des deux mondes. Nul n’est mieux qu’eux puisqu’il ne manque de rien!
Les affabulateurs des temps modernes
Revenons aux affabulateurs des temps modernes : Nos boulangeries sont « strictement casher », nos boucheries sous le contrôle du Bet-Din orthodoxe, beaucoup de synagogues (remerciant l’Egypte de son accueil) dans « nos quartiers », une presse juive, des centres communautaires juifs, des fédérations juives, des bains rituels juifs et surtout des rabbins juifs (assimilés au terroir national) qui nous persuadent (avec beaucoup d’humour et de franche rigolade) de ne point écouter Moshé et de ne point monter en Israël.
Aux yeux de ces 80% d’amoureux d’une Egypte à laquelle ils se prostituèrent corps et âmes, la soudaine présence de Moshe ne fut pas la meilleure des nouvelles. Cet individu, soi-disant porte-parole de Dieu, arrive sans prévenir. Il exige contre toute attente notre départ, tout abandonner et se mettre en marche vers une terre qui, dit-on, serait ″promise″.
Ils ne veulent pas entendre et encore moins comprendre.
Moshé essaye de se faire entendre, il s’explique. Mais ceux-là ne veulent pas entendre et encore moins comprendre. Ils veulent rester là où ils sont, c’est-à-dire en Egypte. Ainsi le commentaire de Rashi au XIème siècle sera-t-il un juste résumé du drame de la « sortie d’Egypte », de l’échec de solution finale à l’époque de Mordechaï et d’Esther et prémonitoire du retour contemporain. Les quatre cinquièmes des enfants d’Israël périrent en Egypte. Ils ratèrent le plus grand rendez-vous de l’Histoire des Hébreux certes, mais aussi de l’Histoire de l’Humanité.
« Opacité des ténèbres » est un cas construit. Et pourquoi Dieu leur a-t-il infligé la plaie des ténèbres ? Parce qu’Israël comptait en son sein des mécréants qui ne voulaient pas sortir [d’Egypte] et qui sont morts pendant les trois jours de ténèbres. Il ne fallait pas que les Egyptiens puissent assister à leur ruine et dire : « Eux aussi ont été frappés comme nous ! ». Rashi sur Shemot ch.10 v.23
וַחֲמֻשִׁים עָלוּ בְנֵי-יִשְׂרָאֵל, מֵאֶרֶץ מִצְרָיִם. Shemot ch. 13 v. 18
Rashi donne une explication du mot ‘hamouchim’: Ils sont sortis d’Egypte à raison de un sur cinq (hamicha), les quatre cinquièmes étant morts pendant les trois jours de ténèbres (Mekhilta).
Quatre cinquièmes d’entre eux ne veulent pas, contre vents et marées, dire au revoir à l’exil !
Si 600 000 hommes en armes sortent d’Egypte, nous parlons donc d’une population de près de 3 millions d’hommes, de femmes et d’enfants. Ainsi 12 millions disparaissent dans les méandres de l’exil égyptien, au beau milieu des poissons, des marmites de viande, des légumineux, du havre de paix et des plaisirs !
Il s’agit, à mon humble avis, d’une totale incompréhension du phénomène Israël. Dans mes mots, aujourd’hui, je parlerais d’un entêtement à demeurer ‘le Juif’, d’un refus catégorique à retrouver l’Hébreu qui s’y cache peut être encore. Aller jusqu’à risquer la vie, le devenir de ses propres enfants (dans les rues et les métros pour exemple), de ses parents, de sa famille pour une identité fourvoyée puisque fraction fracturée, brisée, fissurée, au vu et au su de l’Hébraïsme originel.
Qu’allaient-ils faire dans cette galère génocidaire ?!
Rony Akrich
Shabbat shalom