Les récents événements nous ont montré la vulnérabilité de nombreuses familles juives vivant dans des citées ou des quartiers considérés comme « difficiles ». Ces familles sont exposées au danger de l’impossible vivre ensemble.
De nos jours, dans ces zones de non-droit, des familles juives rasent les murs, pétrifiées par la peur et la menace quotidienne, par l’antisémitisme dont ces lieux sont devenus la nursery. Nous avons le devoir pour ne pas dire l’obligation de leur venir en aide et de les guider afin de leur permettre de retrouver la dignité et la sérénité. Il est urgent d’agir pour eux afin que plus aucune Sarah Halimi ou Mireille Knoll ne nous obligent à organiser des marches blanches, rouges ou noires …. Nous ne pouvons plus entendre dire qu’il y a un avenir pour les juifs en France alors que rien ne change, bien au contraire, rien n’est fait pour protéger de manière efficace la communauté, réveillons-nous, reveillez-vous, agissons avec les seuls outils susceptibles d’apporter un semblant de solution.
Tout notre argent ne servirait à rien s’il arrivait de nouveau malheur à un de nos frères. Nous formons une longue chaîne qui a traversée l’histoire et le temps, si un maillon manque c’est toute la chaîne qui se brise. Nous sommes responsables et redevables les uns vis à vis des autres, nous sommes solidaires …. Si un seul d’entre nous éternue, c’est toute la communauté qui s’enrhume ….
Nous étions à Saint Paul, Belleville, Montmartre ou Ménilmontant puis nous sommes partis un peu plus loin, poussés par un vivre ensemble dont le concept nous échappait déjà. Nous étions à Sarcelles, Créteil, La Rose ou le Merlan, Balma ou Jolimont, Vénissieux ou Villeurbanne puis nous sommes partis un peu plus loin poussés par un vivre ensemble dont le concept nous échappait encore…. Nous sommes dans le XIème, XIXème, XVIIème, XVIème arrondissement de Paris, à Neuilly où à Saint Brice mais pour combien de temps encore ? Le concept du vivre ensemble a beaucoup évolué, à présent, il se conjugue sans nous ….
Selon l’Agence juive, l’émigration française vers Israël s’accentue en 2015 après l’attentat contre l’Hyper Cacher. Elle continue pour atteindre 7900 personnes après avoir été de 7200 en 2014. La France devient alors le premier pays contributeur à l’alya. L’immigration redescend toutefois à 5000 personnes en 2016. De plus, il semblerait qu’un tiers des immigrants français récents ne restent pas en Israël et reviennent en France, notamment à cause de difficultés d’intégration.
Nous devons agir pour limiter le nombre de retour en faisant en sorte de mieux préparer leur départ, j’en appelle aux institutions juives de France pour augmenter le nombre d’oulpanim dans les grandes villes et de mieux préparer les futurs olim en développant l’information en amont, en mettant en œuvre une véritable politique d’information sur l’alya, charge au gouvernement israélien d’accompagner ces olim dès leur arrivée dont l’idéal est souvent mis à mal après les premiers mois passés en terre d’Israël.
Israël se doit de renforcer sa politique sociale, aussi bien pour les Sabras que pour les olim. Il ne s’agit pas de faire de cadeaux aux nouveaux arrivants mais bel et bien de leur donner un élan et un cadre pour évoluer sans souffrir de la différence de culture. A l’inverse, les juifs de France doivent savoir admettre qu’ils ne peuvent pas tous vivre dans un penthouse face à la mer au cœur des villes côtières. Israël est un grand petit pays et son développement passe aussi par le Néguev ou la Galilée. Les juifs de France auraient beaucoup d’avantages à le savoir et s’en convaincre, il y a de nombreuses opportunités dans ces régions négligées par les français. Israël se doit de faire la promotion de ces villes avec de véritables arguments économiques et sociaux.
Israël n’est pas réputé pour sa politique sociale. La vie courante y est très chère et les emplois salariés sont assez mal rémunérés, entreprendre est assez incertain a fortiori quand on a une faible expérience de la vie israélienne. Les français ne sont pas habitués aux baux de location d’appartement de 1 an renouvelables et aléatoires. L’accession à la propriété devrait être facilitée en réduisant le montant minimum pour un apport, la crainte de se trouver démuni au moindre grain de sable est probablement un frein à l’engagement sur la route de la terre promise, tous les juifs n’étant pas aussi riches que nos « admirateurs » le disent.
En Israël, il faut du courage, de la foi et de l’humilité. Israël s’est construit sans les juifs de France mais il y a encore beaucoup à faire et les juifs de France ont beaucoup à apporter à notre jeune pays.
En Israël, tout est possible si la force de la conviction et la patience vous accompagne. Montez en Israël, si certains prétendent qu’il n’y a pas de place pour tout le monde, sachez que pour vous, il y a une place comme il y en a une pour chacun.
Si l’alya est une expérience difficile pour nous, elle sera facile pour nos enfants, ne les privons pas de cette chance ….
Denis Benkemoun pour Ashdodcafe.com