Dans un précédent article sur le thème des langues juives a été évoqué le langage qui était celui des Juifs installés dans la France du Moyen-Âge désignés par ce nom bizarre : sarfatique.
La France est appelée en Hébreu TSARFAT ou, selon la prononciation véritable SARFAT, la lettre communément appelée aujourd’hui tsadik צ se prononçait aux temps anciens avec la pointe de la langue appuyée sur le haut intérieur des dents comme la lettre » Ṣ » (sa) en arabe (lettre palatale).
Cette langue n’était pas une langue parlée mais une langue qui servait surtout pour les « échanges » littéraires dirons-nous.
A l’instar des autres « langues juives », pour écrire en sarfatique, on utilisait ce qui s’appelle l’écriture du koulmous (la plume dont on se servait à l’époque). Certaines lettres s’apparentaient à l’écriture de Rashi et d’autres caractères étaient différents. L’objectif étant de préserver les documents de l’œil indiscret des autorités de l’époque.
Dans certaines éditions anciennes de la Torah ou du Talmud notamment on peut voir des commentaires écrits dans cette écriture.
Le judéo-français véhiculait des mots d’ancien français tout comme on trouve des mots d’ancien allemand en yiddish par exemple. Cependant cette langue n’a plus eu cours après le XIII ème siècle, les Juifs ayant été expulsés à plusieurs reprises du territoire français au cours du XIVème siècle notamment par Philippe le Bel en 1306 et se poursuivant sporadiquement ici ou là jusqu’à l’expulsion définitive du royaume français en 1394. Rappelons que le territoire français de l’époque n’était pas celui connu aujourd’hui, étant bordé par des comtés plus accueillants ou vers des pays voisins plus amènes. Cependant, on a remarqué l’infiltration de mots hébraïques dans le langage français sans que l’on puisse absolument fixer à quelle époque elles ont eu lieu.
Caroline Elishéva REBOUH