PARASHAT MIKETS- shabbat du 1er /12/2018 – Horaires Ashdod : 16 h 07 – 17h 17
RECONNAITRE LES MIRACLES : Mikets est, par excellence, la sidra lue pendant Hanoucca.
Le mot Hanoucca vient de la racine heth-noun-khaf qui signifie, selon la forme employée soit éducation/instruction soit inauguration. Pour cette fête, il s’agit bien en effet d’inauguration du Temple qui fut profané et inauguré à nouveau mais n’anticipons pas.
Dans cette péricope il est question de Joseph et des rêves qu’il interpréta. Les liens existant entre la crainte de D qui habite le 11ème fils de Jacob et la fête des lumières sont inextricables et en voici les raisons :
Les Sages nous enseignent que le séjour de Yossef dans la geôle égyptienne dura douze années mais, en réalité cet emprisonnement fut de dix années + 2 autres années. Pour quelles raisons scinde-t-on cette peine en deux ? Ceci est pour faire comprendre deux motifs : le premier venant sanctionner la médisance globale de Yossef concernant ses dix frères (un an de prison pour chacun des dix frères) et les deux ans supplémentaires ont été décrétés à cause du fait que lors de la libération de l’échanson, Joseph lui a demandé à 2 reprises de se souvenir de lui alors qu’il aurait dû adresser sa prière à D Lui-même sachant qu’HaShem crée les causes et les conséquences en fonction de Ses plans et qu’il n’était donc pas nécessaire de prier un homme de chair et de sang de faire appel à sa mémoire le moment venu (guemara Rosh Hashana).
Le mérite de ce jeune homme que l’on tire du cachot pour le faire comparaître devant Pharaon est, que lorsque ce souverain prononce les mots : « j’ai entendu dire que tu t’y connais en interprétation de songes » (Genèse 41, 15) Joseph, sans hésiter, rétablit l’ordre des choses : « Ce n’est pas moi, mais c’est D qui saura tranquilliser Pharaon » (Genèse 41, 16). Cette libération intervient à Rosh HaShana car c’est à ce moment-là que le sort des êtres humains est fixé pour l’année qui débute.
La guemara Berakhoth enseigne que plus l’homme fait dépendre ses espoirs du Ciel, plus le Ciel lui vient en aide. De même, plus un orphelin (yatom) ou une veuve (almana) suppliera le Créateur de lui venir en aide et plus HaShem réalisera ces prières/vœux qui lui sont adressés, au plus vite. Joseph est orphelin de mère, sa requête eut donc été réalisée directement, en temps voulu. Une allusion de plus est donnée sur l’état de Yossef : la Torah dit à son propos : Yéfétoarouyefémar’é (la lettre initiale de ces quatre mots traduisant la beauté de Joseph forme le mot « yatom » orphelin).
Les prières adressées à HaShem ont une puissance insoupçonnée. Lors de l’allumage des bougies de Hanoucca, dans la plupart des communautés, après avoir prononcé les bénédictions adéquates, il est d’usage de chanter certains psaumes tels que le 30 : « mizmor shir hanouccat habayith le David » ainsi que le 67 qui, souvent, est calligraphié sous forme de chandelier : « lamenatséah bineguinoth », puis le 33 : « ranénou tsadikim » et « ana bekoah » et, à la suite de ces textes, il convient de réciter « vayehi noâm… » avec le psaume 91 « yoshev beseter êliyon » 7 fois de suite. La question est de savoir pour quelle raison dit-on ceci 7 fois d’affilée ?
La plupart des enseignements et de l’histoire de Hanoucca se trouvent dans la guemara de shabbat où l’on comprend mieux en quoi ont consisté le ou les miracles, les tenants et les aboutissants : dans l’ajout fait dans le texte de la âmida et du birkat hamazone, on lit : « Tu as remis les multitudes dans les mains d’un minimum de gens, des soldats très puissants dans les mains de faibles etc… :avant de partir pour combattre les grecs, les Hasmonéens récitaient tous ensemble « vayehi noâm » et HaShem a fait tomber les impies aux mains des justes ! La compréhension sera beaucoup plus facile, lorsque l’on saura que le psaume 91 est surnommé le cantique des atteintes « shir shel pegaîm » dans lequel on retrouve le verset prometteur de protection divine (91,3) : כִּי הוּא יַצִּילְךָ, מִפַּח יָקוּשׁ; מִדֶּבֶר הַוּוֹת. Et : לֹא-תִירָא, מִפַּחַד לָיְלָה (91,5) יִפֹּל מִצִּדְּךָ, אֶלֶף–וּרְבָבָה מִימִינֶךָ: אֵלֶיךָ, לֹא יִגָּשׁ. (91,7) etלֹא-תְאֻנֶּה אֵלֶיךָ רָעָה; וְנֶגַע, לֹא-יִקְרַב בְּאָהֳלֶךָ. (91,10)
« Car c’est Lui qui te préserve du piège de l’oiseleur, de la peste meurtrière. Tu n’auras à craindre ni les terreurs de la nuit, ni les flèches qui voltigent le jour. A tes côtés il en tombe mille, dix mille à ta droite ; toi, le mal ne t’atteindra point. Nul malheur ne te surviendra, nul fléau n’approchera de ta tente. »
Ces versets sont l’illustration de la protection divine sur son peuple tout se passant un peu comme si le peuple était sous un dôme protecteur, tout comme le psaume 91 : yoshev beseter éliyon (celui qui se met à l’abri du Très Haut) ou comme le texte « ouba letsiyon goel » (le rédempteur viendra à Sion) que l’on ne dit pas la nuit car il n’y a pas de guéoula (rédemption) la nuit.
L’analyse des évènements est que les Hasmonéens étaient tout-à-fait conscients du fait qu’ils n’étaient qu’une petite poignée d’hommes armés de manière symbolique alors qu’en face d’eux se trouvait une véritable armée, d’hommes aguerris aux combats, lourdement équipés et, accompagnés de montures imposantes (des éléphants de guerre). En conséquence, ils n’avaient aucune chance d’en réchapper n’eût été le fait qu’ils s’en remirent entièrement à D qui mena la lutte contre l’ennemi et, en faveur de ces hommes à la foi en le Maître du Monde était inébranlable (guemara avoda zara).
Combien de miracles eurent-ils lieu en cette époque ? Un ? Deux ? Plus ? La guemara ne faitétat que du « miracle de la fiole d’huile » car, les Hasmonéens ne trouvèrent dans le Temple profané de Jérusalem qu’une seule fiole portant encore le sceau du Cohen Gadol.
D’autres exégètes font référence à des évènements différents : lorsque Moïse descendit du Mont Sinaï avec les nouvelles tables, HaShem ordonna que dès le lendemain, on procède aux offrandes pour construire le Mishkan et, les teroumoth eurent lieu les 12 et 13 tishri, le 14 Moïse informa le peuple que tout ce dont on avait besoin pour accomplir l’ordre divin avait été rassemblé. C’est le 15 tishri que commença la construction et c’est le 25 kislèv qu’il fut terminé. Cependant HaShem avait prévu que l’inauguration prendrait place le 1er nissan… IL promit donc qu’une autre inauguration aurait lieu le 25 kislèv (–en -165) et c’est ce que nous fêtons chaque année à cette date.
Le Rav Dessler pose une question qui semble ne pas avoir sa raison d’être mais se trouve pourtant très importante : lorsqu’une personne réussit dans quelque domaine que ce soit, comment va-t-elle réagir ? Va-t-elle dire : j’ai réussi parce que j’ai fait ceci ou cela ou bien va-t-elle déclarer ; « moi, je ne suis rien, je n’ai rien fait et si j’ai réussi, c’est grâce à HaShem ! D’après lui et le Saba MiKélem qu’il cite, peu de gens auront l’humilité de convenir que TOUTE la réussite vient de D !
Le Rav Dessler rapporte un midrash qui fait état d’un fait surprenant : « personne ne croit en la foi des Rois d’Israël et, suit une comparaison entre 4 rois qui régnèrent sur le royaume de Judas : David, Assa, Yéhoshafat et Hizkiyahou.
David : a une grande foi en Le Protecteur Suprême. David assure : « je vais faire la guerre à mes ennemis et je ne reviendrai pas avant de les avoir éliminés. »
Assa : Comment pourrais-je livrer bataille à ce peuple ? Ils sont des myriades ! Je vais les poursuivre et Toi, HaShem, tue-les !
Yéhoshafat : HaKadosh Baroukh Hou : Tu me demandes de me battre avec tel peuple mais, je n’en suis pas capable ! je me retire chez moi pour y lire des psaumes et fais ce qu’il Te plaira.
Hizkiyahou : Je ne veux rien savoir : Je reste chez moi sans rien dire ni faire Fais selon Ta volonté !
Les conclusions du Midrash sont les suivantes : Que ce soit David, Assa ou même Yéhoshafat, et Hizkiyahou, chacun pourrait arriverà penser qu’en poursuivant les ennemis ou même en lisant des Tehilim l’un d’eux a pu être pour quelque chose dans la victoire ! Cependant, malgré la participation de David dans ses différents combats, ce grand souverain n’a de cesse d’exprimer sa foi de toutes ses forces en PUBLIANT le fait que c’est HaShem qui a accordé la victoire et que lui, David, n’a rien fait !
C’est ainsi que de toute l’histoire du peuple juif, en levant les yeux vers le ciel pour prier et dire à D qu’IL est notre Père sur terre comme dans les Cieux, en LE priant de livrer le combat pour nous car IL est le seul à pouvoir nous protéger et accomplir Sa volonté, c’est seulement ainsi que dans les périodes les plus sombres de notre existence, en priant et en nous tournant vers HaShem, IL nous aidera à chasser les ténèbres et faire briller la lumière de la Torah et de… Hanoucca !
Hanoucca saméah (joyeux Hanoucca) ou Hag Orim saméah (joyeuse fête des lumières)
Caroline Elishéva REBOUH