Que ce soit un pays comme un autre, qu’on y aille en vacances, qu’on trouve ça beau, qu’on revienne avec des photos….
J’adorerais vous raconter simplement la beauté du Neguev, le Turquoise des salins de la Mer Morte, la grâce d’un chant de violon sur le plateau de Massada au lever du soleil.
Et basta.
Je m’intéresse d’ailleurs à plein d’autres choses, je peux faire des posts sur des tas de trucs, et si Israël est dans ma short list de mes voyages les plus intenses, j’ai eu d’autres belles aventures et je n’ai aucune obsession pour tel ou tel pays.
Poster sur Israël, il n’y a que des coups à prendre, des contacts à perdre, des polémiques à éteindre, des attaques à subir, des amis à affronter.
Et on peut penser qu’il y a des combats plus prioritaires, je ne les ignore pas pour autant d’ailleurs.
Alors ?
Alors deux choses :
1- Je ne supporte pas l’injustice, la malhonnêteté intellectuelle, la manipulation, je ne suis pas, moi, pour la fin qui justifierait les moyens.
Je ne suis donc pas tant « pro-israélienne » que pro-vérité et pro-paix (et ça va ensemble), c’est ce combat là qui m’importe en premier. La critique fondée et honnête ne me gêne pas, je trouve au contraire le débat indispensable, sans sujets tabous.
Ce qui me heurte donc dans cette histoire c’est en premier l’imposture, la propagande éhontée relayée par notre presse, les mensonges à répétition qui peu à peu forgent une autre histoire, de façon si efficace qu’elle est gobée par des gens bien intentionnés, pris au piège de cette manipulation des faits et des responsabilités trop souvent.
Il y a peu d’exemple de machine de propagande aussi rodée et acceptée dans notre histoire récente.
Je trouve cela grave. Une gravité universelle. La calomnie, détruire par le verbe quand on est dans l’incapacité de détruire physiquement, cela n’est pas réservée à Israël, on en trouve des exemples quotidiennement, ici même sur nos réseaux par exemple, mais de fait, à l’échelle d’un pays, Israël détient quand même la palme
Je ne pense pas que mentir sur les faits, même par omission, mène à la paix. Et donc rétablir les faits historiques, et les voir dans leur ensemble me paraît une étape indispensable, je ne vois rien de constructif sortir de la vision manichéenne et faussée que l’on nous vend aux infos.
Par ailleurs juger une jeune démocratie menacée à l’aune de nos démocraties européennes, pays souverains anciens, reconnus et en paix avec leurs voisins ne me paraît pas pertinent. Donc s’exciter seulement sur la « colonisation » par exemple, sans avoir une vision plus globale et historique du problème, et sans dénoncer l’ensemble des acteurs qui amènent à cette situation de blocage n’a aucun sens. Certains traduisent par « soutenir »…. Bah non, il faut lire.
2- La deuxième raison tient à notre histoire, à nous, en France. Une histoire où violences et persécutions, du plus faible ou des moins nombreux, ne sont pas absentes et que l’on découvre avec stupéfaction au fur et à mesure de sa scolarité.
Culture judéo-chrétienne ou éducation parentale, je ne sais pas, mais j’ai toujours été le cathare qu’on éradique, le protestant qu’on balance à la Seine, le mécréant que l’on torture et que l’on brûle, bref le minoritaire et le persécuté. Et donc le juif, évidemment.
Aucune de ces violences ne peut exister sans la lâcheté voire le consentement du plus grand nombre.
Et je n’aime pas, mais pas du tout, ce que je vois dans notre pays en ce moment. On peut ergoter sur les termes et les responsabilités et sur ce qu’il ne faut pas dire pour ne pas « faire le jeu de », moi je vois et j’entends l’angoisse qui monte, les départs qui s’accélèrent, les écoles qui se vident, la résignation presque déjà. Et je compte les morts. Du déjà vu, trop vu.
Le rapport avec Israël ? Il n’y en a pas, objectivement. La communauté juive n’est pas un bloc, les opinions sont pluralistes y compris sur ce sujet, a fortiori sur le gouvernement actuel.
Mais certains le construisent pourtant, ce rapport, artificiellement, avec malveillance et obstination.
L’importation du conflit est orchestrée, l’obsession de « l’anti-sionisme » travaillée, on ne peut y échapper. Je les ai vus de mes yeux ces petits enfants de cités, de 7-8 ans, à qui l’ont fait brandir des pancartes et crier « Israël, voyou » tout en alignant sous leur nez des tombes symboliques de jeunes palestiniens.
Vu aussi ces idéologues qui ont comme seule obsession Israël, encore et toujours, sans un mot ou une pensée pour des conflits bien plus sanglants et dévastateurs.
Qui peut oser prétendre que ne se préparent pas ainsi les haines de demain, que ne se tissent pas les amalgames mortifères ?
Face cette montée des haineux, je n’ai rien trouvé d’autre que de faire entendre régulièrement ma toute petite voix.
Elle ne s’éteindra pas.
Tant pis pour ceux qui ne comprennent pas ou préfèrent rester dupe.
Anne Heudebourg
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