Dans le livre du Lévitique (chapitre XIX verset 28), apparaît l’interdiction de céder à la coutume des idolâtres et de pratiquer l’art du tatouage.
En effet, certaines civilisations ou chez certains peuples, l’on se tatoue comme l’on porte une pièce d’identité ou l’on confirme par tatouage son appartenance à une tribu ou à une secte. Parfois, certaines personnes se font tatouer pour exhiber ces « œuvres ».
Le tatouage exige de faire des incisions cutanées qui seront remplies d’encres de couleurs diverses. La raison de l’interdiction est semblable à bien d’autres interdictions dont le but est de ne pas agir comme des idolâtres. Lorsqu’une personne a subi des influences et s’est fait tatouer puis a fait teshouva et regrette, il faut se garder de lui faire des remontrances car elle souffre suffisamment de cet état de chose sans pouvoir y remédier il faut donc agir avec discrétion et faire comme si on ne le voyait pas.
Aujourd’hui, il existe deux sortes de tatouages : les permanents et les temporaires qui sont faits à base de hennés de couleurs différentes et s’effacent dès la première goutte d’eau.
Les tatouages éphémères sont «tolérés » au contraire des tatouages à caractère permanent. Encore qu’aujourd’hui, certains tatouages sont faits dans un but esthétique ou médical et il faudra poser une question spécifique à une autorité rabbinique pour être certain de ne pas faire d’erreur. Les tatouages à des fins médicales sont les tatouages qu’un chirurgien peut être amené à faire en cas de « reconstruction » mammaire par exemple.
Le « maquillage permanent » est également une sorte de tatouage permanent que certains rabbins permettent et d’autres pas selon le procédé utilisé et la partie du visage en question : dessiner les sourcils par exemple. Aujourd’hui certaines autorités médicales mettent en garde contre les tatouages permanents car les encres utilisées ne sont pas les mêmes qu’auparavant.
Si nous traitons des tatouages, il faut en profiter pour aborder également la question des boucles (piercing) et des insertions d’aimants sous la peau. Pour ce qui concerne le piercing la Torah parle des esclaves affranchis dont l’oreille est percée et porte une boucle en signe d’affranchissement. Mais c’est là le seul piercing permis et prévu pour un homme. Pour tous les autres piercings (nez, sourcils, langue et autres endroits du corps) ils sont interdits sauf pour des raisons médicales telles les agrafes posées sur l’oreille pour bloquer la faim ou pour ne pas avoir envie de fumer. L’homme n’a nullement besoin de ressembler à une femme en portant des boucles ou des boutons d’oreille. Les anneaux posés au bout du nez étaient réservés au bétail (vache/porcs on les menait en attachant une corde à cet anneau). Et il n’est nul besoin pour un être humain de s’enlaidir en insérant dans les lobes d’oreille ou sur la lèvre inférieure des pièces ou autres objets insolites. Et, de même qu’il est interdit de pratiquer des entailles sur le corps, il est interdit d’insérer des aimants ou autres objets sous la peau pour ressembler à des icônes venus dont ne sait où.
Le judaïsme offre avec la Torah écrite et orale suffisamment de sources nobles d’inspiration pour occuper l’imagination. Les grandes figures du Judaïsme ont été suffisamment exemplaires pour chercher à leur ressembler plutôt que de chercher des modèles dans des civilisations qui n’ont rien de commun avec la nôtre.
Caroline Elishéva REBOUH