Bâle (à l’occasion du 120e anniversaire du Congrès de Bâle qui a révélé le projet sioniste de Theodor Herzl)
Le discours d’ouverture de la soirée a été prononcé par le Dr Gregory Lafitte du ‘Forum pour la diplomatie culturelle’ qui a rappelé au public qu’il y a 120 ans à Bâle, les délégués n’étaient pas seulement des politiciens mais il y avait également des écrivains, des penseurs et des universitaires. Il a repris la citation du philosophe
Leo Strauss, qui citait : « le sionisme politique doit être basé sur la culture ».
Puis Grégory Lafitte évoqua les deux cultures qui ont formé la civilisation occidentale, à savoir la culture grecque et la culture juive. « Alors que la contribution grecque a été correctement reconnue, ce n’est pas le cas pour les fondements juifs. La communauté internationale doit maintenant aussi reconnaître ses racines juives », a-t-il déclaré.
« La culture juive court souvent le risque d’être assimilée ou absorbée dans la culture grecque. Notre civilisation doit plus à Jérusalem qu’à Athènes », a-t-il souligné, en prévoyant un jour et un âge lorsque notre héritage juif prendra le devant de la scène dans notre culture et qu’il y aura un réel retour à Sion.
« Le sionisme est quelque chose de plus que la re-création d’un État juif », a-t-il souligné, en citant Theodor Herzl qui a décrit l’essence du sionisme comme un « idéal infini ». Dans son discours, il a opposé la pensée grecque à la pensée juive, expliquant et illustrant les différences.
Dans la pensée grecque, tout se concentre sur la raison finie et tragique, tandis que dans la culture juive, elle se concentre sur l’infini et l’espoir. La culture grecque cherche des solutions pour ici et maintenant, mais la pensée juive apporte également de l’espoir pour l’avenir et donne une vision pour l’éternité. Plus important encore, les dieux grecs sont à l’image de l’homme, alors que dans la culture juive, l’homme est créé à l’image de Dieu.
Dieu n’avait pas l’intention de rejeter la culture grecque, mais voulait plutôt établir sa place légitime et sa signification dans la culture d’aujourd’hui. La culture juive a été malheureusement négligée dans le passé et il est maintenant grand temps pour le monde de reconnaître son importance et sa signification dans notre culture occidentale. C’est ce qui a été l’objectif du ‘Forum pour la diplomatie culturelle’, qui a été mis en place par la CEI aux Nations Unies à New York pour présenter et attirer l’attention sur les nombreuses contributions juives à la communauté internationale dans la quête de la paix mondiale.
Pour conclure, G. Laffite a noté que la vision sioniste de la création d’un Etat juif n’a pas encore été pleinement réalisée.
« L’accomplissement de la vision sioniste n’est pas encore terminé, pas encore abouti. Le rêve de Herzl – son premier discours au congrès – est toujours valable – vivant – aujourd’hui. Oui, l’État d’Israël a été re-créé – les Juifs ne doivent plus se contenter de la seule solution alternative d’assimilation dans une autre culture. Mais la vision doit toujours être réalisée, non seulement au niveau individuel, mais au niveau de l’État. L’Etat d’Israël ne devrait pas être forcé à être un État reconstitué, comme tout autre état pseudo-grec, mais devrait être reconnu comme un État juif et jouer pleinement son rôle de lumière pour les nations ».
Dr Gregory Lafitte