Chaque fois qu’il y a de bonnes nouvelles économiques concernant Israel, on a toute une bande de gens qui semblent se désoler et être en colère que les choses aillent bien. Il y a ceux qui ne seront pas satisfaits tant que le monde ne sera pas parfait. Je leur souhaite bien du courage.
Il y a ceux qui pensent que si ça ne va pas bien pour eux personnellement, alors ça ne peut pas aller bien pour les autres.
Il y a ceux qui sont surtout énervés que ça soit sous Bibi que ça arrive.
Il y a les socialistes qui préféreraient qu’on vive tous dans la misère absolue, mais au moins « égaux ».
Il y a les jaloux et les aigris.
Il y a aussi tous ceux qui vivent des dons faits à leurs associations et ont intérêt à diffuser l’image d’un pays de miséreux pour recevoir plus d’argent….
Mais n’est-ce pas vrai qu’il y a plus de deux millions de pauvres qui ont du mal à se nourrir et vivent dans des conditions déplorables?
Non.
Selon l’OCDE, le taux de pauvreté relative en Israel serait de 18%, ce qui la placerait suivant les années en tête ou en seconde position des pays de l’organisation.
Selon le Bituah Leumi qui utilise exactement les mêmes données mais fait ses calculs différemment (juste un changement de coefficients), il y a 22% de pauvres soit 1,7 million de gens. Remarquons d’abord que ces chiffres sont *en baisse* depuis 2009. Bien que la population a augmenté de près de 20% depuis 8 ans, le nombre de pauvres a légèrement baissé de 1,8 à 1,7 million. On pourrait s’arrêter sur le fait que la grande majorité de ces pauvres sont arabes et haredim, deux populations qui travaillent moins que la moyenne par choix. Mais ce n’est en fait pas du tout le problème.
Chacun remarquera en se promenant dans la rue qu’il n’y a pas 18% ou 22% de miséreux en Israel. Ce même classement de l’OCDE place les Etats-Unis avant le Mexique ou la Turquie, des pays où on trouve une misère absolue sans commune mesure avec ce qui existe aux Etats-Unis ou en Israel. Comment expliquer cela?
C’est qu’il ne s’agit pas de pauvreté réelle mais « relative », c’est-à-dire en relation avec le niveau de vie du pays. Un « pauvre relatif » aux Etats-Unis sera considéré comme appartenant à la classe moyenne au Mexique. Il ne s’agit donc pas de pauvreté au sens où la plupart d’entre nous l’entendons, des gens qui n’ont pas à manger, qui vivent dans des conditions déplorables, et n’ont pas de quoi remplir leurs besoins basiques.
En fait, en terme de »pauvreté objective », tous les indicateurs montrent une hausse réelle et généralisée du niveau de vie en Israel depuis 10 ans : taux d’équipement en appareils électroménagers, télévisions HD, smartphones, voitures, vacances à l’étranger etc…, tous ont significativement augmenté. Cette année près de 70% des israéliens sont ou vont partir en vacances à l’étranger, un quasi record mondial. Un indicateur de pauvreté réelle, la difficulté à acheter à manger une fois au moins au cours des 12 derniers mois, place Israel parmi les pays les *moins* pauvres de l’OCDE, avec 9% de la population dans ce cas.
Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de pauvres en Israel, il existe malheureusement trop de gens qui vivent dans des conditions catastrophiques. Mais c’est le cas dans tous les pays, et depuis toujours. Il n’y en a pas particulièrement plus en Israel qu’ailleurs, probablement moins en fait. Et la meilleure façon de les aider est de continuer les politiques de libéralisation et d’ouverture des marchés qui permettent de baisser les prix, de créer des emplois, et d’améliorer le niveau de vie de chacun.