Ce 23 novembre 2016 nous allons fêter les 60 ans de la ville, et pour ses 70 ans serai-je encore maire ? Cela dépendra des citoyens, mais s’ils le souhaitent je serai la pour eux.
C’est la question que se pose le Dr Yehiel Lasri, premier magistrat d’Ashdod. 8 ans après sa première élection et pour les 60 ans de la ville, nous avons souhaité faire un bilan des faits qui ont marqué sa vie de maire.
Âgé de 59 ans, il est né a un an d’intervalle avec la création de la ville d’Ashdod, dans un village marocain Ksarsouk. 6 ans plus tard, ses parents décident de monter en Israël en 1963 dans la petite ville qui devait devenir Ashdod. D’une petite ville de quelques milliers d’habitants, elle est devenue la grande ville que nous connaissons. Il a grandi avec elle, il a étudié, fondé une famille, il a exercé la médecine et il est arrivé a des postes importants.
Pour les 60 ans de la ville nous avons fait le tour des lieux qui ont marque sa vie
1/ »J’habitais une maison rue Mishmar HaYarden, lieu ou la jeunesse représentait toutes les communautés d’olim : roumains, marocains, tunisiens, indous ….avec lesquelles tout était simple. Malgré que nous vivions modestement, nous avons tous gardé des liens d amitié très fort. Moti Malka, l’avocat Moshe Kadosh, Shlomo Illouz, Miki Rosenberg qui aimait jouer au foot dans le quartier, d’ailleurs les clubs de football se sont intéressés a nous car nous étions de bons joueurs.
Malgré mon intérêt pour le football, j’étais un enfant studieux et je faisais mes devoirs dans les escaliers. Pourquoi me diriez-vous ? tout simplement parce que nous n’avions qu’une seule table et qu’elle était toujours occupée. Nous étions 5 enfants (4 garçons et une fille) a vivre dans un appartement de 48 m2 avec mes parents.
Nous avons habité au début dans des baraquements proches de la rue Jabotinsky jusqu’a ce que nous arrivions dans cette maison. Nous sommes passés du 2eme au 1er étage car mon père était malade et handicapé. Puis nous avons déménagé quartier Vav et nous avons tous quitté la maison au fur et a mesure après nos mariages respectifs. Ma mère âgée de 84 ans vit dans un logement AMIGOUR, elle est active et s’occupe en plus de ses petits enfants, des fêtes dans les matnassim. Aujourd’hui elle est fière de son fils, elle m appelle Bni (en arabe) et quelque fois Babaya
Modestement tous mes frères et sœurs ont réussi, mais il est vrai que je suis le plus diplômé. Etre le maire d’une ville ne signifie pas avoir réussi dans la vie, ce n est pas une fin en soi.
Du quartier d’ou je viens, je suis le seul a être devenu médecin, d’autres sont aujourd’hui avocats, hommes d’affaires comme un certain Martin Uzan qui a réussi dans les chevaux. D’ailleurs il possède le haras le plus important de la région parisienne. Il a conseillé au gouvernement israélien de reproduire ce schéma, mais sans succès.
Pendant mes études de médecine, je suis sorti major de ma promotion dans ma discipline. En 1975, il n’y avait pas de téléphone. Je ne pouvais pas communiquer avec mes parents et même mes résultats d’examen me parvenaient en retard par la poste. Quand j’ai intégré l’université de médecine, mes parents étaient très fiers, tout le quartier est venu me féliciter et on a dit a ma famille »ton fils sera médecin comme dans le film Salah chabati ». J’ai eu droit aux couloulous traditionnels.
Déjà en Kita He, lorsque je jouais avec mon ami Arie Perez, lui se voyait avocat et moi médecin. Nous nous sommes suivis tout au long de nos études. De cette école dont l’accès n’était pas facile sont sortis des gens importants comme Ethan Kabel, Yoram Cohen, Yaacov Neheman, Beni Alone, Gaby Barabach.
Nous sommes restés très proches avec Arie Perez que je considère comme mon frère et nous passons souvent ensemble les fêtes ou le shabbat.
En général, lorsque j’ai un objectif en tête, je suis persévérant et j’arrive toujours a mes fins comme dans mon choix de devenir médecin.
On ne peut m’enlever ni le rêve ni l’envie de la réalisation de l’hôpital d’Ashdod.
Interne dans les hôpitaux, vice-directeur d’un service a l’hôpital Kaplan puis directeur du service »Sida » dans le même hôpital, je n’exerce plus dans la médecine depuis quelques années, mais jusqu’a présent on me demande encore mon avis. Je n’envisage pas, malgré les rumeurs, de fonctions a l’hôpital d’Ashdod.
Je pense que ma position de maire d’Ashdod a favorisé la réalisation de l’hôpital dans ce timing et d’avoir Bibi Netanyahou comme premier ministre a accéléré les choses.
Il faut dire que son ministre de la santé était prudent sur ce projet. Néanmoins, sous ma pression, Assuta a réussi a avoir ce projet. La contribution de l’Etat a été versée en 3 temps, 125 millions de sh au départ, puis 250 millions de shekels et encore 480 millions. De ce fait, Assuta a accepté le challenge.
Sans mon élection en 2008, Ashdod n’aurait pas eu d’hôpital aujourd’hui, peut être dans 10 ans. Mon prédécesseur Tsvi Tsilker qui s’est présenté contre moi lors des dernières élections avait abandonné les projets de l’hôpital et du nouveau port.
Quand j’étais l’adjoint de Tsilker, nous avons participé a une réunion a Jérusalem avec Ehoud Olmert, ministre des finances, au cours de laquelle nous avons rencontré un homme d’affaires, Alfred Akirov. Il était propriétaire d’un grand immeuble, Mitaham Alrov a Ezor Hatassia. Ils ont essaye de nous convaincre que ce bâtiment pouvait être transformé un hôpital privé. Nous n’avons pas accepté. Tsilker est alors parti sur l’idée de faire un service d’urgence, celui que tout le monde connait.
Aujourd’hui après avoir envisagé de le détruire, Assuta souhaite en faire un service de jour.
Avec tout le respect que je dois a tout le monde, il ne faut pas m’enlever le fait d’avoir fait de mon rêve une réalité. Je pense être le seul maire d’Israël a avoir présenté un projet avant sa campagne et a l’avoir réalisé pendant son mandat.
J’ai aussi quasiment réalisé les projets annoncés lors de ma campagne dans les domaines du sport, de l’éducation, du social, l’hôpital bien sur, l’écologie dans la ville. L’histoire le dira.
Si je n’ai réalisé que cela dans ma vie d’homme politique cela me suffit. Je désire continuer a servir mes concitoyens et a donner encore plus pour leur bien être.
Je pense que le projet de circulation Verte est un tres bon exemple. Aucun maire n’aurait pris ce risque dans sa carrière politique.
Maintenant, je fais les choses que je crois être bien pour la ville. L’image qui se dessine est celle d’une ville moderne, intelligente et qui avance. Apres l’ouverture de l’hôpital et d’ici la fin du projet de circulation, Ashdod sera une autre ville, une ville européenne.
Je ne voulais pas abandonner le projet du nouveau port. La mer fait partie de ma carrière car je suis commandant milouim, officier médecin et je me suis engagé dans l’armée en tant que médecin a 25 ans après mes études a Ben Gourion.
J ai commence dans un service d’élite, Kravi-Gdoud 601. Après un accident de la circulation, j’ai été muté a la mairie d’Ashdod dans une unité de médecine. A 30 ans, j’ai fait un stage a l’hôpital Kaplan dans un service de l’armée.
J’ai soutenu ce port, avant même la pose de la première pierre et a l’encontre des syndicats. Au départ, shaoul Mofaz avait apporté sur un plateau ce projet a la ville de Haïfa.
Malgré le fait que Tsilker avait abandonné le projet de l’hôpital et du port, pour ma part je n’y ai jamais renoncé, tous deux étant si importants pour la ville d’Ashdod.
Quand j ai été élu maire, en même temps que Katz ministre des transports, je lui ai demandé pourquoi pas nous et il a finalement tranché pour un nouveau port a Ashdod, c’était deux ans après notre élection en Aout 2010. Je ne peux oublier cette date car elle coïncide avec le décès de mon épouse Myriam a l’hôpital Hadassa.
Il a pris la décision de faire ce namal et il a donné 40 millions de shekels a notre ville. Nous étions convaincus qu’Ashdod était la ville idéale car elle dispose d’une profondeur d’eau que les autres villes n’ont pas. La preuve est qu’il est en cours de réalisation.
Avec le temps, les habitants de la ville comprendront mes choix et mes détracteurs »mangeront leur chapeau ».
60 ans, c’est une longue et courte période a la fois et je suis fier de tout ce qui a été réalisé. C’est aussi de l’émotion pour tous ceux qui ont écrit l’histoire d’Ashdod, pour tout ce qui a été réalisé dans les domaines du sport, de la culture, de l’écologie. Je suis également très fier d’en faire partie. Ashdod, une grande ville intelligente, parmi les premières d’Israël.
Je n’envisage pas de quitter la vie politique et encore moins mes fonctions de maire. Je n’ai pas de projets sur le plan national, je veux juste continuer a servir mes concitoyens. Pour l’été prochain, nous envisageons de faire un nouveau festival de « danses folkloriques internationales » comme la ville de Carmiel. Nous allons propose de faire d’Ashdod la première ville du pays a réaliser ce festival.
Ashdod est une ville de culture nationale. D’ailleurs, il commence cette semaine un festival de chants » Ashdod shira » , une première pour l’Etat d’Israël. Il réunira tous les types de chants (nouveaux, anciens, mizrahit, ashkenasi ) Il sera très convivial pour toute la population. L’une de ces soirées » Piout » exceptionnelles, avec des chants datant de l’époque de mon arrière-grand père (rav Yaacov Abouhatsira) donne des frissons. Mon grand père était kabbaliste et mystique ainsi que son fils, ce qui explique l’origine de ces chants. Pour moi, c’est la fermeture d’un cercle. Comme l’on dit vulgairement : la boucle est bouclée.
Les projets au centre de mes préoccupations sont a présent un village olympique : la plus grande réalisation en Israël 400 dunam, un stade de football de 16000 places, un terrain de basket de 5000 places, une piscine olympique, des cours de tennis, des stades de course et d’entrainement, un centre pour les enfants comportant du foot, du basket, du hand ainsi que l’ouverture d’un sportech a la disposition du public.
Je souhaite positionner Ashdod sur le plan high tech d’Israël avec la construction d’un campus universitaire, de revisiter toute la Tayelet et de faire de la ville un centre de tourisme et de vacances international avec des hôtels, une vie de nuit comme on peut déjà le voir a proximité de la rue Martin Bubber. Bien sur, il faut embellir la Marina avec un grand lac. Ces projets, je veux les finir lors de mon prochain mandat.
La cite du sport sera terminée dans 5 ans comme la plupart de la Tayelet. J ai bientôt 60 ans et je souhaite me consacrer a ma famille, a mes petits enfants, la vie passe vite, il faut profiter de chaque instant et ne faire que ce que l’on aime.
Je me suis présenté comme maire a cause de l’orchestre Andalousit, suite a une réduction du budget qui lui a été appliqué de 500 000 sh a 100 000 sh. J’étais très implique dans cette affaire a l’époque en tant que directeur de cet orchestre. Tsilker a scinde le budget en deux parties 100 000 sh pour l’Andalousit et 500000 sh pour la Symphonit alors que le budget alloué au départ était de 500 000 sh chacun. Nous avons cru avec Moti Malka que le ciel nous tombait dessus. Nous avons tout fait pour changer cette décision, jusqu’à aller en cour de cassation. Mais n’a pas souhaité se mêler des affaire communales.
Cette affaire a précédé ma décision de me présenter en 1998 contre Tsilker. Je n ai pas été élu. 5 ans plus tard, en 2003 il a signe avec moi un contrat qu’il n a pas respecté. J ai démissionné du poste de directeur d’Andalousit. Malgré cela, en tant qu’adjoint, je suis arrivé a faire voter un nouveau budget et a corriger cette injustice budgétaire en donnant a chacun de ces orchestres 900000 sh.
Ashdod est une ville d’alya et elle profite du potentiel apporté par tous les olim. Je pense être respecter par les habitants même si je n ai pas été élu avec beaucoup de voix. Dans l’ensemble les habitants sont chaleureux. J’entends aussi des critiques et j’essaie d’en tenir compte. Je suis soucieux de maintenir un climat de quiétude et de satisfaction générale. Toutes les communautés vivent en bonne intelligence et je me fais fort de les maintenir dans cet état d’esprit
Les gens me demandent si ce plan était nécessaire. Sans ces travaux, dans 10 a 15 ans, on ne pourrait plus circuler dans la ville. On serait arrivé a avoir une ville très embouteillée, ce que l’on commence a expérimenter aujourd’hui aux entrée et sorties Nord et sud aux heures de pointe. Comme dans toutes les grandes villes internationales, on se doit de réaliser une multitude de transports et en Israël, nous avons des décennies de retard. L’Etat s’est réveillé et il a triplé et quadruplé le budget transport. Nous sommes les premiers a nous lancer.
17 communes ont postulé pour profiter de cette opportunité mais c’est la notre qui a été retenue, ce qui nous a permis de percevoir un demi milliard de shekels. Si Je n’avais pas démarré les travaux, j aurai trompe la confiance qui m a été accordée. Ashdod est devenue »ville pilote » avec un système de transport en commun comportant une voie de bus propre permettant de mesurer avec précision le temps des trajets. Dans quelques années, nous aurons des milliers de voitures supplémentaires, comme a Jérusalem. Avec le tramway, plus de 30 % d’habitants prennent les transports en commun. On va rajouter 130 bus et 100 stations sillonnant tous les endroits de la ville, un transport en commun sûr, économique, vert. Je le dois aux générations future, c’est mon devoir.
Malgré que je mette mes fonctions de maire en péril, j’ai confiance et je crois en mes choix.
Je reprends et renouvelle aussi toutes les infrastructures de la ville. Des responsables de l’opposition sont contre ces travaux de transport vert. Ce sont les mêmes d’ailleurs qui se sont opposés au projet de l’hôpital et du port.
Je pense que la communication n’a pas été satisfaisante mais nous allons y remédier. Dans quelques mois tout le monde constatera que c’était indispensable d’en passer par la. J’ai pris un grand risque mais je ne le regrette pas. L’opposition n’a pas souhaité accepter mes propositions et je le regrette, surtout l’acharnement d’Helene Gelber.
En conclusion, j aime ma ville et j’espère que la population m’accordera l’opportunité de la servir encore de nombreuses années.
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