La Torah fut traduite en araméen lorsque les Juifs furent déportés en Babylonie c’est ce que l’on appelle « Targoum ONKELOS » au nom de ONKELOS qui était un guér – un converti. Qui était donc Onkelos ?
La tradition talmudique s’attache à attribuer à Onkelos nom dérivé de Kalonimus (Clémens) une famille noble romaine. Sa mère aurait été la sœur de l’empereur Titus Flavius Clémens qui n’était pas hostile aux Juifs et au sujet duquel on affirme qu’il s’était converti au judaïsme. Pourtant, Onkelos dans le midrash Tanhouma serait un descendant de l’empereur Hadrien. Toujours est-il qu’à peine arrivé en Judée, le jeune romain se fit introduire auprès de Hillel et de Shamaï où il y étudia le judaïsme sérieusement avant de se convertir nous conte le Zohar. Son père porteur du même nom, Onkelos, dit-on encore était aussi un ami des Juifs.
Petit à petit, Onkelos montra un esprit rigoureux dans l’observation des mitsvoth de la Torah et devint un élève brillant auprès de Rabban Gamliel de la Yéshiva de Yavné au décès du grand maître de Yavné, Onkelos devint le disciple de Rabbi Eliezer et de Rabbi Yéhoshouâ. On raconte que lorsque l’empereur de Rome voulut faire revenir son neveu il dépêcha sur place ses envoyés mais, le savant qu’était devenu Onkelos, enseignait aux envoyés de l’empereur lesquels se convertissaient au judaïsme et restaient vivre en Judée !!!
Cette traduction en araméen subit par la suite de petites adaptations à la langue parlée araméenne et lorsqu’on veut étudier la Torah on lit également au moins une fois la traduction d’Onkelos qui sert parfois à expliquer le texte de la Torah lorsqu’il est trop ardu en permettant de recevoir en même temps tous les éclaircissements que la paire R’Eliêzer et R’ Yéhoshouâ lui avaient enseignés car, bien que cet écrit portant le nom d’Onkelos voudrait n’être qu’une traduction, il est en fait un commentaire.
Dans le Talmud de Babylone on cite parfois un certain Aquila qui d’après de nombreux avis n’est autre qu’ Onkelos, lequel se montrait très rigoureux dans son approche des textes saints. Toutefois l’on dit qu’Aquila aurait traduit tout le Tanakh en grec. Pour ce qui concerne le « nakh » c’est-à-dire les neviim ou prophètes et les ketouvim ou les hagiographes, une autre traduction-commentaire a une place de choix : le Targoum Yonathan qui aurait été écrit par Yonathan ben Ouziel. Ben Ouziel appartient à la première génération des Tanaïm et il fut aussi l’un des disciples de Hillel.
La force ou la puissance intellectuelle qui l’entouraient pendant son étude étaient d’un si haut niveau que si un oiseau avait voleté au-dessus de cet homme il serait tombé foudroyé par la sainteté qui régnait autour de lui.
Yonathan ben Ouziel malgré sa grandeur ne voulait pas qu’on l’appelle ni Rav ni Rabbi mais tout simplement Yonathan. Il est enterré à Amouka dans la région de S afed (Tsfat) et les célibataires ont coutume de s’y rendre pour « trouver l’âme sœur ».
Chez les Yéménites, on a conservé l’habitude babylonienne de lire chaque verset de la Torah deux fois et une fois en araméen (Onkelos).
Caroline Elishéva REBOUH