Pour la onzième année consécutive, Shalva, l’Association pour les Enfants en situation de Handicap Physique et Mental en Israël et leurs familles, donne à ces enfants l’opportunité de révéler leurs talents.
Dans les coulisses de Binyanei Ha-Ouma à Jerusalem, l’énergie et l’excitation des enfants est palpable tandis qu’ils revêtent leurs costumes et s’attèlent aux dernières répétitions. Hagit, 16 ans, se précipite vers nous et annonce, avec des étincelles dans les yeux : « Je vais chanter, je suis si heureuse ».
Hagit est l’une des 200 enfants en situation de handicap qui ont passé l’année à préparer cette comédie musicale pas comme les autres. Cette année, ils ont joué une adaptation spéciale du Magicien d’Oz, comédie musicale qui a attiré des milliers de spectateurs dans le monde.« FestiShalva est un spectacle pour les yeux autant qu’un spectacle pour l’âme » dans les termes de Gideon Shalom, Directeur adjoint de Shalva.
Le metteur en scène et initiateur de FestiShalva, Shay Ben-Shoushan, bénévole, explique « Il a fallu beaucoup de temps et d’efforts pour apprendre toutes les scènes, les chansons et les danses. Mais chaque effort vaut le coup. Il n’y a pas de mots pour exprimer la joie des enfants et la fierté des parents de voir leur enfant en vedette sur scène, pour la première fois. ».
Shay Ben-Shoushan est un ancien commandant d’une unité d’élite de Tsahal qui a été gravement blessé par une grenade au cours d’une opération militaire. Quand, à la suite de sa longue et difficile période de rééducation au cours de laquelle il pouvait à peine se nourrir, il a rencontré le directeur de Shalva, Kalman Samuels, il lui a fait part de son idée d’illuminer le monde des enfants en situation de handicap avec la danse et la musique, sa passion. FestiShalva était né.
Pour mettre en scène cette comédie musicale unique et permettre aux enfants de se produire sur scène, des équipes complètes de thérapeutes, enseignants et travailleurs sociaux ont travaillé sans relâche avec les enfants afin de préparer chacun selon ses capacités individuelles. Un des membres de de l’équipe qui a préparé les enfants résume ainsi la méthode de travail employée : « Ici, on regarde toujours les capacités et le potentiel d’un enfant, pas ses limites. ».
FestiShalva n’est rendu possible que grâce aux 180 bénévoles, dont 35 jeunes filles effectuant leur Service National et beaucoup de lycéens de Jérusalem et des environs. Ces jeunes bénévoles d’une maturité et d’une bonté impressionnantes passent une grande partie de leur temps libre à Shalva, avec les enfants. Pour préparer les enfants au spectacle, ils étaient présents à tous les cours et répétition et, sur scène, chaque enfant est accompagné par un bénévole qui porte le même costume que le sien et réalise la même prestation que la sienne.
Meital, une bénévole de 16 ans et demi qui tient la main de Maayan, 12 ans et demi, confie avec un grand sourire : «Je suis extrêmement heureuse et fière de faire partie de cette expérience et du spectacle. Depuis que je viens à Shalva, je suis devenue beaucoup plus sensible à mon environnement et plus prévenante. ».Itay, bénévole à Shalva depuis trois ans et âgé de 17 ans, nous avoue que « ces enfants m’ont apporté bien plus que ce que je leur ai moi apporté. C’est incroyable de voir chaque enfant trouver sa place sur la scène. ».
En préparant le spectacle, les enfants apprennent à travailler ensemble, à prendre des décisions de groupe,à être attentifs aux autres et chaque enfant apporte sa contribution personnelle au résultat final.
Nourit Veller, maman de la jeune Sivan qui se produit sur scène, se livre à nous après le spectacle, émue aux larmes : « Je n’avais jamais vu Sivan sur scène. J’ai découvert ma fille, qui elle est réellement. ».
«Cette soirée transforme les rêves en réalité et concrétise une année d’espoir, une année d’amour, une année de confiance investie dans les enfants. », selon un représentant de Shalva. Pour beaucoup d’enfants en situation de handicap et pour leurs parents, la vie est emplie de batailles contre leurs limites.
FestiShalva veut offrir aux enfants et à leurs parents une nouvelle appréciation et un nouveau sens de leurs forces et de leurs capacités personnelles. « A Shalva, on ne tend pas la main aux enfants, on leur donne des ailes. ». Le message de Shay Ben-Shoushanest bien passé « Quand le moral est bon, on peut tout faire! ».
En Septembre, Shalvava ouvrira un nouveau centre national qui s’étendra sur plus de 2,43 hectares, le plus grand centre pour les enfants en situation de handicap en Israël. Ce centre sera doté de salles de sports, d’un auditorium et d’installations et équipements éducatifs, thérapeutiques et ludiques.
Ilana Amzaleg