Les sites frauduleux proposant, via des publicités agressives, de gagner beaucoup d’argent en devenant trader prolifèrent. De plus en plus de particuliers tombent dans le piège et y laissent des plumes, malgré les mises en garde de l’AMF.
Liste noire
Il existe en réalité trois types de sites de trading: les plateformes agréées par l’AMF d’un côté et, de l’autre, celles aux pratiques d’escrocs, ayant obtenu leur agrément à Chypre ou n’étant pas autorisées en Europe. Ces plateformes sont soupçonnées de ne jamais investir l’argent des particuliers, qui ne parviennent pas toujours à récupérer leur mise. Le gendarme de la Bourse et l’Institut national de la consommation (INC) ont mis en place depuis 2011 des campagnes d’information et l’AMF met à jour régulièrement une longue liste noire de sites interdits. «Mais, cela ne suffit pas devant l’ampleur des dégâts», explique Fabienne Chol, directrice générale de l’INC. Les particuliers sont toujours plus nombreux à tomber dans le piège. «Nous recevons énormément de messages de consommateurs», explique Fabienne Chol, directrice générale de l’Institut national de la consommation (INC), partenaire de l’AMF sur le sujet. Cela touche tout le monde, notamment parce que les publicités sont extrêmement invasives», poursuit-elle.
«Risque élevé»
Pour enfin freiner l’essor de ces escroqueries, l’AMF veut interdire la publicité en ligne sur les produits financiers extrêmement risqués et en a fait la proposition au ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin. Cette proposition vise «la publicité sur les produits les plus toxiques», a expliqué le secrétaire général de l’AMF Benoît de Juvigny, reconnaissant qu’elle devait être «très précisément encadrée», pour se conformer au droit européen et respecter notamment la liberté d’entreprendre et la liberté d’expression.
«Nous visons les publicités par voie électronique et par Internet» qui ont pour objet des contrats financiers de gré à gré, «des produits qui présentent un risque élevé et un rapport entre le risque et le rendement difficile à comprendre», a-t-il étayé. Avec cette mesure, «on devrait réussir à circonscrire de manière significative l’impact sur le grand public», estime pour sa part Nathalie Lemaire, directrice des relations avec les épargnants, qui explique que ces publicités apparaissent notamment sur des sites Internet n’ayant «aucun rapport avec la cible visée», à savoir des investisseurs avertis.
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