Tsav
Lévitique 6:1-8 fin
Et l’Eternel parla à Moshé, disant, Commande, tsav צַו, à Aaron et à ses fils, en disant, C’est ici la loi de l’holocauste. C’est l’holocauste, il sera sur le foyer de l’autel toute la nuit jusqu’au matin, et le feu de l’autel brûlera sur lui. Lévitique 6:8 (6–1)
Notre Paracha s’ouvre sur les commandements adressés aux Cohanim cette fois. Après avoir décrit les sacrifices offerts par le peuple dans son ensemble, Tsav traite essentiellement des devoirs des prêtres.
Les chapitres 6 et 7 furent révélés au mont Sinaï avec le chapitre 29 de l’Exode et précèdent les chapitres 1 à 5, la Bible n’étant pas un livre chronologique.
Le nom d’Aaron réapparaît cette fois alors qu’il n’était fait mention que de ses fils dans la première Paracha du livre de Lévitique. Le Midrash interprète sa mise à l’écart comme une suite au péché du Veau d’or. Moshé intercéda alors pour son frère et D.ieu accorda le pardon. Le nom d’Aaron réapparaît donc de nouveau dans notre texte.
L’holocauste, olah, עֹלָה devait brûler toute la nuit sur l’autel sur lequel un feu était entretenu constamment. Nous avons vu que l’holocauste était un sacrifice offert pour les pensées et pour s’élever vers D.ieu. De la même façon, nous devons entretenir le feu de notre foi.
Toute sorte de bois nous raconte le Midrash, pouvait être utilisé pour la combustion, excepté les sarments de vignes et le bois d’olivier. Les premiers produisent du vin pour les libations et l’olivier de l’huile pour la Menora et les offrandes de min’ha (oblation)
Le commandement de l’holocauste d’agneau offert matin et soir est donné sur un ton impératif pour le moment présent, et comme injonction obligatoire pour les générations futures. L’investissement financier de ce sacrifice était lourd et il est raconté qu’à l’époque du siège de Jérusalem, ces sacrifices quotidiens étaient très onéreux pour les Juifs.
Lorsqu’il est question de nuit dans la parole, c’est souvent une allusion à la nuit d’exil du peuple d’Israël qui attend la Rédemption et le retour en terre d’Israël avec le retour de la Shekhina. Le Talmud donne une interprétation frappante de ces sacrifices se consumant toute la nuit : depuis la destruction du Temple de Jérusalem, l’archange Michaël offre des victimes sur l’autel de la nation d’Israël et ces victimes seraient les âmes des justes.[1]
Il est difficile de ne pas s’empêcher de penser à ces 6 millions d’âmes juives qui ont été réduites en cendre sur l’autel de la haine parce qu’elles portaient de nom de D.ieu dans leur chair… Nous attendons la géoula qui annoncera la fin de l’exil et des souffrances…
Le Cohen, en fonction chaque matin, devait revêtir ses habits et prélever la cendre résiduelle pour la déposer en bas de la rampe d’accès. Il changeait ensuite de vêtement et en revêtait un plus simple pour le porter dans un lieu pur. Ces cendres n’étaient pas dispersées mais mises à l’abri par respect.
Le feu sacré brûlera ainsi sur le même autel pendant plus d’un siècle et relève du miracle car il n’altérait pas le bois de l’autel ni la mince couche de cuivre. Ce miracle fait partie des dix-huit autres, recensés lors du service dans le Sanctuaire.
C’est avec les braises de ce même autel que l’on allumait la Menora et l’autel d’or d’encens. Ce feu est une allusion à la Parole de D.ieu qui est comparée à un feu, et qui ne doit jamais s’éteindre :
Ma parole n’est–elle pas comme un feu, dit l’Eternel, et comme un marteau qui brise le roc ? Jérémie 23:29
Le sacrifice suivant concernant le sacrifice expiatoire, le ‘hatat, חַטָּאת était une sainteté éminente, kodech kodachim, קֹדֶשׁ קָדָשִׁים
Ce sacrifice devait être immolé à l’endroit de l’holocauste, au côté nord de l’autel correspondant à la sphère des pensées, afin que la discrétion soit assurée quant à la raison de l’offrande, et également pour éviter l’humiliation de celui qui venait offrir son sacrifice.
Puis cette offrande était consommée par le Cohen en lieu saint. La consommation du sacrifice par le prêtre assurait l’expiation de la faute et le pécheur était pardonné.
Même loi pour l’offrande délictive, acham, אָשָׁם.
Il est dit que, dans les temps messianiques, tous les sacrifices cesseront, sauf ceux de reconnaissances, chlamim, שְׁלָמִים car comme nous l’avons vu, dans la Paracha Vayikra, ils apportent la paix sur terre, et, par conséquent, consommés par la communauté entière.
Ce sacrifice comporte également la particularité de devoir être consommé le jour même en état de pureté. Il engage une responsabilité personnelle au sein de la communauté. Consommer ce sacrifice en état d’impureté, en dehors du temps assigné entraînait le retranchement du peuple.
Enfin, après les directives adressées aux Cohanim, vient le chapitre de leur investiture. Cette investiture occupe un chapitre entier alors qu’elle n’a eu lieu qu’une fois, ce jour-là. Le premier jour du premier mois, le mois de Nissan, fut le jour de l’entrée en service officielle du Cohen Gadol Aaron. Il venait de passer sept jours dans la tente à se préparer, un temps de mise à part.
Le peuple devait être assemblé devant le parvis pour pouvoir assister à la cérémonie de consécration. Or le parvis était d’environ 30 mètres sur 60. Il fallut un miracle pour faire tenir six cent mille hommes dans cet endroit !
Pendant les sept jours d’inauguration, Moshé assura le rôle de Grand prêtre pour initier Aaron. Il le ceignit des huit vêtements, l’oignit ainsi que les ustensiles. Il offrit les sacrifices d’inauguration, un taureau et deux béliers, fit l’aspersion de leur sang, retira la cendre de l’autel. Le huitième jour, ce fut son tour de commencer le service, d’une manière indépendante, le culte rendu à D.ieu pouvait commencer, selon Ses critères de sainteté, dans la pureté et l’unité que procure la Thora.
Orah Sofer, Guide touristique licenciée, d’Ashdod
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[1] Men.110a, La Voix de la Thora, Elie Munk