מִּשְׁפָּטִים
Michpatim
Exode 21:1-24 fin : Les différentes lois
Haphtara : II Rois 12:1-17 ; 11:17-12:17 : La réparation du Temple
Ce sont ici les jugements, michpatim מִּשְׁפָּטִיםque tu placeras devant eux. Exode 21:1
Michpatim, les lois pour créer une société parfaite…
La Paracha Michpatim, les jugements, les lois, vient de suite après celle de la réception de la Thora et elle occupe une place importante de ce fait. Toutes les lois civiles régissant les rapports entre les hommes au sein de la société sont édictées et sont en fait l’application pratique du dixième commandement qui commande de ne pas convoiter ce qui appartient à son prochain.
L’application de ce dixième commandement est reliée au premier, celui d’adorer D.ieu : c’est parce que l’on adore et sert D.ieu que l’on aime son prochain et ne lui cause aucun tort.
Une série de lois est énumérée, avec une valeur pédagogique évidente pour la rééducation d’un peuple n’ayant plus de libre arbitre. Mais cette rééducation nécessite une progression et la Paracha précédente, Yitro, Paracha de la réception de la Thora, se termine sur la description de la rampe pour accéder à l’autel des sacrifices. Cette rampe parle de progression lente mais constante pour arriver à la stature de sacrificateur devant la sainteté de D.ieu.
Avant toutes choses, la Paracha débute par la loi sur l’esclave hébreu.
Combien importante est cette loi aux yeux de ce peuple tout droit sorti de l’esclavage, n’ayant pas encore goûté au fruit de la liberté, et n’envisageant pas encore d’autre comportement que celui d’un esclave à qui l’on ne demande pas son avis mais que l’on tient volontairement la tête courbée afin qu’il ne voit pas briller la lumière de l’espoir.
Combien d’étapes seront nécessaires pour acquérir la pensée renouvelée d’un homme libre et cette liberté glorieuse d’enfants d’Elohim.
D’autre part, au beau milieu des dommages et intérêts s’intercalent soudainement les commandements sur les fêtes et le Chabbat. Quel est le lien entre toutes ces injonctions ?
Un juif a pu dérober un objet ou causer du tort à un autre Juif et n’a pas les moyens de rendre ou réparer le dégât. Il va donc payer de sa personne pour rembourser sa dette en travaillant six années, puis sera libéré la septième.
Si, après ces six années de service, il désire rester dans la maison de son maître, (comme cela était parfois le cas car les lois régissant les relations de maître à esclave juif favorisaient l’esclave), son oreille sera percée le long d’un montant de porte. Ce montant de porte, mezouza, est une allusion au sang de la liberté mis sur les linteaux le soir de la sortie d’Egypte.
L’esclave atteste, en se faisant percer l’oreille, qu’il ne veut pas de la liberté que D.ieu a accordée à tous les fils d’Israël et il restera esclave jusqu’à l’année du Yovel, du Jubilée.
Le mot utilisé dans le cas de la libération de l’esclave est le mot ‘hofech, qui diffère du mot utilisé pour la liberté lors du Yovel, du Jubilé : Et vous sanctifierez l’année de l’an cinquantième, et vous publierez la liberté, dror, דְּרוֹר dans le pays à tous ses habitants, ce sera pour vous un jubilé ; vous retournerez chacun dans sa possession, et vous retournerez chacun à sa famille. Lévitique 25:10
Un enseignement profond se dégage de l’emploi de ces deux mots pour liberté.
Le mot dror, דְּרוֹר, a plusieurs significations : Il est associé au parfum composant l’encens qui devait être sans contrefaçon aucune.
Ensuite il est utilisé également pour parler de la rédemption
C’est enfin le nom d’un oiseau qui symbolise la liberté et l’absence de joug.
Il y a donc deux degrés de liberté qui nous sont proposés ici. Le premier, c’est la liberté physique de l’oppression. C’est la forme de liberté primaire que peut recevoir l’homme dont les besoins essentiels sont pourvus.
Mais D.ieu nous appelle à cet autre degré de liberté, la liberté spirituelle qui va nous donner la foi pour passer au-dessus des contingences matérielles et détacher les liens de l’ânon du matérialisme.
Dans notre Paracha nous sommes dans le cas de cet esclave hébreu qui va volontairement refuser la liberté spirituelle que D.ieu lui a donnée d’acquérir pour préférer la sécurité matérielle d’une maison où le couvert et le gîte lui sont assurés.
C’est la différence avec un Yits’haq qui était libre au point de donner sa vie en sacrifice à D.ieu.
D’ailleurs le chofar qui sonne sur cette montagne du Sinaï proclamant la liberté spirituelle de « celui qui met la Thora en pratique et vivra par elle »[1] est directement lié avec le sacrifice de Yits’haq et l’obéissance d’Avraham qui lui a engendré la promesse d’une postérité spirituelle à son image.
Si nous saisissons cette vérité c’est en tant qu’hommes et femmes, libres et glorieux que nous pouvons entrer.
La Parabole tirée du Midrash nous résume admirablement quel est l’enjeu de cette liberté qui nous est offerte :
Pour quelle raison cette procédure doit-elle avoir lieu près d’une porte ?
Hashem dit : « En Egypte, avant la plaie de la mort des premiers nés, les Bné Israël ont mis du sang sur les poteaux et les linteaux de leurs portes. Grâce au mérite de cette Mitzva, Je les ai épargnés, afin qu’ils vivent et deviennent Mes serviteurs. Dès lors, un Juif qui de son propre gré, choisit d’être esclave d’un maître de chair et de sang, doit recevoir un stigmate au seuil d’une porte ! »
On allait jusqu’à choisir une porte donnant sur la rue, afin que les passants puissent le réprimander en s’écriant :’Pourquoi donc veux-tu être esclave, alors que la Thora t’accorde la liberté ?[2] »
C’est cette recherche de sécurité matérielle depuis la chute au Gan Eden, qui est la principale préoccupation et souci de l’homme, et c’est cette quête pour la survie qui est également le principal obstacle à notre foi.
HaShem nous propose la liberté spirituelle par l’application des mitsvot. En effet, la Thora a été donnée pour nous rendre libres. D.ieu a délivré un peuple de l’esclavage, non pour le rendre esclave encore, mais pour lui donner les outils nécessaires à son affranchissement afin de goûter à la dror, la liberté spirituelle du Yovel, yom chékoulo Shabbat.
Dans la Paracha Michpatim, les commandements du Shabbat et des fêtes prennent alors leur signification au milieu de ces règles qui régissent les rapports de respect mutuel et sont le lien qui unit à la fois les hommes ensemble, et les hommes à D.ieu.
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