Le temps de notre joie !

Vous prendrez, le premier jour, du fruit de l’arbre hadar, des branches de palmier, des rameaux de l’arbre avoth et des saules de rivière ; et vous vous réjouirez, en présence de l’Éternel votre D.ieu, pendant sept jours.

Vous la célébrerez cette fête pour l’Éternel, sept jours chaque année. C’est une règle immuable pour vos générations, au septième mois vous la fêterez.

Vous demeurerez dans des Souccot durant sept jours ; tout citoyen en Israël demeurera dans des Souccot,

afin que vos générations sachent que c’est dans des Souccot que J’ai fait résider les enfants d’Israël, quand Je les ai fait sortir du pays d’Égypte, Moi, l’Éternel, votre D.ieu.

Lévitique 23, 40-43

Ainsi, pendant sept jours, du 15 au 21 Tichri, nous résidons et surtout nous mangeons dans une Souccah – une cabane dont le toit est provisoire – élaborées suivant des règles halakhiques très précises.

Les « nuées de gloire »

La Souccah représente les nuages miraculeux qui entourèrent le peuple juif après sa sortie d’Égypte, lors de la Traversée du Désert, tandis qu’il se dirigeait vers la Terre Sainte. Ces nuages aplatissaient les montagnes et comblaient les vallées qui se trouvaient sur le chemin du peuple juif. Ils le protégeaient aussi des serpents, scorpions et des flèches ennemies, de même qu’ils nettoyaient et repassaient leurs vêtements sur eux. Lorsque nous résidons dans la Souccah, nous évoquons la miséricorde infinie et éternelle de D.ieu à l’égard de chacun d’entre nous.

La Mitsva de résider, de manger et de passer la plus grande partie de son temps dans la Souccah (en faisant une bénédiction spéciale : « … qui nous a ordonné de résider dans la Souccah ») est une Mitsva unique : la personne y est entièrement investie, chaque partie de notre corps, chaque cellule de notre personne est totalement enveloppée, investie et absorbée par cette Mitsva.

Souccah et Quatre Espèces

La Souccah est le symbole de la concrétisation de l’énergie spirituelle que nous avons attirée par nos prières et nos efforts à Roch Hachana et à Yom Kippour. Cependant, cette énergie est tellement transcendante qu’elle reste au-dessus de nos têtes, c’est-à-dire qu’elle est encore éloignée de notre conscience.

Comment nous en approcher ? En accomplissant, de préférence dans une Souccah, la Mitsva des Quatre Espèces : réunir l’Etrog (le cédrat), le Loulav (une branche de palmier), les Hadassim (le myrte) et les Aravot (le saule des rivières) en les prenant en main d’une façon particulière, puis, après avoir récité la bénédiction, on les secoue suivant la coutume. C’est un tableau à la fois merveilleux et mémorable.

Un dépaysement chez soi

La fête de Souccot est une des rares occasions d’impliquer toute la famille dans une expérience religieuse aussi plaisante. Chacun peut participer à la construction de la Souccah ; puis, on prend les repas de fête en famille dans un environnement naturel où règne un parfum de fête et où l’atmosphère est détendue. Cette expérience est mémorable non seulement pour les enfants, mais aussi pour les adultes, car nous n’avons pas souvent l’occasion de vivre de la sorte.

Yom Tov

Les deux premiers jours de Souccot (le 15 et le 16 Tichri) sont « Yom Tov », des jours de fête, avec toutes les lois qui se rapportent à ce statut. Les interdictions du Chabbat s’appliquent, à l’exception de certaines tâches liées à la préparation de la nourriture : il est notamment permis de manipuler et d’allumer du feu, mais à partir d’une flamme déjà existante (cependant, il reste interdit de l’éteindre), de mettre des aliments à cuire et de faire passer un objet d’un domaine à l’autre ou de le transporter dans le domaine public.

Hol Hamoède

Les jours suivants sont appelés « ‘Hol Hamoède », des jours de « demi-fêtes », comportant quelques restrictions concernant le travail. Il y règne toujours une atmosphère de fête, mais celle-ci apparaît sous un autre aspect, qui était inaccessible pendant Yom Tov. Nous pouvons en effet voyager pour rejoindre de la famille ou des amis, nous pouvons aussi danser et chanter au son d’instruments de musique, comme on le faisait au Beth Hamikdache, le Temple à Jérusalem, lors des grandes réjouissances de Sim’hat Beth Hachoéva, la « joie du puisement de l’eau » qui était ensuite offerte en libation sur l’autel du Temple.

Hochaana Rabba

Le septième jour de Souccot (le 21 Tichri) s’appelle « Hochaana Rabba », qui, bien que faisant partie des « demi-fêtes », est une fête d’envergure. C’est en effet le jour où le jugement divin entamé à Roch Hachana est finalement tranché. Il est donc marqué par des prières de supplications particulières dans lesquelles nous implorons D.ieu de nous juger favorablement. Nous consommons néanmoins un joyeux repas de fête dans l’après-midi, confiant dans la bienveillance de D.ieu.

C’est le dernier jour où l’on accomplit la Mitsva des Quatre Espèces et où nous récitons la bénédiction de la Souccah.

Chemini Atseret/Sim’hat Torah

À l’issue de Hochaana Rabbah, la fête de Souccot est immédiatement suivie de la fête de Chemini Atseret/Sim’hat Torah qui est un Yom Tov

Chemini Atseret

Nos Sages ont enseigné une belle parabole concernant la fête de Chemini Atseret :

Un roi organisait un jour dans son palais une grande fête à laquelle il invita des princes et des princesses. Après avoir passé ensemble quelques jours dans l’allégresse, les invités se préparèrent à s’en aller. Mais le roi leur dit : « Je vous en prie, restez encore un jour de plus, j’ai peine à vous quitter ! »

La même chose nous arrive. Nous avons passé des jours heureux dans la Maison de D.ieu, à la synagogue, au cours des fêtes de Tichri : Roch Hachana, Yom Kippour, Souccot. Avant de quitter cette période de proximité exceptionnelle avec D.ieu pour retourner à la routine de l’année, D.ieu nous donne, un yom tov, une fête supplémentaire pour se retrouver ensemble encore une fois : Chemini Atseret.

Il y a des communautés où les Hakafoth ont lieu le soir de Chemini Atseret comme on le fait le soir de Sim’hat Torah. Telle est la coutume ‘Habad-Loubavitch.

À Chemini Atseret, nous prenons toujours nos repas dans la Souccah, mais sans dire la bénédiction Leichev Bassouccah.

La partie de la Torah lue pendant l’office du matin de Chemini Atseret est le chapitre « Asser Teasser » qui traite des dîmes. Souccot est la fête de la moisson (‘Hag Haassif), l’époque où la récolte était ramassée dans les champs. C’était le moment de retrancher un « dixième » de la récolte pour le donner, selon le commandement de la Torah, aux Lévites et aux pauvres.

Pendant l’office de Moussaf, nous récitons une prière spéciale pour la pluie(Tefilat haGuechèm). À partir de ce jour, nous demandons la pluie dans notre prière quotidienne, jusqu’à la fête de Pessa’h.

Sim’hat Torah

Finalement vient le jour le plus joyeux de tous : Sim’hat Torah. C’est en fait le second jour de la fête de Chemini Atseret et on continue à l’appeler ainsi dans la prière. En Israël, où Chemini Atseret ne dure qu’un jour, Sim’hat Torah est célébré ce même jour.

Après les prières du soir et après le Kiddouche dans la synagogue, les rouleaux de la Torah sont portés en procession solennelle dans l’enceinte de la synagogue et les fidèles prononcent la prière « Atah Hareitah ». Cette procession, les Hakafoth, fait sept fois le tour de la Bimah. C’est alors que chacun, avec force chants et danses, exprime sa joie infinie d’être dépositaire de la Torah.

Les enfants, garçons et filles, participent à l’allégresse générale, accompagnant la procession avec dans les mains des petits drapeaux de Sim’hat Torah. Il y a des drapeaux très travaillés, avec des arches miniatures, qui s’ouvrent et se ferment ou avec des images de Moïse, Aaron et David qui expriment leur joie en face de la Torah. Dans certaines synagogues, c’est l’occasion d’une pluie de bonbons.

Cette procession a lieu à nouveau pendant l’office du matin, avec non moindres réjouissances. Ensuite, on sort de l’arche trois rouleaux de Torah pour la lecture publique. Sur le premier rouleau de Torah, on lit la dernière paracha de la Torah « Vezot Haberakha », et on appelle chaque membre de l’assemblée à« monter » à la Torah, y compris les garçons qui ne sont pas encore Bar Mitsva, qui « montent » accompagnés d’une personnalité de la communauté.

Pour la lecture de la partie finale, on appelle un personnage important de la communauté qui est appelé ‘Hatan Torah, « le fiancé de la Torah ». On invite une autre personnalité pour la lecture du commencement de la Torah, Béréchit(la Genèse), qui est faite sur le deuxième rouleau. Cet homme est appelé‘Hatan Béréchit, « le fiancé de Béréchit ». Finalement, on appelle un autre homme pour le Maftir qui est lu sur le troisième rouleau. La Haftara est le premier chapitre du livre de Josué, successeur de Moïse.

Et c’est ainsi que la lecture de la Torah s’est perpétuée, chapitre par chapitre, pendant toute l’année, au cours de tous les siècles de notre histoire, dans un cycle ininterrompu. En ce jour de Sim’hat Torah, on achève en effet le cycle annuel de la lecture de la Torah et tout de suite après, on recommence à la lire depuis le début. Ceci nous montre qu’il n’y a pas de fin à la Torah, qu’elle doit être lue et étudiée constamment, car la Torah, comme D.ieu qui nous l’a donnée, est éternelle. En agissant ainsi, notre peuple d’Israël forme le troisième maillon dans l’union éternelle entre D.ieu, la Torah et Israël.

Toute l’équipe d’ashdodcafe vous souhaite HAG SOUCCOT SAMEAH MOADIM LE SIMHA

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