Des heurts ont éclaté dimanche soir devant l’hôpital israélien où le détenu palestinien Mohammed Allan, tombé vendredi dans le coma après deux mois de grève de la faim, a été placé sous respirateur artificiel et sous perfusion d’eau salée.
La police a dit avoir arrêté plus de 10 juifs et Arabes israéliens ainsi que des Palestiniens de Jérusalem-Est pour jets de pierres sur des officiers et trouble à l’ordre public dans la ville d’Ashkelon (sud) où est hospitalisé Mohammed Allan, 31 ans.
Des manifestants arabes israéliens et palestiniens avaient prévu de se rassembler devant l’hôpital Barzilai, mais ont dû faire face à des militants juifs de droite venus scander des slogans racistes et appelant à la mort de Allan.
Des heurts ont éclaté devant l’hôpital, avec des jets de pierres des deux côtés. Les manifestants juifs de droite ont en outre brisé les vitres d’un véhicule d’une chaîne palestinienne.
Les heurts se sont poursuivis alors que la police commençait à transférer les manifestants arabes à la sortie de la ville pour éviter une escalade avec les juifs.
La police a aussi empêché l’entrée dans Ashkelon de nouveaux manifestants arrivés à bord de cars, selon un journaliste de l’AFP.
Des centaines de personnes manifestaient de chaque côté. Les Arabes arboraient des drapeaux palestiniens, et scandaient des slogans en soutien à Allan et appelait à sa libération.
Mohammed Allan, un avocat présenté par le Jihad islamique — un mouvement considéré comme « terroriste » par Israël– comme l’un de ses membres, avait été arrêté en novembre et a entamé une grève de la faim le 18 juin pour dénoncer le renouvellement de sa détention administrative, selon le Club des prisonniers, l’organisation palestinienne qui défend les près de 5.700 Palestiniens détenus par Israël.
La détention administrative est une mesure qui permet aux autorités israéliennes de le détenir sans inculpation pendant des périodes de six mois renouvelables.
Une porte-parole de Barzilai a déclaré à l’AFP tard dimanche que M. Allan était toujours inconscient mais dans un état stable.
S’il sort du coma –et s’il refuse toujours de se nourrir–, le gouvernement israélien devra décider s’il invoque une loi adoptée en juillet autorisant à nourrir de force les grévistes de la faim si leur vie est « en danger ».
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