Le président de L’UEFA Michel Platini a annoncé mercredi son intention d’être candidat à la présidence de la Fédération internationale de football (Fifa) en remplacement de Sepp Blatter, démissionnaire.
« C’est une décision très personnelle, mûrement réfléchie, dans laquelle se mêlent les considérations propres à l’avenir du football et celles qui tiennent à mon propre parcours », déclare Michel Platini dans une lettre envoyée aux 209 présidents et secrétaires généraux des associations membres de l’instance dirigeante du football mondial, publiée sur le site internet de l’UEFA.
« C’est aussi la conséquence des chaleureux témoignages d’estime, de soutien et d’encouragement que nombre d’entre vous m’ont prodigués », poursuit-il.
« Il est des moments dans la vie où il faut forcer son destin », ajoute l’ancien international français. « Je suis à l’un de ces instants décisifs, à la jonction du cours de ma vie et des événements qui dessinent l’avenir de la FIFA. »
Pris dans une vaste affaire de corruption qui ébranle la Fifa, le Suisse Sepp Blatter, qui préside la fédération depuis 1998, a annoncé son départ il y a deux mois, dans la foulée de sa réélection.
« Durant ce presque demi-siècle, la FIFA n’a connu que deux présidents. Cette extrême stabilité est une sorte de paradoxe, dans un monde qui a été sujet à des bouleversements radicaux et dans un sport qui a vécu une mutation économique considérable. Mais les événements récents obligent l’institution suprême qui régit le football mondial à se réformer et à repenser sa gouvernance », ajoute Michel Platini, président de l’UEFA depuis 2007 et membre du Comité exécutif de la FIFA depuis 2002.
Il souligne que ces derniers mois « il a défendu ses idées et ses propositions pour rendre à la FIFA la place et la dignité qu’elle mérite ».
POUR UNE FIFA « EXEMPLAIRE »
« Je compte sur votre soutien et sur notre amour commun du football pour qu’ensemble nous offrions aux dizaines de millions de passionnés de notre sport la FIFA qu’ils attendent : une FIFA exemplaire, unie et solidaire, une FIFA respectée, aimée et populaire. »
Les candidatures à la présidence de la Fifa doivent être déposées d’ici le 26 octobre et l’élection se déroulera à Zurich le 26 février 2016.
L’ex-meneur de jeu de l’équipe de France de football, arrivé à la tête de l’UEFA en 2007, est donné favori par les bookmakers.
Pour l’heure, trois autres candidats se sont déclarés– l’ancien international brésilien Zico, l’ex-ailier de l’équipe de France David Ginola, et l’actuel président de la Fédération du Libéria, Musa Bility– mais leurs chances paraissent relativement modestes.
D’autres semblent sur le point d’annoncer leur intention de briguer la succession de Sepp Blatter: le Sud-Coréen Chung Mong-joon, ancien vice-président de la Fifa, pourrait se déclarer le mois prochain et le prince Ali ben Hussein, demi-frère du roi Abdallah de Jordanie, réfléchit à la question.
Le prince Ali a jugé mercredi que la candidature de Michel Platini n’était « pas bonne pour la Fifa ». « Les passionnés de football et les joueurs méritent mieux », dit-il dans un communiqué.
« Ce qui est clair, c’est que la Fifa a besoin d’une nouvelle direction indépendante, qui n’est pas souillée par les pratiques du passé », ajoute le prince jordanien.
Candidat à la présidence le 29 mai dernier, le prince Ali s’était retiré après le premier tour, où il a recueilli 73 voix contre 133 pour Sepp Blatter.
La semaine dernière, les partisans de Platini ont fait savoir que celui-ci bénéficiait d’un large soutien parmi les dirigeants des confédérations des autres continents.
Le Français n’est toutefois pas épargné par les critiques: certains n’hésitent pas à rappeler qu’il a soutenu la candidature du Qatar à l’organisation de la Coupe du monde 2022, en dépit des réserves techniques soulevées par ce dossier.
(Avec Alan Baldwin; Danielle Rouquié, Henri-Pierre André, Simon Carraud et Guy Kerivel pour le service français)
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