Une grande figure du 7e Art vient de disparaître. Roger Hanin, 89 ans, s’est éteint des suites d’une longue maladie, comme l’annonce son entourage. Il aurait succombé à une détresse respiratoire comme l’a confirmé son ami réalisateur Alexandre Arcady à l’AFP.
Plus qu’un acteur, Roger Hanin était une «gueule» du cinéma français. Il avait réussi à rassembler les familles devant Navarro pour d’inoubliables moments conviviaux. Acteur pluriel, il peut se targuer d’avoir une filmographie «mirifique» pour reprendre ses propres termes.
Roger Hanin commence à tourner en 1952, dans Le Chemin de Damas de Max Glass, et ne s’arrêtera jamais de tourner. Figure phare du cinéma des années 1960 et 1970 –son surnom Le Gorille lui vient du film Le Gorille a mordu l’archevêque de Maurice Labro réalisé en 1962– Roger Hanin vivra pourtant ses heures de gloire avec des rôles à sa mesure à partir des années 1980.
Beau-frère de Danielle Mitterrand –décédée en 2011-, il a épousé sa sœur Christine Gouze-Renal, avec comme témoin le président François Mitterrand lui-même. C’est d’ailleurs un proche du président qui lui écrit son rôle de télévision culte: celui de Navarro, dont le premier épisode a été diffusé en 1989.
Héros du Grand Pardon, ou du Coup de Sirocco d’Alexandre Arcady, Roger Hanin déclare en 2008 vouloir mettre un point final à sa carrière cinématographique : « Je ne tournerai plus, je ne veux plus être acteur. Il n’y a ni amertume, ni nostalgie. J’ai fait mon tour, comme on dit. J’ai terminé. J’ai eu une carrière mirifique au sens littéral du terme. J’ai joué Othello, Macbeth, tous les grands auteurs, Pirandello, Beckett, Claudel, j’ai joué des grands rôles, je ne vais pas me mettre à bégayer. J’ai un grand projet: je vais vivre! Sortir dans les grands restaurants, faire des voyages, lire, écrire, profiter du pognon que j’ai amassé sans avoir le temps de le dépenser jusque maintenant. J’entre dans l’antichambre du Paradis.»
On n’aurait pas si bien dit.
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