Monsieur le Président,
En tant que Français expatrié vivant en Israël, je me sens honteux en voyant la France poignarder Israël dans le dos, avec la double reconnaissance d’un Etat palestinien, par l’Assemblée nationale et le Sénat.
La question qui est sur toutes les lèvres en Israël, de gauche ou de droite, est celle-ci : « De quoi la France se mêle-t-elle ?… Que diraient les Français si la Knesset faisait une déclaration pour la reconnaissance unilatérale d’une Corse indépendante ?… Ne voyez-vous pas là une aberration, une ingérence inacceptable, de la part de nations européennes, de la France, s’opposant ouvertement à la souveraineté de l’Etat hébreu ?…
La France avait l’opportunité de marquer sa différence et son sens de la justice, en s’alliant notamment avec la position responsable de l’Allemagne. Au lieu de cela, elle suit béatement la position de nations qui sont pour la plupart et par nature anti-démocratiques et antisémites.
Quel message la France fait-elle passer par cette proclamation intempestive ?… Elle donne un blanc-seing à tous les jeunes Arabes ne cherchant qu’une occasion, à promouvoir le terrorisme en Israël. Chacun sait que les jeunes Palestiniens sont payés par le Hamas pour s’en prendre aux Juifs sur le Mont du temple et provoquer les policiers israéliens.
Je pensais que la France avait une certaine idée du terrorisme, avec l’engagement de notre armée au Mali. Notons que le Mali est à des milliers de kilomètres de la France, tandis que Gaza et le Hamas et les jeunes des villages arabes de Jérusalem, vivent sur le territoire israélien. Les villes du sud d’Israël sont sous le feu direct des roquettes du Hamas, et les Israéliens et nous-mêmes Français expatriés, doivent à présent se méfier de tout Arabe dans la rue, qui pourrait le poignarder avec un couteau, ou l’écraser avec une voiture…
1) Mr le Président, j’affirme que la France, par ses déclarations insensées, se rend responsable avec les autres démocraties européennes, du cycle de violence que nous voyons se perpétrer à Jérusalem, et notamment avec l’assassinat – le mot est faible vu la barbarie avec laquelle ces meurtres ont été commis dans une synagogue de Jérusalem, avec un hachoir de boucher – des quatre rabbins et d’un soldat israélien, un jeune père de famille druze.
2) La France par cette décision apporte un soutien indéniable à toutes les organisations anti-Israël, du genre BDS, Euro-Palestine, etc. Ces organisations sévissent en France, avec une grande violence antisémite (il n’y a pas d’autre mot) dans les commerces, les universités, et dans la rue – on se souvent des événements de juillet dernier, aux cris de « Morts aux Juifs »…
3) Les déclarations n’ont aucune chance d’aboutir, et ne contribueront pas à la paix, une paix que les Palestiniens ne désirent pas, pas plus que la reconnaissance d’un Etat juif, que ces déclarations multiples leur permettent d’éviter. Depuis le début, les Arabes ont refusé le moindre accord pour un Etat indépendant… Pour quelle raison ?… simplement pour ne pas reconnaître un Etat juif. Rappelons-nous le « triple non » qui a été proféré, par la Ligue arabe à Khartoum, en septembre 1967 : « Non à la reconnaissance d’Israël – Non à la négociation – Non à la conclusion d’une paix avec lui ». La vraie question qui aurait dû légitimement être posée par les sénateurs et députés français, plus que d’imposer aux forceps un Etat Palestinien, aurait dû être en contrepartie d’exiger de Messieurs Mahmoud Abbas, Ismail Haniyeh et Khaled Mashal, de reconnaître l’Etat d’Israël, et de demander que « la Palestine » soit aussi tolérante avec les non musulmans que ne l’est Israël. La déclaration récente d’un dirigeant du comité central du Fatah, Abbas Zaki (12 mars 2014) est celle-ci :
Mr le Président, pensez-vous que cette double déclaration de nos députés et sénateurs évitera à la France les débordements à caractère islamique que toutes les nations européennes connaissent ?… Je dirais non, au contraire. Car le monde musulman méprise tout esprit démocratique, et ces déclarations sont pour eux des aveux de faiblesse. Le terrorisme islamique ne s’en sentira que plus fort, et les Musulmans d’Europe, après avoir érigé toutes leurs mosquées, minarets et centres « culturels » islamiques, dans un 2e temps instaureront une justice parallèle liée à la sharia, déjà mise en place en bien des endroits.
Israël a déjà démontré sa volonté de paix en ayant établi une société pluraliste où les Arabes représentent 20% de la population. Israël a largement démontré son souci de la justice – un Arabe est juge à la Cour suprême, et les députés arabes ont toute liberté de parole à la Knesset. Israël a largement démontré sa capacité à créer un Etat fort, à intégrer des migrants par millions, à faire fleurir les déserts et à apporter au monde et à ses voisins arabes le meilleur de la technologie, de la médecine, de l’agriculture… et de la connaissance du vrai Dieu. Il appartient à Israël seul de décider ou non d’un Etat palestinien. C’est son droit le plus strict que personne ne peut forcer.[…]
Pasteur Gérald Fruhinsholz
le 15 déc 2014