Au total, entre 6 500 et 7 000 Juifs Français devraient avoir fait leur aliyah (« montée » vers Israël) sur toute l’année 2014, contre 3 300 en 2013, a estimé le nouveau directeur de l’Agence juive en France, Daniel Benhaïm. Ces prévisions vont au-delà des projections communiquées début septembre, selon lesquelles le nombre global de migrants français en Israël s’établirait « autour de 5 500 » en 2014.
La France est en tête des pays d’émigration vers Israël cette année, une première qui jette une lumière crue sur ses causes, selon la communauté juive : une économie française en berne et la résurgence des actes antisémites. Entre 500 000 et 600 000 Juifs vivent en France, ce qui en fait la première communauté juive d’Europe, et la troisième mondiale derrière Israël et les États-Unis.
« LA MÊME DYNAMIQUE POUR 2015 »
« Dans le monde occidental ou libre, voir 1 % d’une communauté juive qui fait son aliyah en un an, ça n’a jamais eu lieu », avait estimé en septembre le précédent directeur de l’Agence juive en France, Ariel Kandel, en soulignant que les Juifs sont « dix fois plus nombreux » aux États-Unis que dans l’Hexagone. L’émigration juive de France en 2014 devrait représenter un quart de l’aliyah totale sur l’année, estimée à près de 25 000 personnes, selon son successeur à la tête de l’Agence juive, un organisme paragouvernemental israélien, à Paris.
« On a l’impression d’être dans la même dynamique pour 2015 », a ajouté Daniel Benhaïm au vu de certains « signes avant-coureurs » (demandes d’information sur l’aliyah, ouvertures de dossiers, etc.). Le directeur de l’Agence juive en France précise que ses chiffres sont « inférieurs à la réalité » car ils ne prennent pas en compte les migrants, certes très minoritaires, qui font leur changement de statut directement en Israël, sans passer par ses services à Paris.
Enfin, l’Agence juive ne communique pas sur les phénomènes de retour au pays d’origine, ou « yerida » (« descente »), qu’elle ne comptabilise pas, ni sur les départs de Juifs de France vers d’autres pays, comme les États-Unis, le Canada ou la Grande-Bretagne.
AFP