Le président du parlement israélien Youli Edelstein a réuni dans la matinée les députés de toutes les formations politiques pour débattre de la date des prochaines élections pour la 20e Knesset. A l’issue des discussions, ils ont tous accepté qu’elles aient lieu dans 105 jours, c’est-à-dire le mardi 26 Adar, 17 mars 2015. Dans quelques heures, les parlementaires seront appelés à voter en faveur de la loi pour la dissolution de la Knesset.
C’est donc le 17 mars 2015 que se tiendra le scrutin pour élire le 33 e gouvernement de l’État d’Israël. Réunis ce matin autour du Président de la Knesset, Youli Edelstein, les chefs des partis au Parlement se sont entendus sur cette date placée entre les fêtes de Pourim et de Pessah. Et la décision du Premier ministre Netanyahou de conduire le pays aux urnes, deux ans à peine après avoir reçu un troisième mandat, a pour effet immédiat de freiner la machine législative et donc de geler tous les projets de lois et autres réformes en cours.
Ainsi, la loi de détaxe à 0% sur les biens immobiliers initiée par le désormais ex-ministre des Finances, Yaïr Lapid, s’apprête à être remise aux calendes grecques. Tout comme le projet de loi soutenue par la ministre de la Justice, Tsipi Livni, sur l’encadrement du marché des locations immobilières qui prévoyaient d’interdire aux propriétaires l’augmentation pendant cinq ans des prix des loyers à la location. Aucune commission ne s’est pour le moment penché sur les deux textes, et il est fort peu probable que des discussions se tiennent autour de ces deux dossiers d’ici le mois de mars.
Les recommandations promulguées par la commission Elalouf pour lutter contre la pauvreté dans le pays sont aussi menaces de finir leur course au fond d’un tiroir. 340 millions de shekels, c’est ce que l’État s’était engagé à offrir aux personnes les plus démunies notamment aux 190,000 personnes âgées qui vivent sous le seuil de pauvreté en Israël. Or, avec les élections, le financement pourrait être, lui aussi, reporté.
Dans le domaine de l’éducation, le ministre Shaï Piron avait rêvé pouvoir réformer de fond en comble l’institution. Les notes obtenues aux épreuves du baccalauréat devaient servir de ticket d’entrée aux universités du pays, et ce, au profit du fameux examen psychométrique qui aurait dû être supprimé. Le ministre souhaitait aussi pouvoir réduire le nombre d’élèves par classe de l’école primaire au lycée. Bref, Shaï Piron espérait voir Israël « passer de classe », mais l’élève Israël a opter pour le redoublement.
La réforme du système de santé entreprise par la ministre, Yael German, source de nombreux heurts entre son parti Yech Atid et le reste de la coalition, devrait rester lettre morte. Tout comme la loi d’encadrement des prix à la consommation qui avait opposé le ministre des Finances, Yaïr Lapid au ministre de l’Economie, Naftali Benett.
A l’origine du divorce entre le chef du gouvernement, Binyamin Netanyahou et ses ministres Yaïr Lapid et Tsipi Livni, certaines lois identitaires et sécuritaires devraient demeurer en suspens jusqu’au 17 mars, telle que la loi d’aggravation des peines prises contre les émeutiers lors des manifestations, voire purement et simplement annulées. Et pour cause, la sulfureuse loi de préférence nationale ne sera vraisemblablement jamais débattue par les députés de la Knesset. Elle aura même été le serpent de mer qui aura permis à Binyamin Netanyahou de se débarrasser de Tsipi Livni et Yaïr Lapid. Les deux ministres ont mordu à l’hameçon. Et voilà le bateau « Israël » sur la route de nouvelles élections.
jonathan serero http://www.leptithebdo.net/