Nous sommes au mois d’Eloul, une période de réflexion et de bilan personnel.
De ce fait, nous avons l’usage de veiller en cette période à vérifier si nos Téfilin et nos Mézouzot ne nécessitent pas un contrôle de validité de Cacherout.
Voici les propos de notre maître le RAMBAM :
Celui qui écrit les parchemins des Téfilin de sa propre main, ou bien qu’il les achète d’un expert, ou de tout autre homme, dès lors qu’il les a (fait) vérifiés et qu’il les a replacés à l’intérieur de leurs habitacles, il n’est plus nécessaire de les vérifier une autre fois, même après plusieurs années, et on ne craint pas qu’une lettre se soit effacée ou percée. Hillel l’Ancien disait (Talmud Yeroushalmi ‘Erouvin chap.10) : « Ces Tefilin appartenaient au père de ma mère ! »
Ce qui veut dire que les Tefilines que portait Hillel l’ancien étaient les Tefilin de son grand père, le père de sa mère.
Les propos du RAMBAM indiquent clairement que si l’on a acheté des Téfilin certifiés Cacher, on n’est pas tenu de les faire vérifier par la suite, et l’on peut se fier à leur présomption de validité.
Le livre Oréh’ot H’aïm rapporte une divergence d’opinions parmi les Tannaïms (les Sages de la Michna) afin de définir s’il y a une obligation de vérifier les Téfilin régulièrement, ou bien s’il n’y a aucune obligation de les vérifier, même au bout de plusieurs années.
En effet, certains parmi les Tannaïms pensent qu’il faut les vérifier tous les 12 mois, c’est-à-dire 1 fois par an.
Le Oréh’ot H’aïm écrit :
« J’ai entendu dire que les Sages de France ont la tradition de les vérifier d’année en année. Cependant, j’ai trouvé parmi les responsa des Guéonim que lorsqu’on met toujours la même paire de Téfilin, il n’est pas nécessaire de les vérifier même après 50 ans, puisqu’ils sont toujours en contact avec l’air, et les parchemins ne risquent pas de moisir à l’intérieur. Mais si l’on ne les met qu’occasionnellement, ils nécessitent une vérification, et c’est d’ailleurs ce que nous avons entendu de Sages et d’Anciens, qu’il faut les vérifier 2 fois en 7 ans.» Fin de citation.
Selon cela, les Téfilin que nous mettons chaque jour ne nécessitent pas de vérification selon le Din, nous n’avons pas besoin de les donner à vérifier, car il n’est pas à craindre que leur contenu moisisse à l’intérieur, et qu’ils deviennent invalides (inaptes à la Mitsva). Par contre, la Mézouza qui elle, reste constamment accrochée au mur, nous sommes tenus de la vérifier tous les 3 ans ½, car il est plus à craindre dans ce cas que le parchemin de la Mézouza prenne l’humidité, ou qu’il arrive quelque chose, ce qui pourrait entraîner l’effacement des lettres, et la Mézouza deviendrait invalide à la Mitsva.
C’est d’ailleurs ainsi que tranche MARAN dans le Choulh’an Arouh’.
Mais certains décisionnaires écrivent que de nos jours, il est très fréquent de trouver des Téfilin devenus invalides à cause de la sueur qui, en s’introduisant à l’intérieur des Batim (habitacles), détériore les lettres du parchemin. C’est pour cela qu’il est convenable de donner également les Téfilin à vérifier 2 fois en 7 ans, comme pour les Mézouzot.
Selon cela, notre grand maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l écrit que de notre époque il est à déplorer que de nombreux Sofrim (scribes qui rédigent les Sifré Torah, Téfilin et Mézouzot) ne sont pas assez expérimentés dans toutes les règles relatives aux Téfilin et aux Mézouzot, et il arrive souvent de constater que les Téfilin ou les Mézouzot qu’ils ont écrits, sont invalides au niveau de leurs lettres.
Il est donc souhaitable de s’imposer la H’oumra (la rigueur) de les vérifier au mois de Eloul.
Pour les Mézouzot, il faut être encore plus rigoureux.
Toutefois, selon le strict Din, il y a d’obligation de les vérifier seulement tous les 3 ans ½ (Chou’t Yéh’avé Da’at vol.1 chap.49).
À cette occasion, nous rappelons que lorsque l’on va acheter des Sifré Torah, des Téfilin ou des Mézouzot, ou bien une Méguila d’Esther, il faut être très méticuleux sur le choix des personnes desquelles on va acheter les produits, car il arrive parfois qu’il y ait de sérieuses craintes du point de vue de la Halah’a.
Combien de fois avons-nous vu de nos propres yeux des Mézouzot ou des Téfilin qui, lors de leur vérification, se sont avérés invalides depuis toujours, et ceci, à cause du manque de connaissances de l’acheteur lors de l’achat.
C’est pour cela qu’il faut acheter de tels produits uniquement d’un homme réputé pour être un homme Cacher, connu pour sa compréhension dans ce domaine, et à ce moment-là, on pourra lui faire confiance concernant la Cacherout des Téfilin et des Mézouzot.
(Il est tout à fait possible de prendre conseil auprès de véritables érudits dans la Torah, afin de savoir qui est digne de confiance dans ce domaine.)
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