Pendant que se déroulent au Caire ce qu’il est convenu d’appeler des négociations entre le Hamas et le si bien nommé Djihad islamique, d’un côté, et l’Etat d’Israël, de l’autre, sous monitorat égyptien, il peut être utile de faire un point très bref de la situation après 35 jours de durs affrontements.

En premier lieu, et à n’en pas douter, ceux qui veulent poursuivre contre Israël la « guerre à visage juridique » ne vont pas désarmer. Il s’agit pour eux de convaincre les opinions que l’Etat d’Israël s’est rendu coupable de crimes de guerre et que ses responsables doivent être jugés à ce titre. La disqualification morale suivrait ainsi la condamnation juridique et l’Etat d’Israël serait relégué au rang des Etats racistes et hors-la-loi. Seulement, dans la conjoncture actuelle, il n’est pas sûr que cette sorte de guerre puisse être menée à sens unique. D’une part, il est plus que flagrant que l’instance de l’ONU qui a commandité une telle enquête est partiale et même plus: tribale, compte tenu de son mode de composition. Ce qui lui ôte toute prétention juridictionnelle et au contraire l’afflige du pire des parti-pris. Par ailleurs l’enseignant juriste canadien pressenti pour la diligenter est réputé pour ses propos à l’emporte-pièce contre Benjamin Netanyahou, ce qui, là encore, malgré ses serments tardifs d’impartialité, le disqualifie pour cette mission bien peu honorable dans les conditions où elle est engagée.

Autre point essentiel, après des moins d’atermoiements et de tergiversations, la communauté internationale a enfin décidé de réagir contre les suppôts de l’Etat islamique au Moyen Orient. Les Etats-Unis ont procédé à des premières frappes contre ses éléments armés tandis que d’autres pays concourent au soutien logistique des forces anti-djihadistes, des forces qualifiées de « monstres » par Nasrallah en personne dont il faut avouer qu’il s’y connaît. Et même la diplomatie du Vatican pousse à présent pour la mise hors d’état de nuire de ce califat qui semble sorti tout droit de « Jurassic Park ». Affaire à suivre.

 Enfin, il semble cette fois, vis à vis de la société israélienne, qu’une page se tourne, celle politique et idéologique de l’après-première guerre du Liban avec ses clivages et ses dissensions, avec son pacifisme à sens unique. De nouvelles générations sont apparues à l’occasion de cette épreuve. Non seulement elles forment le noyau dur de la société israélienne mais elles constituent désormais son immense majorité. On en verra les suites aux prochaines consultations électorales pour lesquelles bien des membres du gouvernement Netanyahou semblent déjà prendre leur marque.

Raphaël Draï,

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