Alors que les observateurs de bonne foi et soucieux de l’avenir des démocraties découvrent ce qu’est devenu en réalité le territoire de Gaza sous l’emprise du Hamas, et alors que celui-ci préparait rien de moins qu’une invasion du sud d’Israël pour Roch Hachana, le président américain actuel vient, ce dimanche, sur un ton particulièrement comminatoire, d’enjoindre à Israël d’observer un cessez-le feu inconditionnel. Autant dire un cessez-le feu qui préserve l’existence du Hamas et qui lui permettra de préparer le round suivant. Une pareille attitude, vis à vis d’une démocrate et d’un allié, ne peut pas ne pas profondément choquer ceux et celles qui ne considèrent pas que ces deux termes soient vides de sens.

L’Etat d’Israël n’est pas la Tchécoslovaquie dont un quatuor composé pour la moitié de lâches et l’autre de forbans décidaient de son avenir en septembre 1938. Selon les plus récents sondages, et pour la première fois sans doute depuis la première guerre du Liban, pas moins de 85% de sa population qui sait son existence même menacée voudrait que le régime de terreur et de piraterie en place depuis au moins 2007 à Gaza fût mis définitivement hors d’état de nuire. Qu’à cela ne tienne: pour des raisons dont certaines sont idéologiques et d’autres plus ambiguës, Barack Obama a décidé de sauver le Hamas en donnant le sentiment qu’Israël n’a pas réussi en 20 jours à en venir à bout. Ce qui conduit à reconsidérer toute la politique de l’actuel président des Etats Unis depuis 6 années à présent dans cette région du monde.

De l’Egypte à l’Irak en passant par l’Iran, la Syrie et à présent par Gaza, Barack Obama mène la plus grande puissance du monde d’erreurs en échecs. Déjà avec Hillary Clinton comme Secrétaire d’Etat il a cru devoir favoriser l’illusoire «printemps arabe». On sait désormais que cette expression désigne le plus court chemin pour passer du général Moubarak au Général El Sissi en transitant par les Frères musulmans. Depuis le début de l’été, l’installation sur le territoire de l’Irak d’un Etat Islamique qui fait paraître le Moyen Âge comme une source de lumière le laisse inerte. Sous la présidence d’Obama, la Libye de Khadafi est devenu en outre une réplique du chaos. Une fois Hillary Clinton remplacée par John Kerry, celui-ci s’est acharné à vouloir imposer sa vision des choses dans le conflit israélo-palestinien. Il s’y est embourbé comme personne avant lui, ce qui à présent le rend irascible et vindicatif vis à vis du gouvernement Netanyahou et l’incite à la politique du pire en compagnie du turc Erdogan et de l’émir du Qatar. Quel enseignement en retirer?

D’abord et avant tout ne pas se laisser impressionner. Lorsqu’il y va de l’existence, les pressions d’où qu’elles viennent appellent les contre-pressions et les justifient. Dans deux années, s’il tient jusque là, car l’Ukraine à son tour est entrée selon le CICR en guerre civile, Obama sera retourné à ses études et plus personne n’aura plus à subir son pacifisme inconséquent. D’ici là, il appartient au peuple d’Israël uni comme jamais de définir lui même les conditions de son existence politique et historique. En 1948 c’est contre la Grande Bretagne, puissance mandataire, que ses responsables l’avaient décidé. En 2014, ce sera contre un président des Etats Unis pacifiste en paroles mais qui ne tolère pas qu’on le contrarie. En 1948, le peuple d’Israël a combattu comme il le fallait un ennemi. Aujourd’hui, il doit savoir avec détermination s’opposer à un faux-ami.

Raphael Drai

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