Demain, mardi, est la date du jeûne du 17 Tamouz (qu’Hachem le transforme pour nous en jour d’allégresse et de joie). Depuis la destruction de notre Temple, Israël observe le jeûne ce jour là. Il marque le début de la période de « Ben Ha-Métsarim », comme nous l’expliquerons en temps voulu. Il y a certaines règles en vigueur aussi bien pour ce jeûne que pour les jours suivants, comme nous l’expliquerons dans le cadre de ces Halachot.
Le jeûne du 17 Tamouz
Il est dit dans le livre du prophète Zéh’arya (chap.8 verset 19) :
« Ainsi parle Hachem : Le 4ème jeûne, le 5ème jeûne, le 7ème jeûne, ainsi que le 10ème jeûne seront pour la Maison de Yéhouda, des jours d’allégresse et de joie, de bonnes fêtes. Aimez la vérité et la paix ! »
Nos maîtres expliquent ce verset dans la Guémara Roch Hachana (18b) :
Le 4ème jeûne – correspond au 17 Tamouz, puisque le mois de Tamouz est le 4èmemois depuis le mois de Nissan (Selon la Torah, le mois de Nissan représente le 1erdes mois de l’année).
Le 5ème jeûne – correspond au 9 Av, puisque le mois de Av est le 5ème mois depuis le mois de Nissan.
Le 7ème jeûne – correspond au Jeûne de Guédalia (3 Tichri), puisque le mois de Tichri est le 7ème mois depuis le mois de Nissan.
Le 10ème jeûne – correspond au 10 Tévett, puisque le mois de Tévett est le 10èmemois depuis le mois de Nissan.
Cette année 5774, la date du 17 Tamouz tombe demain (mardi 15 juillet).
La règle du jeûne
Notre maître le RAMBAM écrit que tout le peuple d’Israël a le devoir de jeûner pendant ces jours là, pour les malheurs qui s’y sont produits, et cela, afin de réveiller les cœurs et d’ouvrir les chemins vers la Téchouva (le repentir). Pour que ce soit un rappel à nos mauvaises actions, et aux mauvaises actions de nos ancêtres, qui sont comparables à nos propres actions. Ce sont toutes ces fautes qui ont provoqué, pour eux comme pour nous, tous ces malheurs. C’est en se rappelant de tous ces évènements que nous améliorerons notre comportement, comme il est dit : « Ils avoueront leur faute ainsi que celle de leurs parents… »
Qu’est-il arrivé le 17 Tamouz ?
Voici les 5 malheurs qui se sont produits à la date du 17 Tamouz, et pour lesquels nous jeûnons à cette date :
- Les premières Tables de la Loi ont été brisées
- Le Korbann Tamidd (sacrifice quotidien) fut interrompu à l’époque du 1er Beth Ha-Mikdach, en conséquence au siège de Jérusalem.
- Sous le siège du 2ème Beth Ha-Mikdach, la première brèche dans la muraille de la ville fut pratiquée par l’ennemi ce jour-là, ce qui lui permit, 3 semaines plus tard, de détruire le Beth Ha-Mikdach, ainsi que toute la ville de Jérusalem.
- Afoustomoss, un général grec, brûla ce jour-là un Sefer Torah.
- Une idole fut placée dans le Beth Ha-Mikdach.
La durée du jeûne
Tout le monde a le devoir de jeûner le 17 Tamouz.
L’obligation de jeûner commence dès l’aube et s’achève avec la sortie des étoiles. Bien que le jeûne ne débute qu’à l’aube, si quelqu’un se réveille en pleine nuit, il lui est interdit de consommer quoi que ce soit, si il n’a pas émis verbalement la condition avant d’aller dormir qu’il va se coucher dans l’intention de se lever avant le début du jeûne pour s’alimenter.
Quelles sont les personnes soumises à l’obligation de jeûner ?
Les enfants âgés de moins de 13 ans pour un garçon, et de moins de 12 ans pour une fille sont totalement exempts de ces jours de jeûne. Il n’est pas non plus nécessaire de les faire jeûner quelques heures. Même s’ils possèdent des capacités intellectuelles suffisantes pour prendre conscience de la destruction de Jérusalem, tant qu’ils ne sont pas arrivés en âge des Mitsvot (13 ans pour un garçon et 12 ans pour une fille), ils sont totalement exempts de ces jeûnes. Même s’ils veulent s’imposer la H’oumra (la rigueur) de jeûner, il faut les en empêcher.
Certains ont l’habitude de ne donner aux enfants pendant les jours de jeûne, uniquement du pain et de l’eau, dès qu’ils sont en âge de comprendre la destruction de Jérusalem. Telle est la tradition dans certaines communautés Achkénazes. Mais cette tradition n’existe pas dans les communautés Séfarades et du moyen orient, comme l’atteste notre maître le H’YDA, que la tradition chez les Séfaradim est de donner à manger aux enfants en dessous de l’âge des Mitsvot, pendant les jours de jeûne, tout ce dont ils ont besoin.
Une femme enceinte et une femme qui allaite sont totalement exemptes de jeûner le 17 Tamouz, ainsi que pour le jeûne de Guédalia et pour le 10 Tévett (pour ce qui est du 9 Av, le Din sera expliqué en son temps, avec l’aide de D.). Même si elles désirent s’imposer de jeûner, il faut les en empêcher.
La définition d’une femme enceinte concernant ce point correspond à 3 mois de grossesse. À partir de 3 mois de grossesse, la femme est exempte de tous ces jeûnes. Cependant, si elle souffre de douleurs ou de vomissements, elle est exemptée de jeûner, même s’il ne s’est pas écoulé 3 mois de grossesse, particulièrement, si les 40 premiers jours de grossesse sont passés.
L’exemption d’une femme qui allaite concernant ce point, fait l’objet d’une divergence d’opinion parmi les décisionnaires :
S’agit-il d’une femme qui allaite de façon effective qui serait donc exempte du jeûne, mais si elle n’allaite plus de façon effective, même si elle se trouve encore dans les 24 mois qui suivent son accouchement elle serait soumise à l’obligation de jeûner, ou bien nous ne devons pas tenir compte du fait qu’elle allaite véritablement ou pas, et seulement retenir qu’elle se trouve encore dans les 24 mois depuis son accouchement, période pendant laquelle la femme est encore assez faible, comme le disent nos maîtres : « Sa constitution physique est encore affectée … », et cela suffirait pour l’exempter du jeûne ?
Durant de nombreuses années, notre maître le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l enseignait que toute femme se trouvant dans les 24 mois depuis son accouchement, est exempte de ces jeûnes. C’est ainsi qu’il écrit dans le volume de son livre H’azon Ovadia qui traite de ces règles, que toute femme qui allaite est exempte du jeûne, même si elle n’allaite plus réellement, tant qu’elle se trouve dans les 24 mois depuis son accouchement, il faut l’exempter du jeûne.
Cependant, il ajoute qu’après approfondissement du sujet, il est juste de n’autoriser que lorsque cette femme ressent une faiblesse significative, et dans ce cas, son statut est le même que celui d’une femme qui allaite véritablement. Mais si la femme ne ressent aucune sensation de faiblesse, comme des vertiges ou autre, il est juste qu’elle s’impose la rigueur de jeûner si elle n’allaite plus véritablement et qu’elle se trouve simplement dans les 24 mois depuis son accouchement.
C’est ainsi que tranchent d’autres Rabbanim de notre temps, et parmi eux le Gaon Rabbi Chalom MESSASS z.ts.l, et d’autres …
Certains autorisent systématiquement toute femme qui se trouve dans les 24 mois de son accouchement à ne pas jeûner, car en général elle est s’occupe de la maison, et en est très affaiblie.
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