Anne Sinclair, l’ex-femme de Dominique Strauss-Kahn, a exprimé aujourd’hui son « dégoût » à propos du film Welcome to New York, qui traite de l’affaire du Sofitel dans laquelle DSK avait été pris en mai 2011. « Je n’ai pas l’habitude, dans ces colonnes, de faire part de mes sentiments personnels. Mais comme le personnage de Simone dans le film Welcome to New York prétend me représenter, je veux seulement dire ici mon dégoût », déclare la journaliste sur le site français du Huffigton Post qu’elle dirige.
« Dégoût, d’un film où l’exhibition permanente du corps de Gérard Depardieu, présentée comme une audace, donne en fait le haut le cœur. Dégoût des dialogues minables et grotesques. Dégoût de la façon dont M. Ferrara représente les femmes, ce qui doit illustrer ses propres pulsions. Dégoût enfin et surtout du soi-disant face à face des deux personnages principaux, où les auteurs et producteurs du film projettent leurs fantasmes sur l’argent et les juifs », poursuit Anne Sinclair.
Dans le film, l’épouse du héros, interprétée par Jacqueline Bisset, est présentée comme une femme riche, qui aide l’Etat d’Israël et a hérité d’une fortune amassée pendant la guerre.
«Je n’attaque pas la saleté, je la vomis»
« Les allusions à ma famille pendant la guerre sont proprement dégradantes et diffamatoires. Elles disent le contraire de ce qui fut. Mon grand-père (le célèbre marchand d’art Paul Rosenberg, ndlr), a dû fuir les nazis, et a été déchu de sa nationalité française par le gouvernement de Vichy. Mon père a rejoint la France Libre et a combattu jusqu’à la Libération. Dire autre chose relève de la calomnie », continue-t-elle.
Pour elle, ces attaques sont « motivées chez le réalisateur sans doute par ses propres problèmes, et chez le producteur par son goût du profit ». Elle ajoute qu’elle n’ira toutefois pas en justice car, dit-elle, « je n’attaque pas la saleté, je la vomis ».
Le film présenté en première mondiale à Cannes samedi, hors-sélection, était visible immédiatement en vidéo à la demande (VOD, paiement à l’acte) sur internet, visible en France et en Espagne.
À l’AFP, Abel Ferrara a tenté maladroitement de se défendre de tout antisémitisme. « Je ne suis pas antisémite. J’espère que non. J’ai été élevé par des femmes juives », a-t-il dit.
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