La Mitsva centrale du soir du Séder de Péssah’ est le devoir de raconter la sortie d’Egypte, car Hashem nous a ordonné dans sa Sainte Torah de nous réjouir pendant la fête et de raconter à nos fils et à nos filles ainsi qu’à tout auditeur l’histoire de la sortie d’Egypte.
Au début de l’étape de « Maguid », lorsqu’on arrive dans la Hagada au passage de « Ha Lah’ma ‘Anya », il faut soulever le plateau dans lequel se trouvent les Matsot, et entamer ensuite le passage de « Ha Lah’ma ‘Anya ». Lorsqu’on achève le passage de « Ha Lah’ma ‘Anya », on doit indiquer de placer les Matsot en bout de table, comme-ci que l’on avait terminé le repas. C’est à ce moment là que l’on dit aux enfants qu’ils ne pourront consommer des Matsot que lorsqu’on aura raconté l’histoire de la sortie d’Egypte.
Il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes concernant le devoir de raconter l’histoire de la sortie d’Egypte, les femmes sont elles-aussi soumises à ce devoir, et doivent lire toute la Hagada (ou l’écouter de la bouche d’une autre personne qui pensera à les en acquitter. Si elles ne comprennent pas l’hébreu, il faudra leur traduire le texte de la Hagada dans la langue qu’elles comprennent). (H’azon Ovadia-Péssah’ page 147).
Au foyer de notre maitre le Rav z.ts.l, l’usage était de laisser chaque convive lire un paragraphe de la Hagada à haute voix à tour de rôle pendant que les autres convives lisaient à voix basse. Jusqu’au moment où le tour arrivait à notre maitre le Rav z.ts.l qui lisait lui aussi comme chacun, et ensuite le tour était à la personne qui siégeait à ses côtés. Notre maitre le Rav z.ts.l restait lui-même éveillé durant toute la nuit du Séder afin d’étudier la sortie d’Egypte jusqu’à l’office de Chah’arit au matin.
Il ne faut pas accélérer la lecture de la Hagada et guetter avec impatience le moment du repas. Même s’il ne faut pas non plus s’étendre exagérément et s’alourdir sur les convives, malgré tout, il faut opter pour le juste milieu et lire la Hagada avec attention, en ajoutant des explications, et stimuler les enfants à poser des questions et leur permettre de s’exprimer. Il est conseillé de leur distribuer des noix ou autres friandises (Cacher LéPéssah’) afin de les motiver et les intéresser à l’histoire de la Hagada.
Il faut être très vigilant et veiller particulièrement à préserver une ambiance positive et joyeuse le soir de la fête. Chacun doit veiller à ne pas s’énerver sur les membres de son foyer cette nuit là. Il faut au contraire prendre sur soi et faire preuve de patience et de calme, afin de se réjouir de la fête et accomplir ses commandements.
Nos maitres enseignent que le soir du Séder, Hachem envoi ses anges saints dans ce monde-ci, et leur dit : « Allez constater ce que font mes enfants. » Les anges reviennent ensuite auprès d’Hachem et lui disent : « Heureux le peuple qui possède ainsi, heureux le peuple dont Hachem est le D., car nous avons trouvé tes enfants assis comme des princes autour de tables, et racontent tes louanges à leurs enfants. » Notre maitre le Rav z.ts.l commentait cet enseignement ainsi : Les anges disent devant Hachem : « Regarde comme tes enfants sont encore assis et racontent la Hagada, avec tout ce qu’ils ont traversé, des milliers d’années d’un exil amère, en particulier durant cette dernière génération où l’exil spirituel est d’autant plus difficile, qui aurait cru que les Béné Israël surmontent encore l’épreuve et qu’ils soient encore assis le soir de Péssah’ pour raconter la sortie d’Egypte malgré tout le renforcement de la matérialité dans le monde et le déclin de l’égard envers les érudits de la Torah que l’on fait passer – à D. ne plaise – pour les ennemis du peuple, sans parler du véritable processus du dégoût de la religion qui se produit déplorablement. Malgré tout cela, Israël est assis ce soir là dans l’union, montrant leur amour pour la Torah et pour ceux qui l’étudient, aimants Hachem, se réjouissant de la fête en éduquant leurs enfants à l’amour d’Hachem. A ce moment précis, la miséricorde divine se renforce, et pour cette raison, cette nuit se nomme « Leil Chimourim » (une nuit préservée), car d’une certaine manière, Hachem préserve Israël pour l’heure de leur délivrance, lorsqu’il les voit assis le soir du Séder. Hachem se rempli de pitié et d’amour envers eux, et définit l’heure de leur rédemption. C’est pour cela que nos maitres enseignent : « C’est à Nissan qu’ils ont été délivrés, c’est à Nissan qu’ils seront délivrés », car par le mérite des jours de Péssah’, nous seront amenés à être délivrés.
Tizkou LéChanim Rabbot, Né’imot VéTovot !
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