Le plus grand salon européen du tourisme se tient en ce moment à Paris. Plus de 100 000 visiteurs sont attendus à ce rendez-vous annuel qui s’achève dimanche. Le Conseil mondial des voyages et du tourisme a saisi l’occasion pour faire l’état des lieux de cette industrie florissante.

Vive les vacances, a-t-on envie de s’exclamer à la lecture de ce rapport ! Car le tourisme est vraiment un moteur puissant de la croissance mondiale. Avec un chiffre d’affaires à 7 000 milliards de dollars pour 2013, il pèse plus de 9% du produit intérieur brut de la planète. A titre de comparaison, c’est presque deux fois plus que les nouvelles industries de l’information et de la communication. Et cette industrie se joue de la crise.

Depuis quatre ans, son essor est constant. En 2013, le secteur a cru de 6%, c’est-à-dire plus vite que la croissance mondiale. Et ça va continuer en 2014. Le tourisme est aussi un gisement d’emploi. Il fournit du travail à près d’un actif sur dix. 4,7 millions d’emplois ont été créés dans ce secteur en 2013 et on s’attend à un chiffre encore plus élevé cette année. Voilà un secteur qui a profité à fond de la mondialisation sans en supporter les inconvénients, en l’occurrence les délocalisations. Car impossible de délocaliser la tour Eiffel ou la Muraille de Chine.

Les pays émergents sont les nouveaux acteurs-clés de cette industrie

La bonne santé du secteur reflète effectivement le nouveau visage de l’économie mondiale. En 2013, l’Asie du Sud-Est a été la région qui a le plus profité de ce boum. Avec le développement de nouvelles destinations, comme la Malaisie, la Birmanie, Singapour ou encore le Laos. Grâce aussi à l’ouverture des lignes aériennes à bon prix par les compagnies du Golfe.

L’élargissement de l’offre est donc déterminant, selon l’analyste Didier Arino. Mais il faut bien sûr une demande en face, et elle émane des nouvelles classes moyennes en formation dans les pays émergents. Le cas de la Chine qui apparaît comme le pays le plus prometteur pour 2014 est assez représentatif de l’évolution du secteur. Les citadins commencent à prendre des vacances à l’intérieur de leur pays, et les plus fortunés font le bonheur des pays d’accueil.

Les pays occidentaux profitent donc aussi de cette manne ?

Ils en sont de plus en plus dépendants. On voit bien ce moment que la Grèce, l’Espagne, qui comptent beaucoup sur la clientèle russe pour faire tourner leurs stations balnéaires, sont parmi les pays les plus réservés sur les sanctions à imposer à la Russie. En 2013, les Russes, mais aussi les Brésiliens, les Chinois, les Indonésiens, les Turcs, et même les Egyptiens ont fortement augmenté leur budget voyage.

C’est sans doute grâce à ces nouveaux visiteurs des pays émergents que Paris reste la première destination mondiale en terme de fréquentation. Ces vacanciers aux poches bien garnies font le bonheur des établissements luxueux des sites incontournables, comme Paris ou Londres. En revanche, fait remarquer Didier Arino, ils ignorent complètement les sites moins connus et moins chers, dont l’activité dépend beaucoup plus de la clientèle locale.

♦ En bref dans l’actualité économique

Les Etats-Unis à nouveau en grâce auprès des agences de notation

Du moins auprès de Fitch. L’agence lui maintient finalement son triple A qui donne confiance aux créanciers. Convaincu du dynamisme de l’économie américaine, Fitch assortit sa note d’une perspective stable. On attend maintenant le verdict de Standard and Poor’s qui avait osé priver la première économie mondiale du fameux label.

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