La communauté haredi, souvent critiquée au vu du faible pourcentage d’haredis qui rejoignent l’armée, est accusée de ne pas prendre part à la vie israélienne en général. D’autre part, la scolarité des étudiants se résume à l’étude de la Torah. Ils arrivent donc à l’âge adulte, avec des notions limitées dans le domaine des mathématiques, des sciences et des langues étrangères. D’après l’Institut des études israéliennes, seulement 6% des haredim de 12ème année sont qualifiés pour entrer à l’Université.
Le Technion, l’Institut de Technologie d’Israël, tente d’attirer plus d’Ultra-Orthodoxes dans leurs programmes académiques. Même si les écoles haredis sont censées enseigner entre 55 et 75% des études fondamentales, la majorité des haredim dérogent à la règle. L’Université propose donc un programme pré-universitaire, qui leur offre la possibilité de rattraper leur retard dans différentes matières. Le programme du Technion dure 18 mois. À l’issue de ce programme, la majorité des étudiants haredis sont acceptés dans les programmes standards.
Selon le Technion, les personnes diplômées en fin de programme, travaillent ensuite comme ingénieur dans des compagnies de nouvelles technologies, tandis que d’autres poursuivent leurs études à un niveau plus poussé.
Par ailleurs, la communauté haredi augmente plus vite que n’importe qu’elle autre catégorie sociale. D’après le Israel Democracy Institute, la communauté haredi constituera 20% de la population d’Israël, d’ici 2030. Selon Rabbi Dov Lipman, membre de la Knesset au parti Yesh Atid, qui est le responsable en charge de l’intégration de la communauté haredi dans le monde du travail : « le pourcentage de haredis de première année, est très élevé. Il n’a jamais été aussi haut. Douze ans plus tard, nous avons affaire à des étudiants de première année, qui n’ont pas les bases et qui ne sont pas préparés au monde du travail ». Lipman souligne que pour beaucoup d’haredim, ne pas aller à l’Université ne relève pas d’un choix personnel : « Il faut comprendre que les haredim qui vont à l’Université et intègrent le monde du travail sont très courageux, car il vont à l’encontre de leur communauté et résistent à la pression qu’elle exerce sur eux. Ils sont donc en position de faiblesse tant sur le plan économique que social ». Lipman ne veut en aucun cas que le programme empiète ou gène leur mode de vie. Pour lui, cet investissement en vaut largement la peine : « On leur donne la chance de rester haredi tout en recevant un enseignement très poussé qui leur permettra d’ intégrer l’élite du monde du travail. De cette manière, on protège la communauté haredi de la pauvreté et Israël d’une catastrophe économique. Il n’y a pas meilleur investissement pour le futur d’Israël ». Rabbi Dov Lipman originaire des États-Unis a fait son aliyah en 2004. La première chose qui l’a frappé en arrivant en Israël fut la différence entre la communauté haredi en Israël et aux États-Unis. Alors qu’il pouvait étudier, aux Etats Unis, à la yeshiva et en parallèle recevoir une éducation académique, il a découvert qu’Israël n’offrait pas cette chance aux étudiants.
Eitan Wertheimer, homme d’affaire et philanthrope a soutenu financièrement le programme du Technion.