Pour la première fois à la Knesset, un lobby parlementaire a été créé dans le but de faciliter l’intégration des nouveaux immigrants de France en Israël. Ce lobby comprend des représentants de nombreux partis politiques dont le Foyer Juif (Bayit Hayéhoudi), Shass, Likoud Beteinou, le mouvement (Hatnoua) et Yesh Atid. Une cérémonie d’ouverture s’est déroulée hier (Mercredi) à la Knesset en présence de la Ministre de l’Intégration Sofa Landver, du député du parlement français Meyer Habib, du président de l’organisation sioniste mondiale Avraham Douvdévani, du premier conseiller à l’Ambassade de France en Israël, Mr Zacharie Gross, du directeur du ministère de l’Intégration Oded Forer, du directeur administratif de l’Agence Juive Josh Shwartz, du vice-ministre de la défense Dany Danon et des députés Réouven Rivlin (Likoud), Nissan Solomiansky (Bayt Yehoudi), Shuli Moalem (Bayt Yehoudi), Orit Struk (Bayt Yehoudi), Karin Elharar (Yesh Atid) et Dov Liefman (Yesh Atid). Sur place était présent plus d’une centaine de représentants de communautés et associations francophones en Israël.
Le député Yoni Chetboun qui est à la tête de cette initiative, est lui-même issu d’une famille française. Ce dernier a ouvert la cérémonie en déclarant:
«Sans changements clairs et concrets, ce lobby n’a pas lieu d’être. L’heure est critique. Nous devons comprendre que l’Alyah est un projet national et le gouvernement ainsi que tous ses représentants doivent développer le domaine de l’intégration de façon immédiate ».
Le Député Chetboun a précisé que le but de ce lobby était d’agir sur la scène parlementaire afin d’éliminer les obstacles à l’intégration : ‘Pour réellement soutenir la Alyah de France, il faut faire des changements importants dans les domaines de la reconnaissance des diplômes, du service militaire pour les jeunes, des Oulpans et autres ».
La Ministre de l’Intégration Sofa LAndver a expliqué qu’un programme est mis en place afin d’unir tous les ministères et tous les organismes responsables de la ALyah afin de traiter les problèmes de façon efficace : « Si nous n’éliminons pas les obstacles à la Alyah, il y aura beaucoup moins de Juifs qui monterons en Israël. Aujourd’hui les ministères sont prêts à faire le pas. Qu’il s’agisse du Ministère de la santé, de l’éducation ou de la défense, il s’agit d’un projet national qui demande l’implication de tous ».
La Ministre a également parlé des nombreux problèmes liés à la reconnaissance des diplômes et a affirmé qu’il était temps de simplifier le processus : « Il n’y a aucune raison qu’un médecin qui traite des patients en France, ne puissent pas faire de même en Israël » a-t-elle déclaré.
Meir Habib, député du Parlement français a également pris la parole concernant la reconnaissance des diplômes : « La France n’est pas un pays du tiers monde. La Alyah de France est une Alyah de qualité. Si vous voulez réellement encourager l’intégration, vous devez éliminer ces obstacles absurdes concernant la reconnaissance des diplômes ». Habib a précisé qu’il a été élu entre autre par les français d’Israël et c’est pourquoi il tient à traiter des problèmes qui les concernent. « Je suis intervenu personnellement auprès du Premier Ministre Netanyahou qui s’est engagé à agir sur le sujet », a-t-il déclaré.
Le Ministre-Adjoint de la défense, Dany Danon qui était par le passé président de la commission parlementaire pour la ALyah a affirmé qu’il s’agit d’un domaine qui lui est cher : « Les Juifs de France aiment Israël et nous les aimons en retour. Dans le cadre de mes fonctions au Ministère de la Défense nous traitons des problèmes liés au service militaire des nouveaux immigrants ». Le Député Chetboun a précisé que de nombreux changements sont effectivement nécessaires concernant le service militaire des nouveaux immigrants.
Oded Forer, directeur du Ministère de l’intégration a précisé qu’aujourd’hui près de 60% des juifs de France comptent émigrer et qu’il s’agit d’une opportunité pour beaucoup d’entre eux de venir en Israël. Il a également donné de nombreuses précisions concernant les changements en cours : « Aujourd’hui, tous les organismes concernés sont d’accord : il faut agir. Qu’il s’agisse du lobby parlementaire mis en place aujourd’hui ou bien de l’agence juive, nous sommes tous prêts à faire les efforts nécessaires ».
Le directeur administratif de l’Agence Juive, Josh Shwartz a affirmé que de nombreux efforts sont faits sur le terrain afin de traiter les nombreuses demandes : « nous avons renforcé nos effectifs en France et en Israël. L’intérêt pour la Alyah est énorme et nous menons de nombreuses actions afin de pouvoir répondre à tous ».
Le président de l’organisation sioniste mondiale Avraham Douvdevani a affirmé qu’il ne fallait cependant pas délaisser l’identité juive : « Sans renforcer l’identité juive, la Alyah n’aura pas lieu d’être et il est important d’agir à ce niveau-là également afin de renforcer les liens entre Israël et le peuple juif de Diaspora ».
La député Karine Elharare (Yesh Atid) a affirmé son engagement pour la ALyah de France et a déclaré qu’elle comptait tout faire afin d’aider à l’intégration des juifs francophones par le biais du lobby parlementaire.
La député Orit Strouk a raconté à l’assemblée qu’elle a l’honneur d’être l’épouse d’un ancien immigrant de France : « Nous sommes proches de cette communauté et une grande partie de notre famille est encore là-bas. C’est pourquoi je connais de près la qualité de cette Alyah et je compte agir pour son intégration ».
3120 juifs de France ont choisi, en 2013, de faire leur Alyah. Il s’agit d’une augmentation de 63% par rapport à l’année précédente et il semblerait que ce phénomène s’emplifie considérablement durant les prochaines années. En Israël vivent 200,000 juifs nouveaux et anciens immigrants de pays francophones.
source AAEGE