Comme vous le savez, en dépit des salaires exorbitants perçus au port et à la mairie, le salaire moyen à Ashdod est nettement inférieur à la moyenne nationale qui, elle, s’élève à 9.600 shékels bruts, conformément au dernier rapport officiel publié en août 2013.
Le rapport bi-annuel de la mairie publié la semaine dernière ainsi que celui du contrôleur de l’Etat viennent, une fois de plus, nous rappeler des excès cinglants en matière de salaire sur Ashdod…
Selon le rapport de la mairie, les salaires les plus élevés sont ceux de :
- Mme Tikva Baram, directrice du Service des écoles maternelles, qui grâce à son ancienneté perçoit un revenu annuel de 305.000 shékels auxquels il convient d’ajouter les charges salariales payées par la mairie qui s’élèvent à 65.000 shékels par an.
- A la deuxième place, nous retrouvons notre cher vétérinaire municipal, Dr Alexander Weinberguer, à qui la mairie verse 232.000 shékels par an et pour lequel elle paye 51.000 shékels de charges.
- A la troisième place se trouve le contrôleur de la mairie, M. Chlomo Benezra, qui perçoit 228.000 shékels par an et qui coûte à la mairie 87.000 shékels de plus par an entre les charges et les avantages divers…
- Le directeur général de la mairie, M. Ilan Benadi, quant à lui, touche 227.000 shékels par an, pour lesquels la mairie paye en plus 87.000 shékels de charges et avantages.
Nous n’allons pas procéder à une énumération exhaustive des salaires que perçoivent tous les cadres travaillant à la mairie, mais il est particulièrement intéressant de noter que la directrice des Affaires Sociales, Mme Ronith Tsour, perçoit un salaire mensuel de 29.642 shékels dont le coût est de 44.748 shékels pour la mairie (charges + avantages)
Ces salaires sont bien entendu versés grâce à nous qui sommes l’employeur réel de tous ces fonctionnaires municipaux, par l’intermédiaire de la taxe d’habitation (Arnona). Au moins la prochaine fois que vous la payerez, vous serez soulagés de savoir à qui est attribuée une partie de votre argent…
Concernant les salariés du port, sans surprise, on est dans un monde kafkaïen ! Il faut distinguer bien sûr les employés des sociétés extérieures qui travaillent le plus souvent en CDD et qui touchent des salaires très modestes. C’est uniquement de ces derniers dont il est fait état ici. Un grutier touche 47.805 shékels bruts par mois (contre 40.043 shékels l’année dernière), un mécanicien de chariot élévateur, 45.045 shékels contre 39.736 l’année dernière, un aiguilleur, 42.775 shékels, et l’assistante du Directeur Général, 18.018 shékels bruts…
A l’opposé de ces privilégiés se trouvent tous les habitants de la ville qui, faute d’emplois sur Ashdod, sont contraints de parcourir chaque jour des dizaines de kilomètres, notamment en train, pour travailler. Lors de la dernière réunion du Conseil municipal, l’élu M. Elie La’hmani, 2ème sur la liste de Tsilker, a dénoncé le nombre abusif de procès-verbaux distribués chaque jour, aux abords de la gare d’Ashdod, aux malheureux automobilistes qui, en raison d’une pénurie de places de parking, se garent là où ils peuvent et, du coup, se retrouvent verbalisés. Par dépit, un grand nombre d’entre eux se garent dans le quartier Teth et traversent les grands axes à pieds pour rejoindre la gare. M. La’hmani a demandé à aménager un nombre plus important de places, en attendant la mise en service prochaine d’une nouvelle ligne de Chérouth qui desservira, avec une fréquence élevée, les usagers de la gare.
Dans ce contexte, le mieux, pour nous olim francophones, est de souhaiter pouvoir, nous aussi, être embauchés au port ou à la mairie et faire partie de ces privilégiés…
Muriel Nabet pour Ashdodcafe – le 27 .12. 2013