שְׁמוֹת
Chémot
Exode 1–6:1
Haphtara : Isaïe 27:6-28:13 et 29:22-23 : la réunification des exilés
Jérémie 1:1-2:3 et Ézéchiel 16:1-13 : [1] la vocation du prophète
Et ce sont ici les noms chémot שְׁמוֹתdes fils d’Israël qui entrèrent en Egypte ; ils y entrèrent avec Yaakov, chacun avec sa famille. Exode 1:1
Le livre de Chemot, qui signifie « les noms », débute cette semaine avec le rappel des noms des enfants d’Israël descendus en Egypte avec le dernier patriarche, Yaakov. Alors qu’avec le premier livre de la Thora, Béréchit (au commencement), les bases de la Création et de la nation d’Israël sont posées, le second livre nous parle de la première étape de la rédemption du peuple d’Israël qui ne sera accomplie qu’à la fin des temps.
Les 70 âmes sont énumérées en début de chapitre et ce nombre représente symboliquement les 70 nations souches de la terre. Nous retrouvons la même idée lorsque les enfants d’Israël arrivent à Elim où ils trouvent douze sources alimentant 70 palmiers : les douze sources représentent les douze tribus qui abreuvent spirituellement les 70 nations.
La phase suivante est la consolidation de la nation juive porteuse de l’idéal messianique. Elle consiste en sa multiplication miraculeuse, et en son passage au creuset de l’épreuve, destinée à purifier les cœurs.
D’après le Midrash, les femmes juives mettaient au monde des sextuplés et rapidement le nombre des enfants d’Israël s’accrut comme le souligne le mot hébreu employé, similaire à celui en Genèse 1:21 :
Or, les enfants d’Israël avaient augmenté, pullulé (va yichretsou) וַיִּשְׁרְצוּ, étaient devenus prodigieusement nombreux et ils remplissaient la contrée.
Ce premier facteur impressionna et inquiéta le nouveau Pharaon. Les sources divergent à propos des origines de ce nouveau Pharaon, soit il aurait été le Pharaon d’une nouvelle dynastie succédant à celle des Hyksos, peuple sémite qui avait envahi l’Egypte pendant près de deux cents ans, soit il aurait été le même qui décida de changer d’attitude face aux enfants d’Israël. Ce qui nous intéresse, c’est de comprendre que l’Egypte représentait alors une puissance profondément occulte qui faisait de l’homme un dieu et asservissait la créature de D.ieu. C’était cette puissance obscure qui était à l’oeuvre pour empêcher Israël de remplir son rôle de prophète dans ce monde païen et rebelle au Créateur.
L’histoire de l’Exode nous fait donc entrer dans le monde spirituel. L’Egypte était passée maître dans l’art de la sorcellerie et de la magie noire. D.ieu intervient donc d’une façon spectaculaire, renversant les lois naturelles et les lois physiques et fait connaître à la super puissance de l’époque qu’Il est le Maître des cieux et de la terre, et qu’Il aime Son peuple.
Pharaon voulut détruire les Israélites par trois moyens : par les pouvoirs occultes, par la brutalité physique et par la guerre psychologique.[2] Il décida de consulter ses conseillers, comme nous le comprenons dans le mot choisi pour « expédients », « nit’hakhm’a » qui vient du mot « ‘hakham, sage » :
Eh bien! usons d’expédients contre elle nit’hakhma, נִתְחַכְּמָה ; autrement, elle s’accroîtra encore et alors, survienne une guerre, ils pourraient se joindre à nos ennemis, nous combattre et sortir de la province. » Exode 1:10
Le Midrash nous apprend que ses trois principaux conseillers étaient Bilaam, Yitro et Yoav (Job)[3]. Bilaam était un expert en sorcellerie et nous le retrouvons plus tard, utilisé par Balak pour venir maudire Israël. Yitro, après avoir refusé de s’en prendre aux Israélites, s’enfuit en Madian et Yoav finit par connaître D.ieu.
Bien que les Israélites aient conservé une partie de leur identité, la tentation de se mêler aux Egyptiens, au monde, se fit forte et beaucoup succombèrent. Les Egyptiens persécutèrent ceux qui voulaient rester intègres. Les couples furent séparés, les bébés tués, enterrés vivants dans les murs, noyés, livrés aux crocodiles du Nil…[4]
D.ieu appelle alors un sauveur en la personne de Moshé. La teva, la corbeille dans laquelle sa mère le place nous rappelle l’arche de Noa’h utilisée pour sauver un reste d’humanité.
C’est au travers du feu de la Parole de D.ieu que le peuple de D.ieu doit être purifié. Le buisson ardent du cœur duquel s’élève la Voix divine nous le révèle :
Le mot hébreu pour buisson est sneh, סְּנֶה et s’apparente au mot Sinaï, סִינָי duquel il est tiré et sur lequel a été donnée la Thora[5], la Parole de D.ieu qui est dévorante comme un feu :
Ma parole n’est–elle pas comme un feu, dit l’Eternel…? Jérémie 23:29
La révélation du buisson ardent a éclaté ce jour-là devant les fils d’Israël et une partie du Nom divin a été dévoilée :
Et Dieu dit à Moshé, JE SUIS CELUI QUI SUIS, ehéyé acher ehéyé ou « je serai qui je serai ». Et il dit, Tu diras ainsi aux fils d’Israël, JE SUIS (je serai) m’a envoyé vers vous. Exode 3:14
אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה
Et Dieu dit encore à Moshé, Tu diras ainsi aux fils d’Israël, l’Eternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Avraham, le Dieu de Yits’haq, et le Dieu de Yaakov, m’a envoyé vers vous, c’est là mon nom éternellement, et c’est là mon mémorial de génération en génération. Exode 3:15
Rachi nous dit que la lettre vav est absente du mot « éternellement ». Il est écrit dans le texte לְעֹלָם au lieu de לְעוֹלָם. Sans la voyelle וֹ, « éternellement » devient « caché » et évoque un mystère autour du Nom sacré, le dévoilement est encore partiel.
Par une main forte, D.ieu promet à Son peuple de le faire sortir des griffes de Pharaon. Mais ils ne me croiront pas, s’écrie Moshé ! Alors D.ieu fait un signe à Moshé. Le bâton, symbole d’autorité, se transforme en serpent, nachash נָחָשׁ mais plus tard, devant Pharaon, ce même bâton se transformera en crocodile (ou monstre des eaux), tanine תַנִּין dans le texte hébreu. Or le crocodile est le symbole de Pharaon, comme nous le dit le verset d’Ezéchiel 29:3.
D.ieu montre au grand Pharaon qu’Il est le Tout Puissant, venu pour libérer Son peuple de l’esclavage physique et spirituel.
Ce serpent finit élevé sur un bâton dans le désert pour amener la guérison à tous ceux qui le regardent :
Et l’Eternel dit à Moshé, Fais–toi un serpent brûlant, et mets–le sur une perche ; et il arrivera que quiconque sera mordu, et le regardera, vivra. Nombres 21:8
Ce n’est qu’à la fin, que la puissance du serpent sera anéantie avec la venue du Messie, comme nous le dévoile la valeur numérique du mot serpent, nachash נָחָשׁqui est égale à celle du mot Machia’h, מָּשִׁיחַ: 358.
Le mot de passe que Moshé donne aux fils d’Israël et qui résonne en eux est celui que Yaakov, et ensuite Yossef, prophétisaient en Genèse 50:25:
Exode 3:16 Va, et assemble les anciens d’Israël, et dis–leur, L’Eternel, le Dieu de vos pères, m’est apparu, le Dieu d’Avraham, de Yits’haq, et de Yaakov, disant, Certainement je vous ai visités pakod pakadéti פָּקֹד פָּקַדְתִּי et j’ai vu ce qu’on vous fait en Egypte ;
Ce même mot de passe résonnera à nouveau des siècles plus tard avec la naissance d’Oved, père d’Ishaï, père de David, ancêtre du Messie dont nous attendons la venue proche.
Ruth 1:6 Et elle se leva, elle et ses belles–filles, et s’en revint des champs de Moab ; car elle avait entendu dire, au pays de Moab, que l’Eternel avait visité pakad פָקַד son peuple pour leur donner du pain.
Enfin, la Haphtara nous parle de la délivrance future et complète des fils d’Israël. Que cela se produise rapidement de nos jours.
Et il arrivera en ce jour–là que l’Eternel battra au fléau depuis le courant du fleuve jusqu’au torrent d’Egypte, et vous serez rassemblés un à un, fils d’Israël ! Et il arrivera en ce jour–là qu’on sonnera de la grande trompette ; et ceux qui périssaient dans le pays d’Assyrie, et les exilés du pays d’Egypte, viendront et se prosterneront devant l’Eternel, en la montagne sainte, à Jérusalem. Isaïe 27:12-13
Orah Sofer, Guide touristique licenciée, Guide certifiée à Ir David et à l’Institut du Temple
(972) 054-207313
www.visiterisrael.com
[1] Rite sépharade
[2] Meam Loez Exode1
[3] E. Munk, La Voix de la Torah, Exode
[4] Meam Loez, Chemot
[5] Munk, Exode, Pirkei de Rabbi Eliezer