Les femmes auraient une mémoire supérieure, alors que les hommes ne seraient scientifiquement pas capables de faire deux choses à la fois, révèle une étude américaine.
On connaît la chanson… Les femmes sont « multitâches », alors que les hommes, eux, seraient incapables de faire plusieurs choses à la fois. Et si c’était scientifiquement prouvé ? Une étude américaine publiée dans la prestigieuse revue scientifique Proceedings of National Academy of Sciences, paraît conforter ce vieux stéréotype quant aux aptitudes et comportements, propres à chacun des deux sexes.
Cette recherche (1) affirme que les cerveaux des hommes et des femmes sont branchés de façon dissemblable. « Nos cartes montrent des différences frappantes dans l’architecture du cerveau humain, […] expliquant pourquoi les hommes excellent dans certaines tâches et les femmes dans d’autres », relève Ragini Verma, l’une des auteurs de ces travaux.
Ainsi, chez l’homme, il y aurait une plus grande connectivité entre le devant du cerveau, siège de la coordination de l’action, et l’arrière où se trouve le cervelet, important pour l’intuition.
Une telle connectivité suggère que le cerveau de l’homme est structuré pour faciliter les échanges d’informations entre le centre de la perception et celui de l’action.
Quant aux femmes, les branchements relient l’hémisphère droit, où siège la capacité d’analyse et de traitement de l’information, à l’hémisphère gauche, centre de l’intuition. Ce qui le rend supérieur aux hommes en ce qui concerne la capacité d’attention, la mémoire des mots et des visages. Mais les hommes les surpassent en capacité et vitesse de traitement de l’information.
D’après Ragini Verma, il apparaît que les hommes sont plus aptes à apprendre et à exécuter une seule tâche, comme faire du vélo ou du ski. Les femmes, elles, ont une mémoire supérieure et une plus grande intelligence sociale qui leur permettent d’exécuter de multiples tâches. « Les cartes détaillées du connectome (plan complet des branchements cérébraux, NDLR) dans le cerveau vont non seulement nous aider à mieux comprendre les différences dans la manière dont les hommes et les femmes pensent, mais aussi nous donner un plus grand éclairage sur les causes des troubles neurologiques souvent liés au sexe de la personne. » Les prochaines recherches devront identifier plus précisément les connexions neuronales spécifiques à un sexe et celles qui sont communes aux deux.
(1) L’étude menée par l’université de Pennsylvanie a porté sur 949 personnes (521 femmes et 428 hommes) âgées de 9 à 22 ans.
L’étude ne fait pas l’unanimité
Si cette étude vient confirmer un certain nombre de travaux et de clichés…elle ne fait pas l’unanimité. Dans le monde scientifique, plusieurs voix s’élèvent déjà pour contester ces résultats, expliquant que le cerveau est trop complexe pour le réduire à de telles généralisations. « On sait depuis longtemps qu’il existe des différences entre les deux sexes dans le fonctionnement du corps humain, le cerveau n’y échappe pas », confirme Heidi Johansen-Berg, spécialiste en neurosciences à l’université d’Oxford. Interrogée par la BBC, elle exhorte cependant les scientifiques « à ne pas tirer de conclusions hâtives car les connexions cérébrales nécessitent des recherches plus poussées ».
« Les approches mathématiques sont utiles pour identifier des différences entre les groupes, mais il est souvent difficile d’interpréter ces différences en termes biologiques », conclut-elle. « Au cours d’une vie où l’être humain apprend en permanence, les connexions au sein du cerveau peuvent évoluer », explique la scientifique. L’acquis, notamment les différences d’éducation entre les filles et les garçons, transforme assez profondément l’inné. Ce qui ne permet pas de savoir, a posteriori, si les femmes étaient multitâches depuis leur naissance, ou si elles le sont en partie devenues, pour faire face, entre autres, à leurs obligations domestiques !