« Erasmus », le programme européen de bourses étudiantes destiné à favoriser les échanges universitaires au sein de l’UE, va être élargi dès l’an prochain pour bénéficier aussi aux apprentis, stagiaires, enseignants ou professionnels en formation, en vertu d’un texte approuvé mardi par le Parlement européen.
Le nouveau programme, baptisé « Erasmus+ », est doté de 14,7 milliards d’euros pour la période 2014-2020, soit une hausse de 40% par rapport aux dispositifs de la période précédente (2007-2013).
Au total, sur les sept prochaines années, plus de quatre millions de jeunes de 13 à 30 ans devraient recevoir une bourse de l’UE pour faciliter leur mobilité. Par comparaison, Erasmus a bénéficié depuis sa création il y a 25 ans à trois millions d’étudiants, dont 250.000 pour l’année universitaire 2011-2012.
Erasmus+ réunit notamment les anciens programme Erasmus (étudiants), Comenius (collégiens et lycéens), Leonardo da Vinci (apprentis), et Grundtvig (adultes en formation).
Le dispositif ainsi élargi « contribuera à la lutte contre le chômage des jeunes » en leur offrant la possibilité de « vivre une expérience à l’étranger », a résumé Androulla Vassiliou, la commissaire chargée de l’éducation et de la jeunesse.
Un tiers du budget global sera alloué aux échanges entre étudiants, 11,6% aux échanges entre lycéens et 10% à la mobilité des jeunes engagés dans des programmes de volontariat.
Plus de 500 millions d’euros seront par ailleurs alloués à un nouveau dispositif qui permettra à l’Union européenne de se porter garante de prêts bancaires souscrits par des étudiants pour financer leur master à l’étranger.
Certains élus de gauche, notamment français, se sont agacés d’une telle disposition. « Ce mécanisme a pour vocation de pousser les étudiants à emprunter, encourageant de ce fait l’endettement des jeunes. Il aurait mieux valu utiliser cet argent pour financer davantage de bourses de mobilité », ont affirmé dans un communiqué les eurodéputés socialistes français.
Au nom de l’extrême gauche, la Française Marie-Christine Vergiat a même évoqué un « casus belli », voyant dans ce mécanisme un « beau symbole des dérives libérales de l’Union européenne ».
En revanche la socialiste slovaque Katarina Nevedalova, qui s’exprimait au nom de l’ensemble de son groupe, a réfuté que ce mécanisme conduise les étudiants à sombrer dans l’endettement.
Elle a souligné qu’il s’accompagnera de garde-fous en faveur des étudiants: les prêts concernés seront nécessairement à taux bas, et devront être assortis de facilités concernant les délais de remboursement, à la fin du cursus d’études.