John Kerry voit « Bibi » Netanyahu et Mahmoud Abbas.Il croit que des progrès sont possibles malgré des hauts et des bas. Le secrétaire d’Etat invite Israël à « limiter » ses projets de colonies (Actualisé tout au long avec étape de Bethléem, déclarations,Hamas)
John Kerry, confronté aux évaluations pessimistes de ses interlocuteurs israéliens et palestiniens quant aux progrès réalisés sur la voie d’un accord de paix, a affirmé mercredi à Bethléem que les Etats-Unis ne renonçaient pas.
« Comme dans toute négociation, il y a des hauts et des bas, des pas en avant et des pas en arrière », a dit le secrétaire d’Etat américain en Cisjordanie, où il a été reçu par le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.
« Mais je peux vous dire que le président Barack Obama et moi-même sommes déterminés et aucun de nous deux ne cessera nos efforts en vue de parvenir à une paix possible », a-t-il ajouté.
Auparavant à Jérusalem, le Premier ministre israélien, recevant John Kerry, a jugé que les pourparlers en vue d’une solution à deux Etats n’avaient débouché sur aucun progrès véritable.
Le tableau très sombre brossé par Benjamin Netanyahu ressemblait à celui des hauts responsables palestiniens pour qui le dernier projet israélien de création de 3.500 nouveaux logements pour colons en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est constituait un obstacle majeur au succès des négociations.
Dans la ville natale du Christ, le chef de la diplomatie américaine a d’ailleurs pressé Israël de limiter ce projet. « Laissez-moi insister à ce stade sur la position des Etats-Unis sur les implantations qui sont, à nos yeux, illégitimes », a-t-il dit à la presse après son entrevue avec Mahmoud Abbas.
Il a ajouté que ce serait préférable que ces nouvelles constructions « (…) soient limitées dans toute la mesure du possible pour que s’instaure un climat permettant à ces pourparlers d’aller de l’avant de manière effective ».
John Kerry a déclaré que les Etats-Unis, l’allié le plus proche de l’Etat hébreu, étaient convaincus que « malgré les difficultés, les deux dirigeants -le président Mahmoud Abbas et le Premier ministre Benjamin Netanyahu- sont aussi déterminés à oeuvrer pour cet objectif ».
« CRISES ARTIFICIELLES »
La visite de John Kerry en Israël intervient dans un contexte diplomatique marqué par l’annonce du retour au gouvernement de l’ancien chef de la diplomatie Avigdor Lieberman, un partisan de la colonisation hostile aux négociations de paix, après son acquittement par le tribunal qui le jugeait pour fraude. (voir )
« Je suis préoccupé pour le processus de paix car je vois que les Palestiniens continuent leurs incitations à la violence, continuent à créer des crises artificielles, continuent à éviter et à fuir les décisions nécessaires pour parvenir à une véritable paix », a déclaré Benjamin Netanyahu aux journalistes en recevant un John Kerry au visage de marbre.
Le chef du gouvernement israélien a néanmoins dit espérer que les entretiens du secrétaire d’Etat « permettront de ramener (les négociations) là où il sera possible de conclure la paix historique que nous souhaitons. »
John Kerry, dont les navettes avaient permis de relancer les négociations en juillet après trois ans d’interruption, lui a répondu qu’il avait l’espoir de voir des progrès réalisés dans les six mois qui restent avant la fin du délai de neuf mois qu’il a accordé aux deux parties pour s’entendre.
« Le président Obama regarde de l’avant, comme je le fais, et nous croyons tous les deux en (la réussite de) ce processus, sinon nous n’y consacrerions pas notre énergie », a déclaré le secrétaire d’Etat, arrivé mardi soir à Jérusalem.
Rien ou presque n’a filtré des discussions menées jusqu’à présent, mais les deux parties n’ont pas caché leur frustration face à l’absence de progrès notable sur les frontières d’un futur Etat palestinien, les questions de sécurité, l’avenir des colonies juives dans les territoires occupés ou encore le statut des réfugiés palestiniens.