Dans chaque grande ville on constate la présence de femmes, souvent francophones, sur les listes pour les municipales. Nous sommes allées à la rencontre de quelques-unes d’entre elles.
1) Présentez-vous.
2) Pourquoi avoir choisi de vous engager en politique ? Et pourquoi le faire à l’échelon local ?
3) A-t-on raison de souligner le fait que vous êtes une femme lorsque nous parlons de votre engagement politique ?
4) Vous êtes aussi francophone. Comment cette identité influe-t-elle sur votre façon de faire de la politique ?
5) Quelles sont vos priorités pour votre mandat si vous êtes élue ?
6) Quelques mots pour motiver les Francophones à aller voter ?
Martine Saban
Liste Tsedek Hevrati. Natanya
1) Je vis en Israël depuis 30 ans. J’ai travaillé comme Cadre supérieur dans l’industrie pharmaceutique locale (TEVA) puis à l’international, j’ai exercé ces fonctions durant plus de 20 ans. Première à faire mon Alyah, j’ai entraîné toute ma famille à me suivre.
2) J’ai choisi de m’engager en politique depuis mon adolescence, donc j’agis dans la continuité et tout simplement parce que la politique n’accepte pas le vide. En effet, avec une population de 180,000 habitants dont 20% de francophones, Netanya nécessite un engagement local et je dirais plus précisément, de proximité. C’est la raison d’une forte motivation et sans complexe.
3) Vous avez raison : souligner que je suis une femme est dans l’air du temps. Il faut se moderniser, aller vers la parité pour instaurer un dialogue d’idées mixtes. Une femme est sans doute, de par sa « sensibilité », plus encline à faire basculer les idées et à persuader les indécis.
4) Être francophone a une forte influence sur ma façon de faire de la politique, évidemment. S’adresser aux francophones dans leur langue et leur culture est une aubaine. La barrière de la langue tombe pour faire place à une compréhension, à des échanges directs et surtout concrets.
5) Faire en sorte que les Francophones fassent entendre leur voix dans la politique israélienne.
6) On vous a entendu, grâce à notre pacte, c’est ensemble que nous irons vers une « justice sociale ». Nos militants auront la possibilité d’être acteurs et d’agir avec nous.
Orah Sofer
Liste Habayit Hayehoudi. Ashdod
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Je suis mariée, mère de quatre enfants. J’ai fait deux Alyot, une première en 1995 qui s’est soldée plus ou moins par un échec. Étant très sioniste, la vision étant plus forte que les difficultés, nous sommes retournés à la maison en 2006. Nous sommes depuis installés à Ashdod.
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L’idéal sioniste m’a toujours animée. La première fois que j’ai mis les pieds en Israël, c’était pour faire ma première Alyah. J’ai toujours pensé qu’Israël, étant un pays différent des autres, ne devait pas se gérer de façon habituelle au niveau politique. Les enjeux sont totalement différents, ici on se bat pour une espérance, pour des promesses bibliques. C’est tout naturellement que nous avons décidé avec mon mari de contribuer à porter le flambeau sioniste. Pour poser les bases à l’échelon national, il faut commencer par l’échelon local et faire de nos villes une pépinière de valeurs chères au Am Israël et aux francophones. Je suis engagée pour ce faire sur la liste du Bayit Hayéhoudi à Ashdod, en troisième position.
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Nos Sages nous disent qu’à chaque fois que le Am Israël était dans le pétrin, ce sont les femmes qui l’ont aidé à en sortir. La recrudescence de candidates féminines est peut-être le signe que la politique va éventuellement revenir à sa vocation première : celle de gérer avec sagesse les besoins des citoyens d’une ville ou d’un pays.
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Je suis très heureuse de pouvoir aider et apporter une touche française en Israël. Je crois que le sérieux et la créativité française seront des atouts précieux pour la ville d’Ashdod.
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L’éducation, l’insertion des familles et des jeunes couples. Une rééducation s’impose pour insuffler de nouveau l’amour du pays et des valeurs d’Israël.
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Nous engageons les francophones d’Ashdod à voter pour la liste du Bayit Hayéhoudi. En plus d’aider lacommunauté francophone dans ses besoins essentiels, nous construisons un idéal pour nos enfants et petits-enfants.
Muriel Nabet
Liste Halev Ha’hevrati. Ashdod
1) Je suis arrivée de Lyon fin 2002 pour m’installer à côté de Jérusalem avec mon mari et mes enfants. Quatre jours après notre arrivée, je me suis retrouvée seule avec mes enfants et du coup, le « destin » m’a conduite à Ashdod où je vis depuis. Au départ, j’ai occupé des postes où l’hébreu n’était pas indispensable, le temps pour moi de maîtriser la langue, et ces quatre dernières années, j’ai repris un Centre d’Activités que j’ai transformé en Centre de soutien scolaire. Ce centre a été un succès puisqu’aujourd’hui deux autres ont ouvert, l’un sur Netanya et l’autre sur Jérusalem.
2) Dans la mesure où j’ai très vite parlé l’hébreu, de nombreuses connaissances m’ont demandé de les aider dans leurs démarches face aux différentes instances. À chaque fois, j’ai ressenti la même détresse chez les olim qui n’avaient pas à qui s’adresser lorsqu’ils étaient confrontés à des problèmes, et personne pour les aider. C’est ainsi que j’ai compris la nécessité pour nous francophones d’exister politiquement, que ce soit à l’échelon local ou national.
3) Oui, parce que de manière générale, les femmes ont une ligne de conduite plus éthique et une sensibilité qui les rend plus proches des gens. Le fait qu’il y ait encore trop peu de femmes en politique rend toujours leur candidature plus intéressante.
4) Être francophone mais surtout venir d’un pays où les notions de démocratie sont enseignées dès la petite enfance, comme la France, nous permet d’être sensibles dès notre plus jeune âge à toutes les anomalies inhérentes au pouvoir politique. Du coup, nous sommes très réactifs lorsque le système, au lieu d’aider le simple citoyen, devient carrément un obstacle…
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Loin d’enfermer les francophones dans un ghetto, nous souhaitons d’abord qu’ils aient une sorte d’antenne municipale (Beith Haolé), à l’instar de ce qui existe déjà pour les russophones à Ashdod de manière à répondre à leurs attentes. Par ailleurs, nous voulons faire de l’embauche des francophones dans les grandes entreprises locales, à commencer par la mairie et ses antennes, de la réussite scolaire et de l’ouverture d’une maison de retraite pour francophones, nos priorités.
6) Il est impératif que les francophones comprennent que tant qu’ils ne seront pas UNIS, ils n’existeront pas politiquement, ils ne feront jamais partie du système. Sans « lobby », ils n’auront jamais d’interlocuteurs francophones pour les guider dans les administrations comme la municipalité ou les Kouppot ‘Holim. Je tiens à m’adresser aux francophones d’Ashdod en leur demandant de voter avec la raison, c’est-à-dire pour la liste où se trouve la SEULE candidate francophone en position éligible, moi en l’occurrence, puisque je suis en deuxième position sur la liste du maire-adjoint, M. Léon Benloulou, qui a toujours eu ses deux mandats.
Hagit Moshé
Liste Shkedi/King. Jérusalem
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Je suis mariée, mère de six enfants. Je travaille à la mairie de Jérusalem dans le département « Éducation » et je m’occupe plus particulièrement des enfants qui sortent ou risquent de sortir du système scolaire. Je connais les problèmes de l’intérieur : que ce soient ceux spécifiques à l’éducation ou ceux qui caractérisent le fonctionnement de la municipalité de Jérusalem.
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J’ai consacré mes activités et ma carrière au service du public. J’aime aider les gens, leur être utile, défendre leurs intérêts. Ma profession, je l’exerce certes au sein de la mairie, mais elle n’est pas du tout politique. Je souhaite maintenant relier ces deux aspects et cela est réalisable. En effet, je pense que la force politique doit être mise au service de l’expérience apolitique sur le terrain pour influencer sur les priorités municipales et concrétiser les actions nécessaires. Cela permet aussi de prévenir les difficultés avant qu’elles ne surgissent dans la vie quotidienne des habitants. Pour moi, l’échelon local est une première étape obligatoire avant de penser à la politique au niveau national : cela permet de comprendre les rouages et les forces en présence.
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Je n’aime pas être définie simplement par le fait que je suis une femme. Si j’ai été choisie sur la liste Shkedi/King, et en deuxième position, ce n’est pas parce que je suis une femme mais en raison de mes compétences et de mes idées. Les gens le savent. Les femmes réussissent dans tous les domaines non pas parce qu’elles sont femmes mais grâce à leurs capacités. Ceci dit, elles ont certainement une vision du monde et de la vie qui diffère de celles des hommes, avec une plus grande sensibilité, une capacité à relier les personnes et de mieux comprendre certaines problématiques, ce qui est très compatible avec une fonction d’élu.
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Je ne suis pas francophone mais je sais que chaque Olé quelque soit son origine est confronté à des difficultés qui lui sont propres. Les olim ont des besoins spécifiques, j’en suis consciente et il faut agir en ce sens. Les Olim doivent trouver dans leur mairie une personne qui les comprenne et les aide à estomper les difficultés liées aux différences de langue, de culture, de mentalité.
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Je souhaite le portefeuille de l’éducation, un domaine qui m’est cher et que je veux voir progresser dans notre ville.
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Aller voter est un acte qui prend tout au plus dix minutes et qui peut changer les cinq années à venir ! On ne peut rester indifférent. Le vote municipal se décompose en deux bulletins : un pour le maire, un pour une liste. En ce qui concerne notre liste, elle est composée de personnes actives, solides et compétentes, chacune dans son domaine. Donnons cette chance au Conseil municipal de Jérusalem.
Tamar Abessira
Liste Yeroushalayim Tatsliah. Jérusalem
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Je suis née en Israël mais j’ai grandi en France. J’ai toujours participé aux activités des mouvements de jeunesse dans le cadre du DEJJ, du BNE AKIVA et enfin du BETAR. Accompagnée de mon mari et de mes deux enfants, nous avons réalisé il y a cinq ans un vieux rêve, bien enraciné : celui de vivre à Jérusalem. Parallèlement à une carrière professionnelle très intense, je me suis investi durant de longues années aux côtés du Rav Elie LEMMEL dans le cadre de « la Maison de la Famille ».
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J’ai une réelle volonté d’être une Israélienne active et engagée. Il existe des actions à entreprendre pour améliorer le quotidien des habitants de Jérusalem, qui ne passent pas obligatoirement par une réflexion politique fondamentale, mais par une analyse simple des besoins pour rendre la Cité meilleure. L’échelon le plus immédiat pour agir se trouve au niveau local, au niveau de notre ville.
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Oui, il est bien de souligner le fait que je sois une femme, animée d’une sensibilité particulière, j’ai une façon plus harmonieuse d’appréhender les demandes, plus attentive à certaines attentes que mes futurs collaborateurs masculins. Il en va de l’engagement politique comme de la vie quotidienne.
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Aujourd’hui, Jérusalem est confrontée à des sujets importants. Bénéficiant d’une culture francophone, je souhaiterais apporter un regard nouveau, original dans des domaines qui nous sensibilisent, tels que le social, l’éducation, l’environnement et l’intégration des olim de France.
5) Être l’adresse ! Rester en contact avec les hiérosolymitains et répondre aux attentes des francophones. Être accessible.
6) Nir Barkat a un soutien incontestable auprès des habitants de Jérusalem, il est en tête dans tous les sondages. Si on ne concrétise pas notre soutien à Nir Barkat en allant voter – Jérusalem retournera en arrière. Si on va voter, on continuera ensemble à développer Jérusalem. Les élections à Jérusalem sont toujours très disputées, et chacun d’entre nous peut faire la différence. Le futur de Jérusalem, notre capitale éternelle et indivisible, mérite bien cinq minutes de notre temps !