Italie, Espagne ou encore Portugal, qui mènent des réformes drastiques, rétrogradent au classement des pays les plus compétitifs au monde. À l’inverse, les États-Unis récupèrent leur place de numéro un. La France est 28e.
«Des réformes structurelles sont inévitables, mais la croissance reste la condition nécessaire à la compétitivité». Le message est délivré par l’institut suisse de management IMD qui vient de publier son classement des 60 pays les plus compétitifs au monde. L’école de Lausanne accable dans son étude «la sévérité des mesures d’austérité» menées dans cette «zone euro qui stagne».
Bilan: l’Italie a perdu quatre places au classement en l’espace d’un an pour s’établir à la 44e place en 2013. Elle est suivie de l’Espagne qui dégringole de six places (45e) et du Portugalqui en abandonne cinq (46e). La France grappille laborieusement une place et se classe 28e. Comme l’an dernier, ces pays sont «lourdement pénalisés par des programmes d’austérité qui retardent le retour à la croissance et posent la question du calendrier des réformes proposées», lance l’étude.
Depuis 1997, date à laquelle IMD propose un classement incluant à la fois les économies avancées et les émergentes, ces pays ont perdu beaucoup de terrain. Ils figurent désormais dans la catégorie des «perdants». Le constat est sévère pour le Royaume-Uni et la France «qui sont en train de perdre leur position dominante et leur forte compétitivité». Les pays du sud de l’Europe sont, eux, accusés de n’avoir «pas assez diversifié leur industrie ou contrôlé leur dépenses publiques».
Les États-Unis, grands gagnants
À l’opposé, trois pays européens obtiennent les félicitations: la Suisse (deuxième au classement), la Suède (4e) et l’Allemagne (9e). Leur succès en termes de compétitivité repose, d’après IMD, sur «une industrie orientée vers l’exportation, des économies diversifiées, un tissu fort de petites et moyennes entreprises et une discipline fiscale».
Les applaudissements vont également aux États-Unis qui reprennent leur titre de pays le plus compétitif au monde, perdu l’an dernier au profit de Hong Kong (rétrogradé à la 3e place en 2013). Les États-Unis sont portés par «le rebond de son secteur financier, l’abondance des innovations technologiques et des entreprises à succès». Le Japon (24e) retrouve aussi de la vigueur comparé à 2012 et gagne trois places. Côté BRICS, la Chine (21e) et la Russie (42e) grimpent, tandis que l’Inde (40e), le Brésil (51e) et l’Afrique du Sud (53e) perdent du terrain.
«Au final, les règles d’or de la compétitivité sont simples: la manufacture, la diversification, l’export, l’investissement dans l’infrastructure, l’éducation, le soutien aux PME, le renforcement de la discipline fiscale, et au-delà de tout, le maintien de la cohésion sociale», conclut l’un des professeurs de l’IMD, Stéphane Garelli.
Le Figaro