Depuis plus d’une année, des centaines de familles juives quittent la France pour Israël mais aussi les Etats Unis, le Canada et l’Angleterre. Ce nouvel exode des juifs est essentiellement dû à la montée de l’antisémitisme d’origine musulmane qui se traduit par des actes violents voir des attentats comme à Toulouse ou Sarcelles.
Mais ce nouvel exode des juifs se retrouvent partout en Europe. D’après un sondage de l’Union Européenne, près de 50 % des Juifs d’Europe pensent à quitter le pays où ils vivent. Au sein de la communauté juive française on entend de plus en plus parler d’Alyah vers Israël ou de départ vers d’autres pays…
Parmi les nombreux sujets évoqués dans la presse israélienne de ce shabbat, l’un concerne directement la communauté juive de France. Dans Makor Rishon, Itshak Hildesheimer rend compte du congrès sur la lutte contre l’antisémitisme qui s’est tenu la semaine dernière à Jérusalem, sous le titre « les Juifs quittent la France, mais pas pour Israël ». Extraits : « Une vague importante d’émigration des Juifs de France a débuté il y a environ un an et demi en direction d’autres pays occidentaux, mais pas vers Israël, et ce en raison de la multiplication des actes antisémites graves, et notamment de l’assassinat de quatre Juifs à Toulouse.
Ces Juifs voulaient tout d’abord se rendre pour la plupart en Israël, mais en raison de différents obstacles et de l’absence d’aides suffisantes dans l’intégration ils ont décidé de se rendre dans d’autres pays, comme les Etats-Unis, le Canada, et l’Angleterre ». C’est ce que déclare Dov Mimoun du Centre de politique du peuple juif, lors d’un entretien dans le cadre de la quatrième conférence de lutte contre l’antisémitisme à Jérusalem.
Selon Mimoun, qui se fonde sur différentes études et sondages, il s’avère qu’au cours des dix-huit derniers mois, quelque 300 familles juives ont émigré de France vers Montréal au Canada, 120 familles en Angleterre et quelques centaines à New York, où elles ont fondé deux communautés francophones. Parmi ces émigrants se trouvent de nombreux jeunes célibataires, qui sont influencés non seulement par l’antisémitisme, mais aussi par la situation économique difficile en France, et dont la plupart de sont installés à Miami, en Floride.
Autre fait inquiétant, rendu public par l’ambassadrice de l’Union européenne en Israël, Sandra de Wal : un sondage a été réalisé par l’UE parmi les Juifs des six principales communautés juives d’Europe, dans le but d’examiner les sentiments des Juifs dans différents pays européens, au vu de l’augmentation de l’antisémitisme. La conclusion la plus marquante de ce sondage, qui ne sera rendu public officiellement qu’en octobre 2013, est qu’entre 40 et 50 pour cent des Juifs d’Europe pensent sérieusement à quitter le pays où ils vivent, principalement en raison de leur sentiment d’insécurité et des craintes pour leur vie, auxquels s’ajoutent les facteurs économiques et spirituels.
Mimoun souligne, lors de son entretien à Makor Rishon, que la majorité des Juifs de France qui ont émigré souhaitaient apparemment se rendre en Israël, mais qu’ils ont entendu parler des difficultés rencontrées par les nouveaux immigrants, notamment ceux qui font partie des classes moyennes. Les problèmes évoqués par ceux qui ont néanmoins décidé de se rendre en Israël sont la reconnaissance des diplômes universitaires français, le manque d’aide à l’orientation vers les écoles adaptées à leurs enfants et d’aide à la recherche d’emploi. Selon Mimoun, seul un changement significatif dans l’aide à l’intégration pourra inciter les Juifs de France à émigrer en Israël ».
© Makor Rishon, 31/5/2013, Traduction française UPJF.
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