Idan Raichel est un musicien israélien, établi à Kfar Saba, dans la banlieue de Tel Aviv. Claviste compositeur, interprète et arrangeur de talent, il a fait une entrée fracassante dans la scène israélienne en 2002 avec son premier album, Idan’s Raichel Project, fusionnant musique électronique, folk israélien et musiques traditionnelles africaines, notamment éthiopiennes.
Il a publié ce texte sur son profil Facebook, en réaction à une déclaration ignominieuse d’une gauchiste israélienne suite à l’accident d’hélicoptère ayant endeuillé Israël la semaine dernière.
Il y a six mois, j’ai séjourné dans un motel en Californie. Il était dans le désert, pratiquement au milieu de nulle part. J’étais là pour affaires et, le soir, n’ayant rien à faire, je suis sorti dans la cour du motel pour lire ou tout simplement pour me reposer et me détendre.
Le premier soir, j’ai entendu deux hommes discutant en arabe. Ils avaient peut-être 25 ou 28 ans ou quelque chose comme ça, je leur ai demandé d’où ils venaient et ils m’ont répondu qu’ils étaient des officiers de l’armée égyptienne et étaient aux États-Unis pour une formation. Je leur ai dit que je venais pour ma part d’Israël : ils ont un peu tressailli et essayé de se tenir un peu à l’écart.
Plus tard, 5 ou 8 officiers de plus se joignirent à eux et nous avons commencé une conversation à batons rompus sur Israël, qu’ils n’avaient jamais visité et, m’ont -ils dit, qu’en raison de leur position ils ne visiteraient probablement jamais. Ils n’avaient jamais parlé à un Israélien auparavant, et étaient vraiment intéressés à en savoir plus sur notre culture et sur la vie quotidienne à Tel-Aviv. J’avais le sentiment de parler avec l’élite de la société égyptienne. Je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi, mais ces conversations ont déclenchée en moi les mêmes émotions que je celles que je ressens quand je parle avec un commando marine ou un membre des forces spéciales israéliennes, des hommes avec de profondes valeurs morales.
Ces officiers égyptiens étaient vraiment bien informés sur de nombreuses questions militaires israéliennes. Ils savaient tout au sujet de Raful, de la ligne Bar-Lev, du sous-marin Dakar, d’Ariel Sharon, Moshe Dayan, Itzhak Rabin, des chars israéliens, des avions de combat israéliens et plus encore. Leur conversation marquait leur appréciation de la force et de la sophistication israélienne, ainsi que, de leur avis, du grand et profond patriotisme égyptien et de sa puissance morale.
Le dernier soir, l’un des officiers, qui s’occupait de moi comme si j’étais le sel de la terre de la société égyptienne, m’a dit : « Idan, il est très important pour moi que vous sachiez que nos parents se sont battus dans la guerre que vous appelez la guerre de Kippour, et qu’ils étaient de bons soldats. Il est important pour moi que vous sachiez qu’avant d’être des soldats, avant d’être des Egyptiens, nous sommes avant tout des musulmans très pieux, et que nous interprétrons le Coran d’une manière très différente de ce que vous voyez parfois dans d’autres pays du Moyen-Orient, dans les pays et nations qui vous sont voisins. Il est important pour moi que vous sachiez que nos parents et nous étions toujours heureux quand une de vos machines de guerre étaiet touché par nous, nous étions toujours heureux quand un avion était abattu, et nous étions heureux quand un tank était détruit ou lorsque l’un de vos navires de guerre était touché. Mais jamais, jamais, nous n’étions heureux de la perte de vies humaines à l’intérieur de ce tank, nous n’avons jamais été satisfaits de la mort de la mère du fils qui était aux commandes de cet avion et nous n’avons jamais été satisfaits de la mort du frère qui naviguait sur ce navire de guerre ».
J’ai écouté l’officier égyptien et je me suis dit : « Ne te réjouis pas quand ton ennemi tombe », les mêmes valeurs pour nous et pour les meilleurs d’entre eux.
J’écris ces lignes parce que j’ai été horrifié d’apprendre qu’une femme, probablement membre de l’extrême-gauche radicale israélienne, a écris qu’elle était heureuse au sujet de l’accident à l’entraînement d’un hélicoptère israélien, un accident qui a conduit la semaine dernière à la mort de deux de nos meilleurs hommes. Cette malheureuse est une honte pour notre pays, et les gens comme elle sont la lie de la société israélienne. Il n’y a rien de bon en eux, rien de juif ou d’israélien, et il sera bon si nous les répudions de notre société.
Je dédie les derniers concerts de la tournée Idan Raichel Project à la mémoire de ces deux pilotes, qui sont sans aucun doute l’élite de la société israélienne.
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