A l’occasion de la Commémoration du 1er anniversaire de la tragédie de Toulouse, L’Ambassadeur de France en Israël, Christophe Bigot s’est rendu hier, 6 mars, aux côté de la famille Monsonego au cimetière Guivat Shaul ainsi qu’à la synagogue pour la « Hazkara »
Discours de l’Ambassadeur de France en Israël à l’occasion de la commémoration du 1er anniversaire de la tragédie de Toulouse, devant la famille Monsonego
Cher Rav Yacov Monsonego, votre épouse Yaffa, et tous les membres de la famille Monsonego,
Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour la « Hazkara » (la cérémonie de commémoration) de Myriam. Il y a aujourd’hui presque un an, selon le calendrier religieux, l’assassinat effroyable de la petite Myriam, de Jonathan et ses deux enfants, Gabriel et Arié Sandler, quelques jours après le meurtre de trois parachutistes de Montauban, Imad Ziaten, Abel Chennouf et Mohamed Legouad, ébranlait la France. Ce déchaînement abject de haine nous laissait abasourdis.
Une immense émotion secouait notre pays, un immense élan de solidarité, du Président de la république au simple citoyen. Au plus haut niveau, les autorités, les responsables politiques, les chefs religieux se mobilisaient. L’opinion était sous le choc. Des enfants, un professeur juifs tués pour la seule raison qu’ils étaient juifs. Dans leur école. Devant vous, Yacov, le directeur et père de Myriam. Un tel crime n’avait pas été commis depuis la seconde guerre mondiale sur notre territoire. La France était en deuil et pleurait ses enfants.
J’étais venu, avec le premier Ministre Netanyahu à la shiv’a vous apporter le témoignage de la solidarité et de la fraternité du peuple français dans cette épreuve tragique. Je revois encore les visages empreints de douleur. Je me souviens aussi de votre dignité admirable, de votre courage, bouleversant, dans l’adversité. Je veux vous dire que je ne les ai jamais oubliés.
Je veux aussi témoigner aussi de la solidarité, de la communion entre la France et Israël dans cette épreuve. Le 1er novembre dernier, François Hollande et M. Netanyahu se retrouvaient ensemble à Toulouse, à l’école Or Torah même, pour le réaffirmer. Je veux dire aussi le courage de Rav Yacov d’être resté à Toulouse, pour l’école, pour la communauté. Je sais combien ils vous en sont reconnaissants.
En évoquant la mémoire de Myriam, je voudrais que ce souvenir si douloureux soit aussi un acte de clairvoyance. Ceux qui s‘attaquent aux juifs s’attaquent à tous les Français, à nos valeurs, à notre identité. Le combat contre l’antisémitisme est un combat de tous les jours. La France ne cessera de combattre l’antisémitisme partout où il s’exprime. Soyez en certains.
Comme le rappelait avec force le Président de la République, François Hollande, lors de son discours à l’occasion du 70ème anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, « aucune Nation, aucune société, aucune personne n’est immunisée contre le Mal. Restons en alerte afin de savoir déceler le retour de la monstruosité sous ses airs les plus anodins ».
Malgré la priorité donnée à ce combat, nos efforts reconnus sur tous les fronts – police, éducation, justice -, l’antisémitisme a connu une recrudescence sinistre cette année. La vérité oblige à dire qu’il y a eu un effet Merah, comme il y eut un effet Sarcelles. Il nous faut donc encore et toujours redoubler d’efforts et de ressources et agir toujours plus vigoureusement pour lutter contre les nouvelles menaces et endiguer la prolifération de la haine, dans la rue, à l’école, sur Internet, partout. Le combat de la France contre le terrorisme se poursuit aussi. L’action exemplaire de la France au Mali en témoigne.
La France veillera sur le souvenir de Myriam, sur celui d’Arié, de Gabriel et de Jonathan, toujours dans nos cœurs.
Elle sera digne de leur mémoire, en agissant avec fermeté et vigilance. Pour empêcher d’autres drames. Pour ne pas les trahir.
« Téhé Nishmatam Tzroura Bétzror Hah’ayim »