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L’organisation rabbinique Beit Hillel a publié une liste de nouvelles recommandations, qui risquent de faire pas mal réagir rabbins et fidèles des synagogues. Certaines seront jugées révolutionnaires par certains et peut-être hérétiques par d’autres : elles concernent le rôle des femmes dans la religion en Israël.

Ces recommandations de Beit Hillel précèdent volontairement la Journée internationale de la femme, ce vendredi, et représentent les points de vue de 170 rabbins, hommes et femmes, qui font partie de cette organisation, spirituelle mais non confessionnelle.

Parmi leurs recommandations on relève celle d’ériger de nouvelles zones pour les femmes dans les synagogues traditionnelles, non plus derrière les hommes, mais à côté. Si certains jugeront cette proposition très réformiste, il faut néanmoins observer que ce type de synagogues existait en nombre il y a encore trente ans dans des synagogues traditionnelles, sans parler des libérales et réformistes. Elles existaient aussi en France, notamment dans les synagogues sépharades, et c’est semble-t-il d’Israël, qu’est venue la tendance plus conservatrice, de placer les femmes derrière les hommes, puis d’ajouter un rideau.

Beit Hillel a recommandé également que les étudiantes aient la possibilité de faire des discours sur la Torah et de donner des leçons à la synagogue, mais aussi de lire les megillot [Livres de Ruth et Esther, lus à Chavouot et Pourim respectivement] à d’autres femmes.

Beit Hillel a en effet déclaré : « A notre époque, où il y a un plus grand rapport entre les hommes et les femmes dans les familles que dans le passé, où les femmes peuvent se développer dans tous les domaines et apprendre la Torah à un niveau élevé, il est naturel et souhaitable que la participation des femmes dans les domaines de la vie qui touchent à la Torah et à la communauté gagnent aussi du terrain. Dans certaines synagogues, les femmes sont présentes mais absentes en même temps. Le sentiment est que la communauté appartient aux hommes, mais que les femmes sont autorisées à entrer, à la condition que leur présence ne se fasse pas sentir. »

Beit Hillel propose quelques suggestions pratiques pour changer cette réalité. « Il est possible de concevoir la synagogue de sorte que la zone de la femme soit à côté de celle des hommes, et non derrière. Pendant la lecture de la Torah, la mechitza [séparation entre les hommes et les femmes dans une synagogue] peut être ouverte pour que les femmes puissent participer pleinement à l’apprentissage de la Torah. »

Le document indique également qu’il faudrait « encourager la participation des femmes et des mères dans la synagogue. Il est possible d’avoir un minyan [groupes de prière qui nécessitent au moins dix participants masculins] à différents moments et d’encourager les femmes et les hommes à se partager la responsabilité de prendre soin des enfants, afin qu’ils puissent en même temps prier en public. » Aujourd’hui en effet, dans de nombreuses synagogues orthodoxes, les femmes prennent soin des enfants pendant que les hommes seulement participent à la prière.

Misha Uzan – JForum – Correspondant spécial en Israël

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