Ci dessous vous pourrez prendre connaissance de la lettre que le Président de l’UFE Israel a adressé hier au Président de France Télévision à propos du reportage programmé sur France 3 le 6 mars 2013 et concernant la famille de Mohamed Merah.
Monsieur le Président de France Télévision,
Monsieur Pflimlin,
L’Union des Français de l’Etranger que j’ai l’honneur de présider en Israël est à l’écoute de tous ses membres qui sont à 99% des binationaux franco-israéliens ;
Ce qui explique qu’ils suivent régulièrement les émissions télévisées des chaînes françaises publiques et bien sûr de France 3.
Vous avez décidé de diffuser dans les prochains jours un reportage sur la tuerie de Toulouse perpétrée il y a un an par Mohamed Merah.
Cette tuerie sans précédent dans ce doux pays qu’est la France fut dévastatrice pour toutes les familles françaises ayant perdu un être cher.
Je me dois de vous faire savoir que mes adhérents ont le sentiment qu’en ne donnant la parole qu’aux seuls membres de la famille du bourreau, la mémoire des victimes de ce criminel exprimée par la voix des parents est enfouie dans une oubliette. Et nous avons mal à l’âme !
Je me dois de vous rappeler que certains français, juifs, quittent la France car ils ont un sentiment d’insécurité.
A tort ou à raison… De tous les grands pays occidentaux européens ou bon nombre de juifs sont présents, la France est le seul pays où l’on incendie des synagogues, le seul pays où l’on enlève et torture à mort de jeune juif, le seul pays où l’on tue des enfants juifs à bout touchant !
Nous avons vécu une période, pas si lointaine, où notre situation était celle du « non être”. Nous n’avions pas notre place sur la planète Terre, c’est ainsi qu’Israël est né.
Lorsque l’on est une mère, un père et que votre enfant est abattu froidement pour le seul motif qu’il est juif et qu’à l’issue d’un reportage, l’immense chagrin des parents n’est pas recueilli, comment croyez vous que cela soit vécu ? Par eux et par les communautés juives de France et hors de France ?
C’est une souffrance supplémentaire, une double peine que vous nous infligez. Je tiens à ce que vous en ayez conscience .Vous ne pouvez l’ignorer.
Les victimes aussi doivent être nommées et les vivants qui les aiment doivent être entendus et écoutés .Nous demandons un peu de compassion et de respect et non du compassionisme et des bonnes paroles lénifiantes.
Les journalistes sont certes libres et à Dieu ne plaise que cela ne change jamais !
Mon propos n’est bien évidemment pas une ingérence dans votre droit d’informer mais un mot de douleur.
Je vous demande de ne pas nous oublier, de ne pas nous sacrifier et de prendre en considération que nous avons le poil érectile lorsqu’il s’agit de notre sécurité élémentaire dans un état de droit.
Nous avons tous une responsabilité dans l’information mais vous Monsieur Pflimlin, vous Monsieur le Président, vous pouvez tout, afin que les équilibres soient sauvegardés !
La fête de Pourim que célèbre le peuple juif actuellement et qui correspond au carnaval est le rappel que dans l’empire perse où il était en exil le peuple juif à failli périr d’une annihilation complète. Son salut, il le doit au fait que la vérité éclata au grand jour …
Mes adhérents et moi-même comptons sur vous, Monsieur Pflimlin. Nous croyons en vos valeurs humaines et nous pensons encore que vous ferez tout pour que France 3 diffuse une émission respectueuse de tous les français
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’expression de ma très sincère considération.
Dr Robert Feldmann
Président de l’Union des Français de l’Etranger en Israël.