L’autorité palestinienne a choisi le 29 novembre 2012, pour faire reconnaître son état, sans frontières et sans négociation.
Elle espère ainsi qu’un dictat onusien viendra se substituer aux négociations qu’elle refuse de mener sérieusement avec Israël.
Après le refus dans lequel les Arabes se sont enferrés depuis 65 ans, voilà qu’ils choisissent avec retard la voie de l’ONU, en pensant que l’on peut revenir 65 ans en arrière comme si de rien n’était.
Malheureusement, pour eux, ils nous montrent une fois de plus qu’ils n’ont rien compris. La machine à remonter le temps ne fonctionne pas. Ils ont pris le mauvais chemin une fois de plus. C’est une autre impasse qui les attend. Tant qu’ils refuseront le seul chemin qui mène à la paix à savoir des négociations avec Israël, avec des concessions pour eux incontournables, ils seront condamnés à vivre de chimères, et aussi malheureusement d’affrontements avec la réalité israélienne.
Ci-dessous un panorama des différentes informations reçues à cette heure.
La Palestine obtient le statut d’État observateur à l’ONU
Les pays membres de l’Assemblée générale de l’ONU ont décidé d’octroyer, jeudi, par 138 voix pour et 9 contre, le statut d’État non-membre des Nations unies à la Palestine. Un vote qui provoque la colère d’Israël et des États-Unis.
C’est un vote historique. Les pays membres de l’Assemblée générale de l’ONU se sont prononcés, jeudi, en faveur du statut d’État non-membre pour la Palestine. La résolution a été adoptée à une majorité confortable mais pas écrasante de 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions.
Le texte appelle par ailleurs à une reprise des négociations israélo-palestiniennes pour qu’un Etat de Palestine puisse coexister « aux côtés d’Israël en paix et en sécurité, sur la base des frontières d’avant 1967 ».
Ce vote a coïncidé avec l’anniversaire de l’adoption par l’ONU en 1947 du plan de partage de la Palestine mandataire, qui prévoyait un Etat juif et un Etat arabe.
Scènes de liesse en Cisjordanie
À Ramallah, une foule de plusieurs milliers de Palestiniens rassemblés près du siège de l’Autorité palestinienne a célébré la nouvelle par des tirs de joie et des acclamations.
Cette nouvelle stature internationale, qui donne aux Palestiniens accès à des agences de l’ONU et à des traités internationaux, constitue une victoire diplomatique majeure. Mais elle expose l’Autorité palestinienne à des représailles financières américaines et israéliennes.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a promptement réagi en déclarant que l’adoption de cette résolution violait les accords qui avaient été signés dans le passé et a assuré qu’Israël agirait en conséquence, sans préciser la nature des mesures qui seront prises.
Un vote « contre-productif » pour Washington
La secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a, pour sa part, immédiatement qualifié le vote de « contre-productif ». Ce qui inquiète le plus Israéliens et Américains, c’est la possibilité qu’auraient désormais les Palestiniens de rejoindre la Cour pénale internationale et d’y porter plainte contre Israël.
Peu avant 22 heures (GMT+1), le président palestinien Mahmoud Abbas avait pris la parole pendant une vingtaine de minutes pour défendre devant l’Assemblée générale de l’ONU son projet de résolution.
« L’Assemblée générale de l’ONU est invitée aujourd’hui à produire un acte de naissance de l’État de Palestine dans sa réalité », a-t-il lancé aux 193 pays membres avant le vote. Il a affirmé que ce vote constituait la « dernière chance de sauver la solution à deux États » (Israël et un État palestinien) et a promis de « tenter de ranimer les négociations » de paix.
Après l’intervention de Mahmoud Abbas, l’ambassadeur israélien à l’ONU, Ron Prosor, et Benjamin Netanyahou avaient réagi en qualifiant la résolution de « déséquilibrée » et en affirmant qu’elle « ne changera[it] pas la situation sur le terrain ». Cependant, Israël avait annoncé qu’elle n’annulerait aucun accord conclu avec les Palestiniens.
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La Palestine devient Etat non membre permanent à l’ONU
Sous les acclamations, Mahmoud Abbas a pu savourer son succès, jeudi 29 novembre, aux Nations unies, à New York. Le président de l’Autorité palestinienne a obtenu une large majorité de 138 Etats, dont la France, pour sa demande de rehaussement du statut de la Palestine.
Seuls neuf Etats ont voté contre la demande palestinienne, dont Israël, les Etats-Unis, le Canada et la République tchèque.
Quarante et un pays ont choisi l’abstention dont une dizaine de pays européens parmi lesquels l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Bulgarie.
Jusqu’ici simple observateur, la Palestine devient Etat observateur non membre permanent, un statut identique à celui dont dispose le Vatican. Une majorité simple était suffisante au sein de l’Assemblée générale, mais les Palestiniens ont rallié au-delà des deux tiers des pays représentés aux Nations unies.
Dans le discours qui a précédé le vote, M. Abbas a souhaité que l’Assemblée générale puisse accorder « un certificat de naissance » à l’Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale et une solution négociée pour les réfugiés, après avoir critiqué avec virulence la politique israélienne dans les territoires occupés. Le président de l’Autorité palestinienne a assuré que sa démarche ne visait pas à délégitimer Israël mais à réaffirmer les droits « inaliénables » des Palestiniens à l’indépendance pour enfin « rectifier une injustice historique ».
« Nous ne sommes pas venus ici pour compliquer le processus de paix (..) mais pour tenter un dernier effort sérieux pour faire la paix », a affirmé M. Abbas qui s’est également déclaré prêt à négocier avec les autorités israéliennes tout en mettant en garde : « Une fenêtre d’opportunité se referme, le temps commence à manquer » pour que la solution des deux Etats, la création d’une Palestine aux côtés d’Israël, puisse s’imposer.
Le plaidoyer du responsable palestinien n’a pas convaincu l’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Ron Prosor qui a assuré que l’initiative palestinienne « ne fait pas avancer, mais reculer la paix ». Après avoir réaffirmé « les droits du peuple juif sur la terre d’Israël », ce dernier a en effet fait mine de s’étonner que M. Abbas se rende à New York plutôt qu’à Jérusalem pour traduire dans les faits les aspirations palestiniennes. M. Prosor a estimé que sa démarche, venant d’un homme par ailleurs incapable selon lui de se rendre dans une partie du territoire qu’il revendique, Gaza, contrôlée par le Hamas, témoignait d’une volonté de fuir de véritables négociations auxquelles les autorités israéliennes sont prêtes, a-t-il dit. « N’encouragez pas les Palestiniens dans cette marche folle », a conclu le diplomate israélien à l’adresse de l’auditoire.
Cette mise en garde israélienne n’a cependant pas fait fléchir les Etats qui avaient décidé de soutenir la démarche de M. Abbas. Alors que, dans un communiqué, la présidence française demandait l’ouverture immédiate de négociations tout comme l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Susan Rice, le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a vivement réagi aux propos de M. Abbas. Signe que ces négociations souhaitées restent pour l’instant peu probables, M. Nétanyahou a dénoncé « un discours diffamatoire et venimeux rempli de propagande fallacieuse contre l’armée israélienne et les citoyens d’Israël. Quelqu’un qui veut la paix ne parle pas comme cela ».