« C’était le concert de ma vie ! » dit l’un. « Incroyable performance, jamais je n’oublierai Johnny à Tel-Aviv », ajoute l’autre. « Un concert fantastique. Des musiciens d’exception. Des jeux de lumières formidables. Un Johnny incroyable. Et cerise sur le gâteau, la présence de Laëtitia juste à côté de moi : naturelle, belle, elle a dansé toute la soirée ! », termine le troisième spectateur interrogé à la sortie du concert de Johnny Hallyday, mardi soir au Nokia Arena de Tel-Aviv.
Une performance historique pour Johnny Hallyday, qui rappelait il y a encore 24 heures à la télévision, « en 1967, j’ai failli prendre les armes pour venir défendre Israël. Mais Israël a gagné la guerre trop rapidement et je n’ai pas eu le temps de m’enrôler. »
Dans la salle comble, Johnny a réuni plus de spectateurs que pour le concert de Patrick Bruel ou que pour le one-man-show de Gad Elmaleh, c’est dire s’il y avait du monde. En plus des franco-israéliens qui vivent là, plus de 800 personnes, des non-Juifs, ont fait le déplacement depuis la France pour assister à ce spectacle unique.
Et non seulement il est venu, non seulement il a mis le feu pendant deux heures, mais en plus il a eu le respect de venir avec une équipe de cinquante personnes : ses musiciens, ses choristes, ses techniciens. Voilà quelque chose à souligner quand on sait que les autres artistes « viennent à vide » en règle générale, pour ne pas avoir à payer trop cher le déplacement.
C’est une bête de scène qui s’est tenu là, hier soir. Il a enchaîné ses plus grands titres : Que je t’aime, Toute la musique que j’aime, Marie. Il a rendu hommage à Michel Berger, disparu il y a 20 ans ce jour, en chantant Diego. Il a également coupé les guitares électriques pour passer en mode « unplugged » et rendre le concert plus intime pendant un bon quart d’heure. Il a revisité ses titres des années 1950 et 1960 pour enchanter une partie du public qui le suit depuis ses 17 ans. Il s’est rappelé avoir voulu devenir rockeur après avoir entendu le King Elvis chanter sa première chanson. Alors, il a chanté du Elvis. Et en deuxième rappel, il a même interprété une chanson de son prochain album.
« Vous êtes un peuple formidable. Jamais je n’oublierai l’accueil que vous m’avez réservé », clame-t-il entre deux titres. Puis il a fait venir à ses côtés une choriste afro-américaine qui, avec sa voix, pourrait remplir à elle seule les plus grandes salles de concert du monde entier. Un titre en anglais, suave et profond. Une voix sensationnelle. Une découverte sublime pour le public.
Hashigaon Hatsarfati, la maison de production israélienne qui a organisé le concert, a réussi son pari. Un évènement sans aucune fausse note. Un concert historique qui marquera l’esprit de milliers de spectateurs pendant des années.
A la sortie du stade du Maccabi Tel-Aviv où le concert a eu lieu, tout le monde est enchanté. Ils étaient encore une centaine, une heure après le show, à l’attendre à la sortie n°9 dans l’espoir de pouvoir prendre une photo ou d’avoir un autographe. Ou plus simplement encore, de lui dire merci. C’est le cas de Paul et Andrée, deux retraités de Netanya qui l’on vu « 10 fois en concert. Mais jamais ça n’a été aussi intense pour nous. »
Greg, 23 ans, explique: « Je n’étais pas fan mais je suis venu pour voir. J’ai pas été déçu ! C’était formidable. Exceptionnel. Fabuleux. Il me faut télécharger une compilation de ses plus grands succès. » Nissim, la vingtaine également, admet lui aussi avoir été « impressionné par l’Artiste. » Quant à Elise, 35 ans, de Tel-Aviv, « il faut se rendre à l’évidence, Johnny restera toujours Johnny. Ce soir, il m’a fait halluciner. Il m’a tellement fait plaisir. Il a eu le coeur et le courage de venir en Israël malgré toutes les pressions exercées par les anti-Israéliens. Il a fait déplacer des foules de France, des non-Juifs, qui vont repartir chez eux en témoignant de la réalité d’Israël, un pays démocratique et où chacun est libre. Johnny est le nouvel ambassadeur d’Israël. Comme avant lui Laurent Gerra était devenu amoureux de notre pays. Merci à lui. Merci Johnny. »
« Maintenant, reste plus que Jean-Jacques Goldman et Charles Aznavour à voir ici. Après, je pourrais partir tranquille », termine Jacky, 70 ans, venu spécialement d’Eilat à 400 km de Tel-Aviv. « Mais en attendant, » ajoute-t-il, « je vais devoir me calmer car à danser et crier comme ça, j’aurai pu avoir une crise cardiaque ce soir… »
Par Jonathan-Simon Sellem et Déborah Coen – JSSNews