Un grand nombre de nos concitoyens ne perçoit dans la revendication du mariage homosexuel qu’une étape supplémentaire de la lutte démocratique contre l’injustice et les discriminations, dans la continuité de celle engagée contre le racisme.

C’est finalement au nom de l’égalité, de l’ouverture d’esprit, de la modernité et de la bien-pensance dominante qu’il nous est demandé d’accepter la mise en cause de l’un des fondements de notre société. Et d’ailleurs, sondages à l’appui, cette mise en cause serait déjà acceptable par une majorité de nos concitoyens et son inscription dans la Loi n’appellerait, de ce fait, aucun débat à la mesure des enjeux.

Je pense, au contraire, qu’il est de la plus haute importance d’expliciter les véritables enjeux de la négation de la différence sexuelle et de débattre publiquement sur ces bases – plutôt que sur des principes, comme l’égalité, qui flattent ceux qui s’en font les porte-étendards, mais dont l’invocation, ici, ne résiste pas longtemps à l’analyse.

Dans cet essai, je propose de décrypter le discours des partisans d’une Loi, de passer au crible leurs arguments et de mettre en lumière les effets négatifs des dispositions qu’ils revendiquent.Mon objectif est de contribuer à l’émergence d’un véritable débat sur la place publique, car le sujet mérite mieux que le tribunal des bonnes consciences, où ses partisans entendent le maintenir jusqu’au vote de la Loi, à coup de caricatures disqualifiantes contre ceux qui chercheraient à questionner leur projet et leurs motivations.

L’enjeu qui me mobilise est le risque irréversible d’un brouillage des généalogies, des statuts (l’enfant-sujet devenant enfant-objet) et des identités – brouillage préjudiciable à l’ensemble de la société et perdant de vue l’intérêt général au profit de celui d’une infime minorité.

L’essai est organisé en deux parties. J’analyse, tout d’abord, les arguments des partisans d’une loi :

–          Le mariage homosexuel au nom de l’égalité ?

–          Le mariage homosexuel au nom de la protection du conjoint ?

–          L’homoparentalité au nom de l’amour ?

–          L’homoparentalité au nom de la protection de l’enfant ?

–          L’adoption au nom du droit à l’enfant ?

–          L’adoption au nom des enfants attendant d’être adoptés ?

–          De nouvelles formes d’homoparentalité au nom de l’égalité ?

–          La Loi et l’intérêt général à l’épreuve des chiffres.

Puis, je présente la confrontation des deux visions du monde, qui se joue derrière les arguments :

–          La volonté des militants LGBT de nier la différence sexuelle

–          La vision biblique de la complémentarité homme-femme.

Quelle que soit votre opinion aujourd’hui sur ces sujets, je vous invite à consacrer dix à trente minutes au texte en pièce jointe, selon que vous pratiquez la lecture zapping ou intégrale, puis à passer vos propres arguments et motivations au crible des analyses et des théories que je présente dans cet essai. Il n’existe aucune fatalité à ce que notre société fasse des choix qui lui seraient préjudiciables.

JUDAÏSME

Par Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France

pour plus d’information sur l’homoparentalité http://www.co-parents.fr/

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