A priori, le jour du jeûne on ne se lavera pas la bouche, mais une personne qui ne supporte pas, sera autorisée à le faire même avec du dentifrice, à condition de ne pas mettre un Réviît dans la bouche (86g d’eau) et à condition de ne pas avaler l’eau et de bien baisser la tête afin que l’eau n’aille pas au fond de la gorge.
Références : Hayé Adam, Klal 144, Siman 15, Halakhot Yom Kippour, Yalkout Yossef, page 534, Saïf 13, Beth Yossef, Siman 613 au nom du Roch, Michna Béroura, Siman 567, Ot 11 et 554, Ot 22, Chaâré Tsion, Siman 554, Ot 27, Responsa Minhat Yéhouda, Volume 4, Siman 109, Rav Ovadia Yossef dans H’azon Ovadia, Halakhot Taânit, page 27.
Halakha N°2
a) Il sera permis de prendre avant le jeûne des cachets qui aident au jeûne, “ Tsom Kal ”
b) Les personnes qui souffrent d’un petit maux de tête, pourront prendre un cachet qui n’a pas bon gout, dans un premier temps, essayer de l’avaler sans eau, si ce n’est pas possible, il sera autorisé de prendre un petit peu d’eau et nous avions bien mentionné qu’un violent mal de tête rend exempt du jeûne (voir les lois de la semaine dernière).
Références :
a) Références : Responsa Maâyan Omer, volume 3, page 117, responsa Ki Ba Moëd des 4 jeûnes, page 7
b) Références : Rabbi Yossef Chlomo Auerbach dans Achré Aïch, Volume 3, page 449, Rav Binyamin Houta, dans Ki Ba Moëd, page 15, Saïf Katan 43.
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La juste écoute des prophètes par le Grand Rabbin ’Haïm Korsia
Le dix-sept Tammouz est un jeûne très particulier. En effet, s’il commémore la première brèche dans la muraille des deux Temples à 600 ans d’écart, d’autres événements ont eu lieu ce jour dans l’histoire du peuple juif. C’est aussi ce jour que Moïse voit le veau d’or, et qu’il brise les tables de la Loi et c’est ce même jour que le sacrifice quotidien a cessé dans le Temple pour la première fois.
La période de deuil de trois semaines qui débute par ce jeûne et se termine par le 9 av est un temps de tristesse qui semble frapper toutes nos activités. Il n’y a pas de mariage, pas de fête, pas de réjouissance, et pourtant, les vacances semblent aller à l’opposé de cette mélancolie, de cette langueur. Nous pouvons en tirer un enseignement très important.
Les Maximes des Pères disent que le sage est celui qui « voit ce qui va advenir ». Or, malgré la brèche dans le mur du Temple, beaucoup ne croyaient pas possible sa chute. Les signes avant coureurs de la catastrophe étaient là mais personne ne savait, ou ne voulait les lire et les interpréter.
Il en va de même avec les vacances qui sont une coupure dans notre train-train quotidien et qui nous donnent l’illusion d’un bonheur qui n’est qu’une apparence. La réalité de nos problèmes, de nos questionnements ne s’estompe pas et les faits sont têtus, on ne fait que repousser tout au retour. Certes, nous pouvons nous reposer, mais nous devrions plutôt nous recentrer, nous atteler à tracer une voie nouvelle pour notre vie, un chemin neuf pour un temps de ressourcement. Nous ne savons plus voir les signes qui annoncent le futur.
Ce jeûne du 17 Tammouz est un appel à savoir entendre la parole des Prophètes, de la Bible, à savoir anticiper sur ce qui va advenir de façon à être acteur du futur que prisonnier et spectateur du choix des autres.
Toute l’histoire du peuple juif peut se résumer à cette capacité à entendre ou pas, à voir ou pas, ce que l’Eternel veut nous signifier. Soit nous sommes tels que décrits dans les Psaumes : « Ils ont des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas », soit, au contraire, nous faisons confiance à Celui qui guide notre histoire et nous dessillons nos yeux pour voir ce que parfois notre raison refuse.
Et si nous ne mangeons pas en ce jour, c’est pour comprendre que certains manquent de tout. Si nous leur donnons à manger, si nous pallions leurs besoins, nous tissons de nouveau une société de respect et de pleine dignité pour chacun, ce qui reste la seule façon de répondre à l’appel divin.
Grand Rabbin ‘Haïm Korsia
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