Les Echos Article mis à jour le 16-05-2012
Une fois n’est pas coutume : lorsqu’un grand quotidien français se répand en louanges sur Israël, le fait est si rare qu’il mérite d’être souligné. C’est le cas de l’article de Fabien Risterucci, journaliste au quotidien économique Les Echos qui écrit que « La France pourrait se repositionner sur l’échiquier de l’économie mondiale en s’inspirant du modèle entrepreneurial israélien. » Pourquoi ? Parce qu’ « Israël est un pays qui a su, dans un environnement hostile, faire émerger et prospérer un écosystème favorable au développement d’entreprises innovantes du high-tech, offrir d’importantes capacités d’investissements en capital-risque. Ses capacités en recherche et développement ont également attiré de très nombreuses entreprises étrangères. » Et d’expliquer que « cela tient en partie à un esprit caractérisé par l’absence de hiérarchisation dans la société, un fort métissage d’individus hautement qualifiés issus de l’immigration, le brassage social que favorise le service militaire, une certaine insatisfaction incitant à se remettre en question en permanence. Mais cela découle surtout d’un état d’esprit entrepreneurial reposant sur des valeurs de progrès et de résistance et d’un profond sentiment de liberté, ceci dès le plus jeune âge. » Tout cela fait qu’ « Israël est aujourd’hui devenu un vrai pôle d’innovation au niveau planétaire, à tel point qu’on parle désormais d’ « Israël Valley » en référence à la « Silicon Valley.
Le quotidien français n’est pas le seul à faire l’éloge d’Israël. Aux Etats-Unis, le Dr Williams Colglazier, conseiller scientifique auprès du Secrétariat d’Etat, vient déclarer, à la conférence annuelle pour la Recherche à Airport City,
qu’ « Israël est un leader mondial et un modèle, non seulement pour les petits pays, mais également pour les grandes nations. »
Opinion que vient confirmer – comme s’ils s’étaient donné le mot – Matt Winkler, rédacteur en chef de l’agence d’informations économiques Bloomerg qui qualifie Israël de « pays extraordinaire, car il a le plus grand nombre de start-up par habitant au monde. Mais il n’y a pas que le high-tech. Israël est présent, et très bien positionné, dans tous les secteurs que nous couvrons : santé, pharmacie, industrie, ingénierie, immobilier, médias. Tout ! »
Bien sûr, ces réflexions font plaisir, et donneront quelque répit à ceux qui souffrent de voir quotidiennement Israël malmené dans l’arène internationale. Mais rien ne prouve que les nations, et notamment la France, sauront s’inspirer de «l’exemple» israélien. Un observateur relève très justement qu’à la différence de l’Etat hébreu qui a su intégrer ses différentes vagues d’immigrants, l’Hexagone est très différent d’Israël sur ce point : «En France, les dernières générations d’immigrés ne manifestent aucun désir de se fondre dans l’entité nationale. A la différence des Portugais, Espagnols, Italiens, Grecs, Pieds-Noirs qui ont su s’intégrer à la société. Et puis en France, l’idolâtrie du diplôme a tué dans l’œuf le goût d’entreprendre. Tout procède de l’Etat qui s’est attribué de tout temps le monopole du développement… » Lorsque la langue de bois cède devant le bon sens, le soleil brille d’un éclat nouveau – et pour tout le monde.