Au-delà de la souffrance que la mort de cette élite des élèves de Rabbi Akiva a pu provoquer au sein de notre peuple – une douleur dont nous sommes restés profondément marqués, même deux millénaires après ! -, la disparition de ces disciples exprimait surtout une autre douleur : celle de l’arrêt de l’enseignement de ce maître exceptionnel qu’était Rabbi Akiva, par lequel et grâce auquel était diffusée toute la Torah orale. Or, voilà qu’alors que s’interrompaient enfin, après 32 longs jours, ces terribles morts en série et que Rabbi Akiva avait déjà lui-même 64 ans, ce maître exceptionnel – loin de baisser les bras – est en fait parti s’installer dans le sud d’Israël pour ouvrir une nouvelle yéchiva, où il a pu poursuivre son enseignement. Or, de ce nouveau lieu toraïque sortiront des élèves tous aussi exceptionnels les uns que les autres, comme Rabbi Shimon Bar Yo’haï, Rabbi Méïr Baal Haness, Rabbi Yéhouda et Rabbi Éliézer…
Mais la question demeure : comment, après un tel drame, un homme a pu trouver la force nécessaire pour continuer une telle entreprise ? C’est qu’il a tout simplement estimé, à juste titre, que l’enseignement de la Torah passait par lui – et lui seul en son époque – pour les futures générations, et ce, jusqu’à la fin des temps !
Nous avons donc d’abord ici cette leçon de courage administrée par cet immense maître qu’était Rabbi Akiva : on ne capitule jamais et on ne baisse pas les bras, même face à l’adversité ! Je crois donc que nos contemporains, en particulier en Israël et plus que jamais, doivent se remémorer cet enseignement exceptionnel…
Mais il y a enfin autre leçon. La Guémara de Yévamot explique clairement que ces milliers d’élèves sont décédés parce qu’ils ne se portaient pas suffisamment de considération, de respect et de « kavod » l’un envers l’autre. En fait, ne pas se témoigner de respect pourrait être a priori considéré simplement comme un manque de « savoir-vivre » ou de « politesse »… Or la Torah nous démontre ici que tout homme a un besoin tout à fait vital – et je n’exagère pas ! – de respect et de considération de la part des autres. Car un homme qui n’est pas respecté « ne vit plus ».
D’ailleurs, il existe dans notre tradition orale un autre mot pour désigner le « kavod, c’est « néfech [mot-à-mot : l’âme] ». C’est dire qu’un homme n’existe plus quand ne on ne le considère pas…. Voilà pourquoi il est tellement important de dire « chalom » à tout un chacun ! Ainsi, l’un des plus grands de tous les maîtres, Rabbi Yo’hanan disait : « Jamais un homme ne m’a dit bonjour le premier. C’est toujours moi qui suis allé au devant de tous les autres pour leur témoigner de ce chalom tellement précieux ! ».
Encore une fois, je ne parle pas ici de « politesse » ou de « civilité », mais de considération fondamentale. Car celui qui ne répond pas « Chalom » à un autre, c’est comme s’il lui volait sa dignité ! En fait, un homme sans dignité n’existant plus, on voit à quel point le fait de le saluer avec respect est précieux. Et si en hébreu, on se salue par le mot « Chalom » – qui est justement l’un des Noms de D.ieu, comme nous l’explique le verset du chapitre 10 du prophète Isaïe -, c’est peut-être pour nous suggérer que ce que nous souhaitons ainsi aux autres en les saluant, ce n’est pas simplement, comme nous le dirions en français, un « bonjour » ou un « bonsoir » de façade, mais bel et bien « Chalom alé’hem ! », à savoir : « Que le Nom de D.ieu soit sur toi ! ».
En d’autres termes, nous avons l’obligation, les uns les autres, de nous bénir en permanence et de faire en sorte de prier pour que Hachem nous accompagne dans chacune de nos démarches.
Voilà pourquoi, il faut faire en sorte que ce que disent nos maîtres s’accomplisse véritablement et que la période de deuil de l’Omer se transcende très vite en période de joie – que nous aurons, si D.ieu le veut, le bonheur de vivre tous ensemble.
L’immense potentiel spirituel de la période de l’Omer
La période qui sépare la fête de Pessa’h de celle de Chavouot – appelée période du compte de l’Omer – constitue d’abord un long moment de 32 jours de deuil correspondant aux décès en série des 24 000 élèves du célèbre Rabbi Akiva. Mais c’est surtout le tremplin pour transformer la Sortie d’Égypte, commémorée à Pessa’h, en apprentissage des qualités et des midot nous préparant à faire nôtre la véritable liberté en recevant à Chavouot la Torah donnée au mont Sinaï après le 49e jour de ce compte.
Au-delà de la souffrance que la mort de cette élite des élèves de Rabbi Akiva a pu provoquer au sein de notre peuple – une douleur dont nous sommes restés profondément marqués, même deux millénaires après ! -, la disparition de ces disciples exprimait surtout une autre douleur : celle de l’arrêt de l’enseignement de ce maître exceptionnel qu’était Rabbi Akiva, par lequel et grâce auquel était diffusée toute la Torah orale. Or, voilà qu’alors que s’interrompaient enfin, après 32 longs jours, ces terribles morts en série et que Rabbi Akiva avait déjà lui-même 64 ans, ce maître exceptionnel – loin de baisser les bras – est en fait parti s’installer dans le sud d’Israël pour ouvrir une nouvelle yéchiva, où il a pu poursuivre son enseignement. Or, de ce nouveau lieu toraïque sortiront des élèves tous aussi exceptionnels les uns que les autres, comme Rabbi Shimon Bar Yo’haï, Rabbi Méïr Baal Haness, Rabbi Yéhouda et Rabbi Éliézer…
Mais la question demeure : comment, après un tel drame, un homme a pu trouver la force nécessaire pour continuer une telle entreprise ? C’est qu’il a tout simplement estimé, à juste titre, que l’enseignement de la Torah passait par lui – et lui seul en son époque – pour les futures générations, et ce, jusqu’à la fin des temps !
Nous avons donc d’abord ici cette leçon de courage administrée par cet immense maître qu’était Rabbi Akiva : on ne capitule jamais et on ne baisse pas les bras, même face à l’adversité ! Je crois donc que nos contemporains, en particulier en Israël et plus que jamais, doivent se remémorer cet enseignement exceptionnel…
Mais il y a enfin autre leçon. La Guémara de Yévamot explique clairement que ces milliers d’élèves sont décédés parce qu’ils ne se portaient pas suffisamment de considération, de respect et de « kavod » l’un envers l’autre. En fait, ne pas se témoigner de respect pourrait être a priori considéré simplement comme un manque de « savoir-vivre » ou de « politesse »… Or la Torah nous démontre ici que tout homme a un besoin tout à fait vital – et je n’exagère pas ! – de respect et de considération de la part des autres. Car un homme qui n’est pas respecté « ne vit plus ».
D’ailleurs, il existe dans notre tradition orale un autre mot pour désigner le « kavod, c’est « néfech [mot-à-mot : l’âme] ». C’est dire qu’un homme n’existe plus quand ne on ne le considère pas…. Voilà pourquoi il est tellement important de dire « chalom » à tout un chacun ! Ainsi, l’un des plus grands de tous les maîtres, Rabbi Yo’hanan disait : « Jamais un homme ne m’a dit bonjour le premier. C’est toujours moi qui suis allé au devant de tous les autres pour leur témoigner de ce chalom tellement précieux ! ».
Encore une fois, je ne parle pas ici de « politesse » ou de « civilité », mais de considération fondamentale. Car celui qui ne répond pas « Chalom » à un autre, c’est comme s’il lui volait sa dignité ! En fait, un homme sans dignité n’existant plus, on voit à quel point le fait de le saluer avec respect est précieux. Et si en hébreu, on se salue par le mot « Chalom » – qui est justement l’un des Noms de D.ieu, comme nous l’explique le verset du chapitre 10 du prophète Isaïe -, c’est peut-être pour nous suggérer que ce que nous souhaitons ainsi aux autres en les saluant, ce n’est pas simplement, comme nous le dirions en français, un « bonjour » ou un « bonsoir » de façade, mais bel et bien « Chalom alé’hem ! », à savoir : « Que le Nom de D.ieu soit sur toi ! ».
En d’autres termes, nous avons l’obligation, les uns les autres, de nous bénir en permanence et de faire en sorte de prier pour que Hachem nous accompagne dans chacune de nos démarches.
Voilà pourquoi, il faut faire en sorte que ce que disent nos maîtres s’accomplisse véritablement et que la période de deuil de l’Omer se transcende très vite en période de joie – que nous aurons, si D.ieu le veut, le bonheur de vivre tous ensemble.
Rav Yossef-Haim SITRUK
pour l’hebdomadaire « Hamodia en français »